Danscet extrait du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, de Denis Diderot, prĂ©sentĂ© sous la forme d'un dialogue, il est question d'un vieux Tahitien qui adresse des reproches Ă  Bougainville et Ă  ses intentions de coloniser Tahiti. Les propos du vieux Tahitien, qui incarne le mythe du « bon sauvage », laissent transparaĂźtre la critique SupplĂ©ment au voyage de Bougainville IL'immoralitĂ© des colons Diderot qualifie les hommes civilisĂ©s de "mĂ©chants". Le champ lexical de la cruautĂ© est associĂ© aux colons "enchaĂźner", "Ă©gorger", "assujettir", "se haĂŻr", "asservir". Le champ lexical de la violence est associĂ© aux colons "funeste avenir", "fureurs inconnues", "folles", "fĂ©roces", "teintes de sang". De nombreuses rĂ©pĂ©titions et Ă©numĂ©rations insistent sur l'Ă©tendue de la cruautĂ© et de la violence des colons. Ce texte propose une peinture pĂ©jorative de la colonisation. C'est un vol "Ce pays est Ă  nous. Ce pays est Ă  toi ! Et pourquoi ? Parce que tu y as mis le pied ?". Les colons sont donc des voleurs qui se sont appropriĂ© une terre par la force. Leur pouvoir est illĂ©gitime. Les colons n'ont obtenu ce pays que par la violence, leur supĂ©rioritĂ© n'est que dans la guerre, pas dans l'intelligence "vous enchaĂźne, vous Ă©gorge", "le fer qui pend au cĂŽtĂ© de celui-lĂ ", "cette lame de mĂ©tal". IIUne redĂ©finition du sauvage Diderot redĂ©finit le terme de "sauvage". Les colons sont peints comme cruels et violents. Ils sont dits civilisĂ©s mais se comportent comme des monstres. Les Tahitiens rejettent les coutumes europĂ©ennes "nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumiĂšres". Les colons qualifient les Tahitiens de sauvages alors que ce sont eux qui se montrent barbares en assujettissant un peuple. Le portrait fait des colons, des EuropĂ©ens, est en contradiction avec l'idĂ©e qu'ils sont civilisĂ©s, supĂ©rieurs et bons. Au contraire, ils sont des personnages nĂ©gatifs. Le vieil homme tahitien paraĂźt sage. Il y a donc une redĂ©finition du terme "sauvage", les colons apparaissant comme les vĂ©ritables sauvages. IIIUne critique de la propriĂ©tĂ© Dans ce texte, Diderot remet en question l'idĂ©e de propriĂ©tĂ©. Les colons se sont appropriĂ© des terres en les volant. Ils ont mĂ©prisĂ© les hommes qui Ă©taient lĂ  avant eux "sommes-nous digne de mĂ©pris". La propriĂ©tĂ© crĂ©e la hiĂ©rarchie et la jalousie. Le vieil homme dĂ©nonce le comportement des colons "ce pays est Ă  toi ? Et pourquoi ?". La situation des colons devient illĂ©gitime. La propriĂ©tĂ© entraĂźne l'injustice et crĂ©e la haine "allument des fureurs inconnues", "femmes folles", "fĂ©roces", "haĂŻr". La propriĂ©tĂ© prive certains ĂȘtres de leur libertĂ©, elle est donc responsable de l'esclavage "le titre de notre futur esclavage", "esclaves", "tu veux nous asservir", "dĂ©fendre notre libertĂ©". La propriĂ©tĂ© engendre les vices "vous assujettir Ă  leurs extravagances et Ă  leurs vices", "aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux". IVUn discours polĂ©mique Ce texte est polĂ©mique. Diderot s'adresse Ă  Bougainville Ă  travers le vieil homme "Puis s'adressant Ă  Bougainville". On peut noter l'utilisation de la seconde personne du singulier "Et toi", "tu ne peux". Cela peut ĂȘtre perçu comme de l'irrespect Ă  l'Ă©gard de Bougainville car ce n'est pas une marque de respect. Cela souligne surtout que la hiĂ©rarchie n'existe pas chez le Tahitiens. On peut relever des procĂ©dĂ©s oratoires, notamment de nombreuses questions rhĂ©toriques "Tu n'es ni un dieu, ni un dĂ©mon qui es-tu donc, pour faire des esclaves ?", "Ce pays est aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ? Tu es le plus fort ! Et qu'est-ce que cela fait ?". Ce n'est pas un dĂ©bat mais un rĂ©quisitoire contre les colons. La ponctuation est expressive on trouve de nombreuses exclamations et interrogations. Le vieillard insulte les colons "chef des brigands", "brute". Le discours est structurĂ© et argumentĂ©. Le vieillard rappelle le dĂ©but de la colonisation, avec le vaisseau. Il dĂ©crit la façon dont vivaient les Tahitiens avant "Ici tout est Ă  tous", "Nous sommes libres". L'arrivĂ©e des colons est violente et intrusive "tu es entrĂ© dans nos cabanes." On peut remarquer le recours au prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale "Tu n'es ni un dieu, ni un dĂ©mon", "Tout ce qui est nĂ©cessaire et bon, nous le possĂ©dons". On trouve des connecteurs logiques qui structurent le discours "et", "donc", "lorsque". VL'inversion des regards La technique qu'utilise Diderot dans cet extrait est celle de l'inversion des regards. En choisissant de renverser les rĂŽles traditionnellement attribuĂ©s Ă  son Ă©poque aux colons et aux natifs, il fait des hommes dits "sauvages" des sages, et des colons des sauvages. Cela permet Ă  Diderot de faire l'Ă©loge de la sociĂ©tĂ© tahitienne en s'appuyant sur le mythe du bon sauvage. Le discours du Tahitien montre que son peuple accorde de l'importance aux choses simples. Ce qui compte, c'est le bonheur, l'innocence et la tranquillitĂ©. Ils suivent leur "pur instinct de la nature". La sociĂ©tĂ© des Tahitiens est meilleure, elle est plus saine. Ils sont plus proches de la nature, et donc plus heureux "nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire Ă  notre bonheur". C'est une sociĂ©tĂ© innocente qui rappelle l'Homme avant la chute du jardin d'Éden. La sociĂ©tĂ© tahitienne base sa culture sur les principes de libertĂ© et de tolĂ©rance "nous sommes libres", "dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir". La sociĂ©tĂ© occidentale est mauvaise comparĂ©e Ă  la sociĂ©tĂ© des Tahitiens "Laisse-nous nos mƓurs ; elles sont plus sages que les tiennes ; nous ne voulons point troquer ce que tu appelles notre ignorance, contre tes inutiles lumiĂšres". C'est une remise en cause de l'ethnocentrisme occidental. On peut relever l'utilisation de procĂ©dĂ©s d'inversion des regards. Diderot donne la parole au vieillard, donc aux esclaves, aux victimes. Il leur redonne leur humanitĂ©. On peut remarquer de nombreux parallĂ©lismes syntaxiques et des oppositions. La sociĂ©tĂ© tahitienne semble connaĂźtre le bonheur. Le prĂ©sent de vĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©rale est utilisĂ© pour dĂ©crire leur condition "Nous sommes innocents, nous sommes heureux", "Nous sommes libres". Les Tahitiens n'ont besoin de rien "Tout ce qui nous est nĂ©cessaire et bon, nous le possĂ©dons". Dans leur sociĂ©tĂ©, il n'est pas question de propriĂ©tĂ© "Ici, tout est Ă  tous." Il n'est pas non plus question de mariage "Nos femmes et nos filles nous sont communes". La sociĂ©tĂ© tahitienne semble respecter les trois valeurs qui seront le symbole de la RĂ©volution française, et qui Ă©taient chĂšres aux philosophes des LumiĂšres la libertĂ©, l'Ă©galitĂ©, la fraternitĂ©. La sociĂ©tĂ© dĂ©crite par Diderot est une sociĂ©tĂ© utopique. Comment Diderot condamne-t-il l'esclavage ?I. Le processus d'inversion des regardsII. La colonisation, un volIII. Les colons, des ĂȘtres violents et cruelsContre quelles valeurs le vieillard se dresse-t-il et quelles valeurs prĂŽne-t-il ?I. Une dĂ©nonciation de la propriĂ©tĂ©II. Un Ă©loge du bonheur simpleIII. Une sociĂ©tĂ© Ă©galitaireQuels sont les outils de l'argumentation ?I. Le processus d'inversion des regardsII. Le registre polĂ©miqueIII. Un portrait peu Ă©logieux des colons
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RĂ©sumĂ© Deux personnages, A et B, dialoguent de l'oeuvre de Louis Antoine de Bougainville, Voyage autour du monde, tout juste paru. Mais B propose ensuite de parcourir le prĂ©tendu Diderot, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - Pleurez, malheureux tahitiens !» Analyse d'un Ă©lĂšve sur le discours du texte les mĂ©faits de la civilisation et l'Ă©loge de la vie sauvage. DerniĂšre mise Ă  jour 16/03/2021 ‱ ProposĂ© par zetud Ă©lĂšve Texte Ă©tudiĂ© Pleurez, malheureux Tahitiens ! pleurez ; mais que ce soit de l'arrivĂ©e, et non du dĂ©part de ces hommes ambitieux et mĂ©chants un jour, vous les connaĂźtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voyez attachĂ© Ă  la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au cĂŽtĂ© de celui-lĂ , dans l'autre, vous enchaĂźner, vous Ă©gorger, ou vous assujettir Ă  leurs extravagances et Ă  leurs vices ; un jour vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux. Mais je me console ; je touche Ă  la fin de ma carriĂšre ; et la calamitĂ© que je vous annonce, je ne la verrai point. O Tahitiens ! mes amis ! vous auriez un moyen d'Ă©chapper Ă  un funeste avenir ; mais j'aimerais mieux mourir que de vous en donner le conseil. Qu'ils s'Ă©loignent, et qu'ils vivent." Puis s'adressant Ă  Bougainville, il ajouta "Et toi, chef des brigands qui t'obĂ©issent, Ă©carte promptement ton vaisseau de notre rive nous sommes innocents, nous sommes heureux ; et tu ne peux que nuire Ă  notre bonheur. Nous suivons le pur instinct de la nature ; et tu as tentĂ© d'effacer de nos Ăąmes son caractĂšre. Ici tout est Ă  tous ; et tu nous as prĂȘchĂ© je ne sais quelle distinction du tien et du mien. Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues. Elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu fĂ©roce entre les leurs. Elles ont commencĂ© Ă  se haĂŻr; vous vous ĂȘtes Ă©gorgĂ©s pour elles ; et elles nous sont revenues teintes de votre sang. Nous sommes libres ; et voilĂ  que tu as enfoui dans notre terre le titre de notre futur esclavage. Tu n'es ni un dieu, ni un dĂ©mon qui es-tu donc, pour faire des esclaves ? Orou ! toi qui entends la langue de ces hommes-lĂ , dis-nous Ă  tous, comme tu me l'as dit Ă  moi, ce qu'ils ont Ă©crit sur cette lame de mĂ©tal Ce pays est Ă  nous. Ce pays est Ă  toi ! et pourquoi ? parce que tu y as mis le pied ? Si un Tahitien dĂ©barquait un jour sur vos cĂŽtes, et qu'il gravĂąt sur une de vos pierres ou sur l'Ă©corce d'un de vos arbres Ce pays appartient aux habitants de Tahiti, qu'en penserais-tu ?... Tu n'es pas esclave tu souffrirais la mort plutĂŽt que de l'ĂȘtre, et tu veux nous asservir ! Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir ? Celui dont tu veux t'emparer comme de la brute, le Tahitien est ton frĂšre. Vous ĂȘtes deux enfants de la nature ; quel droit as-tu sur lui qu'il n'ait pas sur toi ? Tu es venu ; nous sommes-nous jetĂ©s sur ta personne ? avons-nous pillĂ© ton vaisseau ? t'avons-nous saisi et exposĂ© aux flĂšches de nos ennemis ? t'avons-nous associĂ© dans nos champs au travail de nos animaux ? Nous avons respectĂ© notre image en toi. "Laisse nous nos moeurs ; elles sont plus sages et honnĂȘtes que les tiennes ; nous ne voulons plus troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumiĂšres. Tout ce qui nous est nĂ©cessaire et bon, nous le possĂ©dons. Sommes-nous dignes de mĂ©pris, parce que nous n'avons pas su nous faire des besoins superflus ? Lorsque nous avons faim, nous avons de quoi manger ; lorsque nous avons froid, nous avons de quoi nous vĂȘtir. Tu es entrĂ© dans nos cabanes, qu'y manque-t-il, Ă  ton avis ? Poursuis jusqu'oĂč tu voudras ce que tu appelles les commoditĂ©s de la vie ; mais permets Ă  des ĂȘtres sensĂ©s de s'arrĂȘter, lorsqu'ils n'auraient Ă  obtenir, de la continuitĂ© de leurs pĂ©nibles efforts, que des biens imaginaires. Si tu nous persuades de franchir l'Ă©troite limite du besoin, quand finirons-nous de travailler ? Quand jouirons-nous ? Nous avons rendu la somme de nos fatigues annuelles et journaliĂšres la moindre qu'il Ă©tait possible, parce que rien ne nous paraĂźt prĂ©fĂ©rable au repos. Va dans ta contrĂ©e t'agiter, te tourmenter tant que tu voudras ; laisse-nous reposer ne nous entĂȘte ni de tes besoins factices, ni de tes vertus chimĂ©riques. Diderot, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville - Pleurez, malheureux tahitiens !» Bougainville est un homme du XVIIIĂšme siĂšcle qui a entreprit un tour du monde entre 1766 et 1769. A son retour, il publie le voyage autour du monde et en 1772, Diderot rĂ©agit en Ă©crivant le supplĂ©ment au voyage de Bougainville dans lequel il s’intĂ©resse exclusivement Ă  la halte tahitienne. Le supplĂ©ment au voyage de Bougainville peut apparaĂźtre comme un Ă©loge de la vie sauvage mais c’est aussi rĂ©vĂ©lateur des interrogations de Diderot sur la sociĂ©tĂ© du XVIIIĂšme siĂšcle. Dans le chapitre 2, Diderot met en scĂšne un vieillard, sorte de patriarche. Il fait un double discours d’une part adressĂ© aux tahitiens, d’autre part Ă  Bougainville. La deuxiĂšme partie du discours est un rĂ©quisitoire dans lequel Diderot oppose les deux civilisations. I - Les mĂ©faits de la civilisation Les propos du vieillard sont intĂ©ressants car il Ă©voque les beaux jours de son pays. C’est parce que le monde originel disparaĂźt que le vieillard se lance dans une violente diatribe contre la civilisation. 1. L’arrivĂ©e des europĂ©ens entraĂźne la violence. La cruautĂ© et la destruction ont Ă©tĂ© apportĂ©s par les EuropĂ©ens on peut relever le champ lexical de la violence Ă©gorger », assujettir », sang », haĂŻr »  L’utilisation de ces termes nĂ©gatifs permet de tracer un tableau extrĂȘmement critique mais rĂ©aliste du comportement des europĂ©ens, cela permet de percevoir l’avenir malheureux des tahitiens. 2. Bougainville sujet de mĂ©pris Le discours lui est directement adressĂ© interpellation violente Et toi chef des brigands »l15. Il est assimilĂ© Ă  un animal fĂ©roce l21, il est l’incarnation du mal l23, c’est un ĂȘtre orgueilleux ce pays est Ă  toi ! Et pourquoi ? » l25. Il agit comme un criminel tu t’es vengĂ© » l29. Bougainville est un ingrat Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous ; et tu es venu allumer en elles des fureurs inconnues »l19-20, il sĂšme le trouble. Le vieillard dĂ©plore le mĂ©pris dont ils ont Ă©tĂ© l’objet sommes-nous dignes de mĂ©pris »l38 Les hommes paraissent extrĂȘmement corrompus »l11 C’est un tableau pessimiste de la sociĂ©tĂ© du XVIIIĂšme siĂšcle et de son reprĂ©sentant Bougainville. 3. La premiĂšre cause du mal la propriĂ©tĂ© Ceci apparaĂźt l18 ici tout est Ă  tous ; et tu nous as prĂȘchĂ© je ne sait quelle distinction du tien et du mien. ». On retrouve cette thĂšse chez Rousseau dans le discours sur l’énigme de l’inĂ©galitĂ© parmi les hommes. C’est une idĂ©e commune aux philosophes. La suite des propos du vieillard tient Ă  nier le bien fondĂ© de cette appropriation. La question oratoire ce pays est Ă  toi ! Et pourquoi ? »l25 permet d’attirer l’attention du lecteur sur le comportement inadmissible du colonisateur. Le vieillard imagine un retournement de situation l26-27, celui-ci paraĂźt incroyable, cela permet de souligner le comportement inadmissible des occidentaux. 4. La sociĂ©tĂ© des lumiĂšres fortement dĂ©criĂ©e Il suffit de s’attacher au vocabulaire extravagance »l10, corrompus », malheureux »l11, mĂ©prisables bagatelles »l28, inutiles lumiĂšres »l38, vertus chimĂ©riques »l47. L’interrogation rhĂ©torique sommes-nous dignes de mĂ©pris parce que nous n’avons pas su nous faire des besoins superflus » l38 renvoie l’Europe Ă  sa propre misĂšre. La civilisation europĂ©enne repose sur l’artifice elle s’oppose totalement avec la vie sauvage. On peut relever un constant parallĂ©lisme entre les deux civilisations. II - Eloge de la vie sauvage 1. La vie naturelle est basĂ©e sur l’innocence Nous sommes innocents »l16 ceci parce qu’ils vivent en harmonie avec la nature nous suivons le pur instinct de la nature »l17. Cette innocence repose sur la communautĂ© ici tout est Ă  tous »l17. Cette communautĂ© Ă©vite rivalitĂ© et violence. L’innocence transparaĂźt aussi dans les mƓurs laisse-nous nos mƓurs ; elles sont plus sages et plus honnĂȘtes que les tiennes »l36 On a le sentiment que l’innocence est liĂ©e au bonheur. Bonheur essentiel au philosophe des LumiĂšres. 2. LibertĂ©, tolĂ©rance Nous sommes libres »l22 affirmation catĂ©gorique. Cette libertĂ© s’oppose Ă  l’esclavage enchaĂźnerr, assujettir »l10, notre futur esclavage »l23, tu n’es pas esclave »l30. Lorsque le vieillard Ă©voque l’esclavage, il est virulent points d’exclamation. Le Tahitien est prĂȘt Ă  dĂ©fendre sa libertĂ© au prix de sa vie tu crois donc que le Tahitien ne sait pas dĂ©fendre sa libertĂ© et mourir ! »l32 3. Accueillants Nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagĂ© ce privilĂšge avec nous »l19 l’emploi du terme privilĂšge » montre la qualitĂ© de l’accueil. La sĂ©rie de questions l34-35 montre que les Tahitiens se sont conduits de maniĂšre hospitaliĂšre. Respect »35 les Tahitiens est respectueux de l’autre, mais l’EuropĂ©en ne l’est pas. EgalitĂ© entre les hommes frĂšres », enfants de la nature »l33 4. SimplicitĂ© de leur existence Leur existence et leurs dĂ©sirs sont limitĂ©s aux besoins immĂ©diats faim », froid » L’absence de superflus est important tout ce qui est nĂ©cessaire et bon nous le possĂ©dons »l38 Le vieillard Ă©voque une vie authentique aux antipodes de la vie civilisĂ©e. Il y a de la sagesse, une morale de contentement dans ses propos. Conclusion Diderot prĂ©sente une vision nĂ©gative sur la civilisation Ă  travers les yeux du vieillard. C’est Ă  l’opposĂ© de la vie naturelle. Ce texte illustre la quĂȘte du bonheur des philosophes du XVIIIĂšme. Cela nous renvoie au mythe du bon sauvage », Ă  l’idĂ©e d’un ailleurs meilleur, Ă  l’idĂ©e d’une sociĂ©tĂ© originelle non corrompue. C’est une sorte de philosophie Ă©picurienne dans les propos du vieillard. SupplĂ©mentau Voyage de Bougainville [Denis Diderot] - Fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville [Denis Diderot], dialogue philosophique de Denis Diderot, dont des copies ont circulĂ© dĂšs 1772, mais qui, pour des raisons de prudence, n'a Ă©tĂ© publiĂ© qu'en 1796 Ă  titre posthume. Carte mentaleÉlargissez votre recherche dans UniversalisUne Ɠuvre polyphoniqueLe SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville fait entendre plusieurs voix les deux interlocuteurs, A et B, commentent, texte Ă  l'appui, ce Voyage que B est en train de lire, et dont il prĂ©tend restituer l'intĂ©gralitĂ©, car les passages licencieux en auraient Ă©tĂ© supprimĂ©s. Cette fiction justifie le supplĂ©ment », terme dĂ©fini par le Dictionnaire de TrĂ©voux comme ce qu'on ajoute Ă  un auteur, pour remplir les lacunes qui se trouvaient dans ses ouvrages ». SupplĂ©er consiste ici, pour Diderot, Ă  commenter le Voyage de Bougainville sans laisser la parole Ă  l'explorateur version longue du texte comporte cinq parties, dont la premiĂšre et la derniĂšre, respectivement Jugement du Voyage de Bougainville » et Suite du dialogue entre A et B », encadrent d'autres discours rapportĂ©s la prosopopĂ©e d'un vieux Tahitien Les Adieux du vieillard », l' Entretien de l'aumĂŽnier et d'Orou » III qui contient, en un nouvel enchĂąssement, l'histoire de Polly Baker et sa dĂ©fense devant les juges rapportĂ©e au discours direct, enfin la suite de l'entretien de l'aumĂŽnier et d'Orou dans la section IV, non titrĂ©e. PluralitĂ© des voix, mais aussi intertextualitĂ© assumĂ©e, voire exhibĂ©e par une activation du principe dialogique » thĂ©orisĂ© par MikhaĂŻl Bakhtine. Le SupplĂ©ment fait aussi Ă©cho aux Dialogues de La Hontan avec un sauvage de bon sens qui a voyagĂ© » 1703, ou reprend l'histoire de Polly Baker Ă  l'Histoire des deux Indes 1770, de l'abbĂ© Raynal, Ă  laquelle Diderot a contribuĂ©. Participent Ă©galement de cette polyphonie le glissement d'un plan de l'Ă©nonciation Ă  un autre, comme lorsque A s'adresse fictivement Ă  Aotourou, le Tahitien que Bougainville a ramenĂ© en France et promenĂ© dans les salons parisiens O Aotourou, que tu seras content de revoir ton pĂšre, ta mĂšre, tes frĂšres, tes sƓurs, tes compatriotes ! Que leur diras-tu de nous ? ». MĂȘlant lyrisme et ironie, Diderot met en scĂšne un dĂ©bat philosophique, dont les termes sont clairement rĂ©sumĂ©s par A au terme du dialogue Reviendrons-nous Ă  la nature ? Nous soumettrons-nous aux lois ? » B donne sa rĂ©ponse, celle d'une adaptation Ă  un Ă©tat de fait – Prendre le froc du pays oĂč l'on va, et garder celui du pays oĂč l'on est » – qui, si elle n'est pas sans Ă©voquer la fin du Paradoxe sur le comĂ©dien et sa morale courtisane, n'est peut-ĂȘtre pas exactement celle de 2 3 4 5 
pour nos abonnĂ©s, l’article se compose de 2 pagesÉcrit par ancienne Ă©lĂšve de l'École normale supĂ©rieure de Fontenay-aux-Roses, maĂźtre de confĂ©rences Ă  l'universitĂ© de PoitiersClassificationLittĂ©raturesƒuvres littĂ©rairesƒuvres littĂ©raires du xviiie s. occidentalLittĂ©raturesƒuvres littĂ©rairesƒuvres littĂ©raires par genresEssaisAutres rĂ©fĂ©rences SUPPLÉMENT AU VOYAGE DE BOUGAINVILLE, Denis Diderot » est Ă©galement traitĂ© dans CULTURE - Nature et cultureÉcrit par Françoise ARMENGAUD ‱ 7 881 mots ‱ 2 mĂ©dias Dans le chapitre Le sophisme naturaliste » [
] Aussi bien nature » que culture » sont des termes qui dĂ©signent moins des rĂ©alitĂ©s strictement dĂ©terminĂ©es que des termes horizon, si l'on peut dire, des termes englobants ». Ils constitueraient, pour la nature, l'horizon de totalisation de toutes les choses, forces, donnĂ©es, de tous les ĂȘtres avec la nature humaine, ou sans elle, et, pour la culture, l'horizon et comme l'enveloppe des [
] Lire la suiteFRANÇAISE LITTÉRATURE, XVIIIe par Pierre FRANTZ ‱ 7 653 mots ‱ 4 mĂ©dias Dans le chapitre Naissance de l’intellectuel » [
] Bien sĂ»r, il serait illĂ©gitime d’annexer la littĂ©rature française du xviii e siĂšcle aux LumiĂšres , comme mouvement de pensĂ©e et comme ensemble de valeurs. Cependant, leur emprise est telle qu’elle la marque tout entiĂšre. La notion mĂȘme de LumiĂšres » est si vaste et recouvre des aspects si variĂ©s que seules les pensĂ©es adverses peuvent en ĂȘtre vraiment exceptĂ©es. Encore pourrait-on dire que, par [
] Lire la suiteRÉCIT DE VOYAGEÉcrit par Jean ROUDAUT ‱ 7 143 mots ‱ 1 mĂ©dia Dans le chapitre Oh ! Tahiti » [
] Si, pour le capitaine Wallis qui la dĂ©couvre le 9 juin 1767, elle est sans plus l'Ăźle du roi George, Tahiti devient pour Bougainville Voyage autour du monde , 1771 la nouvelle CythĂšre ». Se reconstitue dans le Pacifique, pour les voyageurs, la constellation des Ăźles grecques Ă  l'aurore des temps, dans la lumiĂšre que leur prĂȘtent les romans sur l'origine idyllique de l'humanitĂ©. La GrĂšce anci [
] Lire la suiteRecevez les offres exclusives Universalis Bienvenuedans la collection Les Fiches de lecture d’Universalis La genĂšse et l’édition des Ɠuvres de Diderot (1713-1784) sont souvent complexes et problĂ©matiques : comme le
SUPPLÉMENT AU VOYAGE DE BOUGAINVILLE. Dialogue philosophique de Denis Diderot 1713-1784, dont le titre complet est SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville, ou Dialogue entre A et B sur l’inconvĂ©nient d’attacher des idĂ©es morales Ă  certaines actions physiques qui n’en comportent pas, publiĂ© par l’abbĂ© Bourlet de Vauxcelles dans Opuscules philosophiques et littĂ©raires Ă  Paris chez Chevet en 1796. Le discours de Polly Baker» III apparaĂźt pour la premiĂšre fois dans l’édition de Gilbert Chinard, donnĂ©e Ă  GenĂšve chez Droz en 1935 d’aprĂšs le manuscrit de Leningrad. RĂ©sumĂ© du SupplĂ©ment au voyage de Bougainville Jugement du Voyage de Bougainville». Par un temps de brouillard, B rapporte avec enthousiasme Ă  A les singularitĂ©s du rĂ©cit du navigateur et vante la vie naturelle des sauvages, qu’illustre Aotourou, Tahitien amenĂ© en France. Un prĂ©tendu SupplĂ©ment au Voyage sera le garant de ses dires. Les Adieux du vieillard». Le SupplĂ©ment s’ouvre sur le discours adressĂ© Ă  Bougainville avant son dĂ©part par un vieux Tahitien, qui dĂ©nonce violemment les maux apportĂ©s dans l’üle par les EuropĂ©ens. L’Entretien de l’aumĂŽnier et d’Orou». Le SupplĂ©ment dit ensuite comment le Tahitien Orou rĂ©ussit Ă  convaincre l’aumĂŽnier de l’équipage de passer la nuit avec sa fille et le questionna, le lendemain, sur ce Dieu dont les interdictions sexuelles sont contraires Ă  la nature. Suit un discours, rapportĂ© par B, de Polly Baker, mĂšre cĂ©libataire condamnĂ©e pour libertinage. Suite de l’entretien de l’aumĂŽnier avec l’habitant de Tahiti». À Tahiti oĂč la maternitĂ© est reine, poursuit Orou, seules sont jugĂ©es libertines les femmes stĂ©riles qui ont commerce avec des hommes. C’est l’intĂ©rĂȘt et non le devoir qui garantit l’ordre public. Convaincu ou poli, l’aumĂŽnier honore successivement les autres filles et la femme de son hĂŽte. Suite du dialogue entre A et B». Face Ă  A sceptique, B conclut que la loi de nature supplĂ©e aisĂ©ment aux codes religieux et civils, qui ont dĂ©naturĂ© l’union des sexes. Mais il vaut mieux se conformer aux lois de son pays plutĂŽt que d’ĂȘtre sage parmi les fous. Retour symbolique du beau temps. Analyse du SupplĂ©ment Une utopie critique InspirĂ©e par le Voyage autour du monde 1771 de Louis Antoine de Bougainville, l’Ɠuvre de Diderot participe du mirage ocĂ©anien» qui fit voir en Tahiti la nouvelle CythĂšre. Mais elle n’a rien d’un divertissement exotique ou grivois ; l’utopie tahitienne permet Ă  l’auteur, comme l’indique le sous-titre, de mettre en cause le lien qu’établissent nos sociĂ©tĂ©s chrĂ©tiennes entre relations sexuelles et moralitĂ©. À ce titre, le SupplĂ©ment ne se conçoit pas sans Ceci n’est pas un conte et Madame de La CarliĂšre qui, portant sur la morale sexuelle, forment avec lui un triptyque. Les amours dĂ©sastreuses autant que policĂ©es des personnages de ces contes, citĂ©s Ă  la fin du SupplĂ©ment, servent de prĂ©lude Ă  l’évocation de la sexualitĂ© libre et heureuse des sauvages tahitiens, qui illustre la conciliation possible entre l’amour et les mƓurs. La rĂ©flexion morale dĂ©bouche ainsi, dans cette Ɠuvre que l’on a parfois considĂ©rĂ©e comme l’expression de la pensĂ©e ultime de Diderot, sur une thĂ©orie politique, fondĂ©e sur l’accord entre les lois et la nature. Les mauvaises mƓurs ne sont pour Diderot que l’effet d’une mauvaise lĂ©gislation en bridant les appĂ©tits naturels, les codes religieux et civil ont, dans l’Europe vieillissante, corrompu les mƓurs. La jeune sociĂ©tĂ© tahitienne, elle, a atteint ce point d’équilibre qui la situe Ă  mi-chemin entre les rigueurs du primitivisme et la dĂ©gĂ©nĂ©rescence qui guette toute civilisation. On aurait tort, pourtant, de voir avec Vauxcelles dans le SupplĂ©ment une sans-culotterie» ; la conclusion» du texte n’a rien de rĂ©volutionnaire, qui Ă©dicte Nous parlerons contre les lois insensĂ©es jusqu’à ce qu’on les rĂ©forme, et en attendant nous nous y soumettrons.» Il paraĂźt difficile, en effet, au nom d’une illusoire cohĂ©rence de la pensĂ©e diderotienne, d’interprĂ©ter l’Ɠuvre polyphonique qu’est le SupplĂ©ment Ă  la lumiĂšre de la seule diatribe anticolonialiste du vieillard ou mĂȘme de la sĂ©vĂšre critique faite par Orou de la morale chrĂ©tienne. Il ne faut pas oublier qu’en 1772, au moment de la rĂ©daction du SupplĂ©ment, le philosophe mariait sa fille le plus bourgeoisement du monde. RĂȘverie Ă  la maniĂšre de Diderot nous savons combien Ă©tait codifiĂ©e et hiĂ©rarchisĂ©e cette sociĂ©tĂ© tahitienne, le SupplĂ©ment Ă©nonce seulement l’hypothĂšse d’une autre organisation sociale, dont le philosophe tire ailleurs, dans l’Histoire des deux Indes, des consĂ©quences plus radicales. Ce que Diderot a en tĂȘte ici, Ă  la veille de son dĂ©part pour Saint-PĂ©tersbourg, c’est un projet de rĂ©forme applicable dans la toute jeune Russie, dont il fera Ă©tat dans ses MĂ©moires pour Catherine II. Une pensĂ©e en mouvement On a pu qualifier de baroque» l’art de Diderot et dĂ©celer dans l’arrangement, voire le contenu du SupplĂ©ment, des contradictions. L’auteur semble, il est vrai, dĂ©fier toute logique en plaçant le discours d’adieu avant l’arrivĂ©e de l’équipage, en confondant dans le titre supplĂ©ment» et dialogue» qui alternent dans l’Ɠuvre, en prĂȘtant tour Ă  tour Ă  ses apparents porte-parole B? le vieillard? Orou? des discours divergents. Mais ne faut-il pas plutĂŽt voir dans cette structure Ă©clatĂ©e le signe d’une pensĂ©e en mouvement, favorisĂ©e par les vertus du dialogue et de la supplĂ©mentaritĂ© ? Les cinq sections du SupplĂ©ment, qui s’articulent fermement autour d’une lecture de Bougainville, abordent les mĂȘmes thĂšmes libertĂ©, propriĂ©tĂ©, comportement matrimonial..., mais les orchestrent diffĂ©remment. Si la conversation initiale exalte Ă  travers Bougainville les LumiĂšres, le discours du vieillard lui oppose la corruption europĂ©enne, qui appelle un remĂšde, proposĂ© par Orou dans l’entretien avec l’aumĂŽnier la conversion aux lois de la nature. À la fin du dialogue entre A et B, le directeur de l’EncyclopĂ©die, disant son dernier mot, rĂ©affirme sa foi dans le progrĂšs, qu’il avait mise entre parenthĂšses pour abandonne[r] [son] esprit Ă  tout son libertinage» dĂ©but du Neveu de Rameau. En cela il se distingue du Rousseau des Discours, dont la critique morale est sous-tendue par une volontĂ© de rĂ©forme politique. Le thĂšme central du SupplĂ©ment n’est pas neuf. Depuis Montaigne, les philosophes nuds» avaient fait florĂšs dans la littĂ©rature française et le SupplĂ©ment vĂ©hicule bien des idĂ©es rĂ©pandues chez les contemporains de Diderot le populationnisme, par exemple. L’originalitĂ© de Diderot rĂ©side dans l’accent qu’il met sur le caractĂšre physiologique de l’amour. C’est sans doute ce qui explique le retentissement de l’Ɠuvre, qui inspira Ă  Musset quelques strophes du poĂšme “Souvenir”, ne fut pas Ă©trangĂšre aux thĂšses du socialiste Paul Lafargue sur le droit Ă  la paresse» et fut l’objet d’un pastiche de Giraudoux, le SupplĂ©ment au Voyage de Cook 1935. ALBERTAN-COPPOLA, in Dictionnaire des oeuvres littĂ©raires de langue française. © Bordas, Paris 1994 Plus d'articles Fiche Les lumiĂšres XVIIIe siĂšcle Bac de français Pour aller plus loin
sadressant à Bougainville, il ajouta : « Et. toi, chef des brigands qui t'obéissent, écarte promptement ton. vaisseau de notre rive : nous sommes innocents, nous sommes. heureux ; et tu ne peux que nuire à notre bonheur. Nous suivons. le pur instinct de la nature ; et tu as tenté d'effacer de nos. ùmes son caractÚre.

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SUPPLÉMENT AU VOYAGE DE BOUGAINVILLE, de Denis Diderot > Utopie critique sur l'Ă©tat de nature, brĂ»lot anticolonialiste, polyphonie, dialogisme. Comme le Paradoxe sur le comĂ©dien, le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville n'est Ă  l'origine qu'un compte rendu de lecture destinĂ© Ă  La Correspondance littĂ©raire de Grimm une note sur le Voyage autour du monde 1771 que Bougainville rĂ©digea Ă  partir du Journal tenu lors de son voyage Ă  Tahiti 6-15 avril 1768. Il existe plusieurs versions manuscrites du texte => le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville tĂ©moigne de la dimension de crĂ©ation continuĂ©e » qui caractĂ©rise la pensĂ©e de Diderot. Elle va de pair avec le refus de tout dogmatisme et de toute rĂ©ponse arrĂȘtĂ©e dans la question centrale qui occupe le siĂšcle des LumiĂšres celle de l'Ă©tat de nature et de l'usage critique de cette notion. Une Ɠuvre polyphonique Le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville fait entendre plusieurs voix les deux interlocuteurs, A et B, commentent, texte Ă  l'appui, ce Voyage que B est en train de lire, et dont il prĂ©tend restituer l'intĂ©gralitĂ©, car les passages licencieux en auraient Ă©tĂ© supprimĂ©s. Cette fiction justifie le supplĂ©ment », terme dĂ©fini par le Dictionnaire de TrĂ©voux comme ce qu'on ajoute Ă  un auteur, pour remplir les lacunes qui se trouvaient dans ses ouvrages ». SupplĂ©er consiste ici, pour Diderot, Ă  commenter le Voyage de Bougainville sans laisser la parole Ă  l'explorateur lui-mĂȘme. La version longue du texte comporte cinq parties, dont la premiĂšre et la derniĂšre, respectivement Jugement du Voyage de Bougainville » et Suite du dialogue entre A et B », encadrent d'autres discours rapportĂ©s la prosopopĂ©e d'un vieux Tahitien Les Adieux du vieillard », l' Entretien de l'aumĂŽnier et d'Orou » III qui contient, en un nouvel enchĂąssement, l'histoire de Polly Baker et sa dĂ©fense devant les juges rapportĂ©e au discours direct, enfin la suite de l'entretien de l'aumĂŽnier et d'Orou dans la section IV, non titrĂ©e. PluralitĂ© des voix, mais aussi intertextualitĂ© exhibĂ©e par une activation du principe dialogique » MikhaĂŻl Bakhtin. Participent Ă©galement de cette polyphonie le glissement d'un plan de l'Ă©nonciation Ă  un autre, comme lorsque A s'adresse fictivement Ă  Aotourou, le Tahitien que Bougainville a ramenĂ© en France et promenĂ© dans les salons parisiens O Aotourou, que tu seras content de revoir ton pĂšre, ta mĂšre, tes frĂšres, tes sƓurs, tes compatriotes ! Que leur diras-tu de nous ? ». MĂȘlant lyrisme et ironie, Diderot met en scĂšne un dĂ©bat philosophique, dont les termes sont clairement rĂ©sumĂ©s par A au terme du dialogue Reviendrons-nous Ă  la nature ? Nous soumettrons-nous aux lois ? » B donne sa rĂ©ponse, celle d'une adaptation Ă  un Ă©tat de fait – Prendre le froc du pays oĂč l'on va, et garder celui du pays oĂč l'on est ». Utopie critique Dans le SupplĂ©ment, Tahiti fonctionne comme une utopie, Ă  la maniĂšre de la rĂ©publique idĂ©ale de Thomas More. Dans cette Ăźle prĂ©servĂ©e de la civilisation et d'abord de la propriĂ©tĂ© – Diderot rejoint ici le Rousseau du Discours sur l'origine de l'inĂ©galitĂ© 1755 –, la terre appartient Ă  tous, femmes et hommes, sƓurs et frĂšres, pĂšres et filles s'aiment librement, sans l'entrave de la pudeur ni de la loi. Les mots d' inceste » et d' anarchie » sont prononcĂ©s. Fiction critique, exaltant l' homme naturel » effacĂ© par l' homme artificiel » de la civilisation, au service d'une inversion des perspectives caractĂ©ristique des LumiĂšres Ô le vilain pays ! dit Orou Ă  l'AumĂŽnier français. Si tout y est ordonnĂ© comme tu m'en dis, vous ĂȘtes plus barbares que nous. » Le SupplĂ©ment est un brĂ»lot anti-colonialiste et un appel Ă  l'insoumission. Le dialogue et le dialogisme si visibles du SupplĂ©ment montrent le refus de conclure, et la balance tenue entre une option et une autre, entre libertĂ© sexuelle revendiquĂ©e et exigence morale, entre hypothĂšse sĂ©duisante de l'anarchie politique et rĂ©gulation par une autoritĂ©, fĂ»t-elle au plus prĂšs de la nature.
Bienvenuedans la collection Les Fiches de lecture d'Universalis La genĂšse et l'Ă©dition des Ɠuvres de Diderot (1713-1784) sont souvent complexes et problĂ©matiques : comme le Paradoxe sur le comĂ©dien (conçu en 1769, publiĂ© en 1830), le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville n'est Ă  l'origine qu'un compte rendu de lecture destinĂ© Ă  La Correspondance
Bienvenue dans la collection Les Fiches de lecture d'UniversalisLa genĂšse et l'Ă©dition des Ɠuvres de Diderot 1713-1784 sont souvent complexes et problĂ©matiques comme le Paradoxe sur le comĂ©dien conçu en 1769, publiĂ© en 1830, le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville n'est Ă  l'origine qu'un compte rendu de lecture destinĂ© Ă  La Correspondance littĂ©raire de Grimm une note sur le Voyage autour du monde 1771 que Bougainville rĂ©digea Ă  partir du Journal tenu lors de son voyage Ă  Tahiti 6-15 avril 1768. Une fiche de lecture spĂ©cialement conçue pour le numĂ©rique, pour tout savoir sur SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Denis DiderotChaque fiche de lecture prĂ©sente une Ɠuvre clĂ© de la littĂ©rature ou de la pensĂ©e. Cette prĂ©sentation est couplĂ©e avec un article de synthĂšse sur l'auteur de l' propos de l'Encyclopaedia Universalis Reconnue mondialement pour la qualitĂ© et la fiabilitĂ© incomparable de ses publications, Encyclopaedia Universalis met la connaissance Ă  la portĂ©e de tous. Écrite par plus de 7 200 auteurs spĂ©cialistes et riche de prĂšs de 30 000 mĂ©dias vidĂ©os, photos, cartes, dessins..., l'Encyclopaedia Universalis est la plus fiable collection de rĂ©fĂ©rence disponible en français. Elle aborde tous les domaines du savoir.
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SupplĂ©mentau voyage de Bougainville de Denis Diderot (Fiche de lecture): RĂ©sumĂ© complet et analyse dĂ©taillĂ©e de l'oeuvre (LEPETITLITTERAIRE.FR) (French Edition) - Kindle edition by Normand, Fanny, lePetitLittĂ©raire.fr, . Download it once and read it on your Kindle device, PC, phones or tablets. Use features like bookmarks, note taking and highlighting while reading Denis Diderot par Van Loo 1767 Textes Ă©tudiĂ©s SynthĂšses incipit chapitre I, texte 2 discours du vieillard tahitien dialogue Orou / l’aumĂŽnier apologue de Polly Baker excipit Structure du SupplĂ©ment le vrai » voyage de Bougainville Le SupplĂ©ment a-t-il un caractĂšre ethnographique ? Bibliographie Structure du SupplĂ©ment
 Chapitre I p. 141-147 Ă©ditions GF Dialogue entre A et B Petite introduction variation sur le temps qu’il fait 1/2 page Jugement sur Bougainville les raisons de son expĂ©dition 1/2 page RĂ©flexion sur les observations qu’il rapporte RĂ©flexion sur les rĂ©actions d’un Tahitien que Bougainville ramena en France celui-ci s’y est ennuyĂ©, et juge fous les EuropĂ©ens transition Ăš cf. Montaigne Les Cannibales PrĂ©sentation du SupplĂ©ment on annonce la lecture de ce livre, et en particulier les adieux du vieillard. Chapitre II p. 147-153 PrĂ©sentation du vieillard, et son discours environ 5 pages =>Texte 1 Dialogue de A et B sur ce discours Accueil des Tahitiens aux EuropĂ©ens incident de la jeune femme dĂ©guisĂ©e Annonce du dialogue entre Orou et l’aumĂŽnier. Chapitre III p. 153-167 B lit Ă  A le dialogue entre Orou et l’aumĂŽnier. L’aumĂŽnier refuse l’offre d’Orou, puis cĂšde malgrĂ© lui ; 2Ăšme discussion entre Orou et l’aumĂŽnier ce dernier tente de faire comprendre au Tahitien ce que sont la religion, la prĂȘtrise, les lois de son pays. Orou Ă  son tour explique les lois et coutumes de Tahiti Ăš Texte 2 p. 155-157 l’aumĂŽnier tente d’expliquer ce qu’est Dieu dialogue p. 157-159 discours d’Orou, les objections de la raison p. 159-160 l’aumĂŽnier rĂ©pond aux objections et aux questions d’Orou dialogue p. 161-164 Orou Ă  son tour explique ses lois discours + dialogue. Interruption de A ; aprĂšs une explication de B, intermĂšde B prĂ©cise les lois de Tahiti B raconte l’histoire de Polly Baker, par antithĂšse avec le dialogue prĂ©cĂ©dent entre Orou et l’aumĂŽnier Ăš texte 3 ; rĂ©flexions de B et de A. p. 165-167 Chapitre IV p. 167-177 Nouveau dialogue entre Orou et l’aumĂŽnier Orou voit ses valeurs contestĂ©es par celles de l’aumĂŽnier, et surtout vice-versa p. 175 deux systĂšmes de valeurs s’opposent ; Condamnation de la religion et de la vie monacale par Orou cf. Diderot, La Religieuse. Fin du chapitre l’aumĂŽnier, agitĂ© de remords, cĂšde comiquement cf. la veine libertine du 18Ăšme siĂšcle, de Laclos Ă  CrĂ©billon et aux Bijoux indiscrets
 sans parler de Sade. Chapitre V p. 177-186 Dialogue entre A et B. B raconte les conclusions de l’aumĂŽnier consĂ©quences de ces coutumes et de ces valeurs morales ; La seule loi raisonnable est la loi de nature ; Ce qu’il y a de naturel et de frelatĂ© dans l’amour Ă  l’EuropĂ©enne ; Avantages et inconvĂ©nients de la vie civilisĂ©e et de la vie sauvage » faut-il choisir ? faut-il une rĂ©volution ? L’attitude du sage Ăš texte 4 On passe donc d’une critique du colonialisme, injustifiĂ© − illusion de croire en une supĂ©rioritĂ© europĂ©enne − Ă  une critique de la religion, de la sociĂ©tĂ©, des distorsions entre loi naturelle, loi sociale, loi religieuse, qui mĂšnent Ă  des absurditĂ©s et Ă  des dĂ©chirements moraux, et enfin Ă  une critique des valeurs morales non fondĂ©es sur la raison et la nature, donc injustifiables. Mais cette condamnation ne doit pas conduire Ă  une rĂ©volution violente, qui ne ferait que changer une dictature en une autre. Le livre lui-mĂȘme, par la critique qu’il apporte, est action, la seule valable. Chapitre I, p. 141-142 jusqu’à langue des marins » Cette 1Ăšre partie est un jugement littĂ©raire pour l’essentiel, un article que Diderot avait Ă©crit Ă  la demande de Grimm sur le Voyage de Bougainville, et qui n’a pas Ă©tĂ© publiĂ©. Deux parties jusqu’à toujours » jusqu’à la langue des marins » Cf. Mme de la CarliĂšre, dialogue oĂč deux interlocuteurs parlaient du temps dans les mĂȘmes termes, qui Ă©tait une rĂ©flexion sur la libertĂ© sexuelle, dans un dĂ©cor identique. Cette discussion physique et mĂ©tĂ©orologique rappelle Fontenelle Irons-nous sur la lune ? », Entretien sur la pluralitĂ© des mondes Le dialogue est placĂ© sous le signe de la dĂ©ception ne nous a pas tenu parole », l. 3, liĂ©e au brouillard qui gĂȘne la vue paysage symbolique. Le dialogue est placĂ© sous le signe de la luciditĂ©. La rĂ©flexion prolonge celle de Montaigne le Tahitien rappelle le Cannibale des Essais. RĂ©flexion sur la diversitĂ© des mƓurs. Les mƓurs françaises paraissent plus Ă©tranges que les mƓurs Ă©trangĂšres. traverse l’éponge » l. 10 air saturĂ© d’eau que le brouillard peut ou non traverser. Que reprĂ©sentent les interlocuteurs ? A est-il l’opinion commune ? A diffĂšre de B par son caractĂšre A est impatient et pessimiste, B patient et optimiste. Diderot oppose des gens d’humeur diffĂ©rente, mais plus par leur expressivitĂ© que par leur intĂ©rioritĂ©. La pensĂ©e de Diderot se cherche en s’exprimant ; le paradoxe est un instrument de la recherche intellectuelle. A bizarrerie apparente » l. 29, c’est-Ă -dire seulement apparente ; B rĂ©pond comme vous et moi » l. 27 B se moque de sa propre activitĂ©. Le livre est sous le signe de la curiositĂ©, de la rĂ©flexion ; planche // parquet l. 27-28 l’activitĂ© du voyageur est semblable Ă  celle du philosophe ; lestĂ©, d’un bord
 » l. 35-37 Ă  travers Bougainville, on nous prĂ©sente une image du philosophe, contraire du philosophe misanthrope de Rousseau. L’aventure de l’esprit vaut celle de la mer. Lecture non dogmatique de ce livre la civilisation est Ă  la fois la pire et la meilleure des choses
 et de mĂȘme la vie primitive. La philosophie = rĂ©flexion critique sur les activitĂ©s humaines. Nihil humanum a me alienum puto, disait TĂ©rence. Lire l’article Philosophe » de l’EncyclopĂ©die ; Diderot n’instruit pas, il inquiĂšte et pose les problĂšmes. Ironie de Diderot sur le lest du vrai Français » les maths et un voyage autour du Monde ! A Que pensez-vous de son Voyage ? » l. 40 Notre vieux domicile » relativitĂ©. Double avantage pour les navigateurs cartes et sĂ»retĂ© dans les OcĂ©ans, et pour les curieux et les philosophes. Il ne dĂ©veloppe que le premier. Les lumiĂšres nĂ©cessaires » siĂšcle des LumiĂšres, connaissance et ouverture d’esprit. Ne peut voir que celui qui est prĂ©parĂ© Ă  voir. Repris par philosophie ». Il faut aussi avoir le courage de dire des choses qui seront mal acceptĂ©es. VĂ©ritĂ© = sincĂ©ritĂ© ; il faut Ă  la fois de la promptitude et son contraire, la patience. DĂ©sir de voir, de s’éclairer / et d’instruire » et non de s’instruire », PlĂ©iade. Style sans apprĂȘt » l. 55-56 celui qu’il veut donner au SupplĂ©ment. Chapitre I, p. 145-147 avez-vous vu le Tahitien »  vous le saurez » Le lecteur, par la 1Ăšre phrase, s’attend au procĂ©dĂ© de l’Ɠil neuf » Lettres persanes, L’IngĂ©nu
 transportĂ© » l. 2 avec un complĂ©ment de personne = le plus grand dĂ©paysement. soit que
 soit que
 » = deux fois l’idĂ©e d’erreur, imposĂ©e volontairement on lui en eĂ»t imposĂ© » ou naturelle. Aotourou n’a quittĂ© Tahiti que parce qu’on l’a trompĂ© ou qu’il s’est trompĂ©. IdĂ©e selon laquelle chacun se trouve bien chez soi cf. l. 18-22. L’usage commun des femmes » qui n’a jamais voyagĂ© n’imagine pas des mƓurs autres que les siennes. Mythe d’un communisme primitif, dĂ©jĂ  prĂ©sent chez Platon. En rĂ©alitĂ©, plus les civilisations sont primitives, plus les mƓurs sont complexes et contraignantes cf. Levi-Strauss et l’ethnologie moderne. s’ennuyait » sens trĂšs fort = profonde mĂ©lancolie. L’alphabet tahitien
 » l. 14 prĂ©occupation du siĂšcle l’origine des langues. Ce sont les tous premiers balbutiements de la linguistique cf. Genette. Rousseau Ă©crit un Essai sur l’origine des langues. Diderot a raison sur un point le systĂšme phonĂ©tique d’une langue est une structure, un systĂšme clos ; il est donc trĂšs difficile de prononcer des phonĂšmes qui n’existent pas dans sa propre langue ; mais il confond graphĂšmes et phonĂšmes ! Diderot, l. 18-25, indique quelle lecture on fait des rĂ©cits de voyage par goĂ»t de l’exotisme, ou pour se conforter dans la bonne opinion que l’on a de son pays. Au moment des Grandes dĂ©couvertes, on ne lisait pas de tels rĂ©cits. Ici l. 26-28, A s’amuse pour une fois, il est le plus intelligent. Assonance et allitĂ©ration quoi, croyez, croisse ». Presque une paronomase ! RĂ©ponse de B Diderot ne veut rien dĂ©montrer, son opinion n’est pas faite. Ce qui l’intĂ©resse, c’est la quĂȘte. Voir le Neveu de Rameau. MalgrĂ© les coq-Ă -l’ñne, un seul problĂšme l’Ɠil neuf. Concevoir » l. 37 parce que son langage ne s’y prĂȘte pas. Lien Ă©troit de la pensĂ©e et du langage. Lignes 45 et suiv. 3 idĂ©es fausses. simplicitĂ© des sauvages ~ complexitĂ© des sociĂ©tĂ©s modernes. Or l’on sait l’extrĂȘme complexitĂ© des liens sociaux, fondĂ©e sur des millĂ©naires de culture, par exemple des AborigĂšnes ; comparaison entre l’histoire des sociĂ©tĂ©s et l’histoire biologique d’un individu, datant du 16Ăšme siĂšcle, et trĂšs Ă  la mode. Grandeur et dĂ©cadence cf. Montesquieu
 Or une sociĂ©tĂ© ne meurt pas de vieillesse, mais par Ă©limination ou accident invasions

 Diderot mĂ©lange une comparaison mĂ©canique or aujourd’hui on sait que les machines complexes marchent mieux et une comparaison biologique deux idĂ©es dĂ©battues par Rousseau et Diderot lors de l’emprisonnement de celui-ci Ă  Vincennes. Rousseau en fait un usage philosophique Discours sur l’origine de l’inĂ©galitĂ© ; Diderot les essaie, en fait un usage poĂ©tique et moral. À propos de la libertĂ© et de l’aliĂ©nation Pour Diderot, comme pour Rousseau, la libertĂ© est un sentiment innĂ© cf. Discours sur l’origine de l’inĂ©galitĂ© ; or c’est discutable. La libertĂ© est une conquĂȘte humaine ; elle est difficile, au point que beaucoup ne souhaitent pas ĂȘtre libres. Sentiment un instinct dont on prend conscience. MĂ©lange d’idĂ©ologie et de conquĂȘtes scientifiques ; le transformisme est dans l’air, avec des aspects dangereux. Ce qui est positif dans l’Ɠuvre de Diderot, c’est la critique. On se rend ridicule, mais on n’est ni ignorant, ni sot, encore moins mĂ©chant pour ne voir jamais que la pointe de son clocher ». Diderot ne se fait aucune illusion sur l’idylle de la vie sauvage prosopopĂ©e de l’Indienne de l’OrĂ©noque. Aucune pensĂ©e n’est chez Diderot privĂ©e de son antithĂšse = aspect ludique. Il essaie toutes les idĂ©es cf. le Neveu de Rameau, jeu qui mĂšne Ă  une critique de la rĂ©alitĂ©. Ici, les rapports sociaux entre les Parisiens du 18Ăšme siĂšcle sont des entraves » l. 51 ; mais on arrive Ă  vivre 
 Il en fait voir les dĂ©fauts et les qualitĂ©s cf. p. 186. Retour de la mĂ©taphore du brouillard Diderot veut remuer assez d’idĂ©es pour que le brouillard intellectuel dans lequel nous vivons se dissipe. A a-t-il tort ? il ne se laisse pas prendre aux fables il est le philosophe, l’esprit le plus fort ; les rĂŽles sont interchangeables. Ce qui diffĂ©rencie A et B, ce sont les traits d’humeur. A est le souffre douleur de B humour j’ai toujours tort avec vous ! » l. 66-67. De tenez, tenez » Ă  vous le saurez » l. 69-75 mĂ©nage une transition avec la suite. Mise en abyme le SupplĂ©ment est pour nous l’Ɠuvre complĂšte, or il est dans l’Ɠuvre lĂ , sur cette table ». Jeu pictural baroque les MĂ©nines de VĂ©lasquez, puis théùtral l’Illusion comique, les Acteurs de bonne foi de Marivaux, enfin littĂ©raire, qui dĂ©truit la rĂ©alitĂ© en mĂȘme temps qu’on la crĂ©e. Diderot s’amuse la sincĂ©ritĂ© de Bougainville
 prouvĂ©e par un SupplĂ©ment apocryphe ! l. 57. Vous le saurez » souligne la gratuitĂ© de l’échange d’idĂ©es le discours du vieillard est prĂ©sentĂ© comme faux, invraisemblable. repris plus tard, p. 151 abrupt et sauvage », dĂ©finition de la poĂ©sie pour Diderot Conclusion optimisme de Diderot. Toute sociĂ©tĂ© est mauvaise, mais toutes les sociĂ©tĂ©s sont bonnes d’un certain point de vue. Elles sont vivables. Jeu des idĂ©es. Le SupplĂ©ment se prĂ©sente comme une mĂ©ditation aprĂšs une lecture titre excellent quand un livre a du succĂšs, des quantitĂ©s de supplĂ©ments. Diderot surpasse Rousseau et sa ProsopopĂ©e de Fabricius ». RĂȘverie trĂšs libre aprĂšs la lecture. Distanciation Ă  la Brecht pour critiquer quelque chose, il faut ĂȘtre dehors et dedans, acteur et tĂ©moin. DĂ©chirement de s’arracher Ă  son pays fiction littĂ©raire pour cela, pour libĂ©rer l’esprit. Cf. l’IngĂ©nu de Voltaire ! Au 18Ăšme siĂšcle, on dĂ©teste les livres ennuyeux. Discours du vieillard tahitien chapitre II p. 148-151 Les EuropĂ©ens vus par le vieillard chef des brigands » ; opposition des personnes nous » ~ tu » ; fureur / fĂ©roce. Fureur et violence vocabulaire de la violence cf. ci-dessus, + haĂŻr, Ă©gorger, sang »  PropriĂ©tĂ© et vol mettre des hommes en esclavage l. 15-16 ; t’emparer comme de la brute » propriĂ©tĂ© du sol ~ vol de toute une contrĂ©e FacticitĂ©, superficialitĂ©, superflu, mensonge prĂȘchĂ© », l. 6-7 ; inutiles lumiĂšres » Le problĂšme du travail. Autoportrait du Sauvage opposition d’un systĂšme de valeurs Ă  un autre. Absence de propriĂ©tĂ© privĂ©e tout est Ă  tous », y compris filles et femmes. Pas d’agressivitĂ© ce sont les EuropĂ©ens qui enseignent la violence ». EgalitĂ© des hommes Ton frĂšre », deux enfants de la Nature » Sentiment de la justice, dignitĂ© RĂ©ciprocitĂ©, l. 18-22, 23-26, 27-30. Sagesse des moeurs cf. le dernier § ĂȘtres sensĂ©s » l. 46 HospitalitĂ© tu as partagĂ© », tu es entrĂ© dans nos cabanes »  Une image de l’Etat de Nature. Il s’agit ici d’une fiction discours Ă  l’occidentale ce qui sera soulignĂ© par A et B ; aucun dĂ©tail concret ce n’est pas la civilisation tahitienne qui intĂ©resse Diderot, mais un IDEAL, qui appartient au mythe du Bon Sauvage. PropriĂ©tĂ© collective ou absence de propriĂ©tĂ© cf. Rousseau ; il s’agit d’un Ă©tat antĂ©rieur Ă  la propriĂ©tĂ©. Cependant, on ne trouve pas ici les mĂȘmes consĂ©quences que dans le Discours sur l’inĂ©galitĂ© de Rousseau ; chez celui-ci, l’homme d’avant la sociĂ©tĂ© vivait isolĂ© ; pour Diderot, il y a une forme de sociĂ©tĂ© collectiviste primitive. Le problĂšme du travail satisfaction des besoins vitaux ~ luxe, besoins superflus idĂ©e importante de crĂ©ation des besoins ». L’opposition entre repos et travail est une opposition de valeur repos = ĂȘtre = jouir travail = s’agiter, se tourmenter pour possĂ©der des biens. On est ici trĂšs proche de Montaigne et de Rousseau, mais trĂšs loin de Voltaire, qui prĂ©figure la valeur bourgeoise accordĂ©e au travail, Ă  l’industrie. Dialogue de l’AumĂŽnier et d’Orou ch. III, p. 157-160, de ces prĂ©ceptes singuliers » Ă  
 ne rĂ©clame pas ses droits » texte 3 Plan du premier discours d’Orou les prĂ©ceptes de l’aumĂŽnier chastetĂ©, fidĂ©litĂ©, mariage
 sont Ă  la fois contraires Ă  la nature et Ă  la raison. Contraires Ă  la nature un ĂȘtre humain ne saurait appartenir Ă  un autre contraires Ă  la “loi gĂ©nĂ©rale des ĂȘtres” dans un univers soumis au changement, aucune loi ne peut imposer une constance Ă©ternelle. Magistrats et prĂȘtres ne peuvent dĂ©finir le bien et le mal, Ă©dicter des lois contraires Ă  la nature des hommes ne peuvent dĂ©cider du bien et du mal si c’était le cas, ces notions seraient arbitraires et changeantes allusions aux lois et interdits religieux 
 Et que faire en cas de dĂ©saccord entre ces diffĂ©rents lĂ©gislateurs ? ==> seule la nature peut dĂ©cider du bien et du mal, en fonction de critĂšres absolus. Le deuxiĂšme discours dresse un rĂ©quisitoire contre la sociĂ©tĂ© Orou devine ce que Diderot dĂ©nonce les nĂ©cessaires dysfonctionnements liĂ©s Ă  des lois contraires Ă  la nature. Dans ce passage, Ă©tudier les marques de jugement les procĂ©dĂ©s oratoires symĂ©tries, antithĂšses, accumulations, rythmes
 l’usage des temps verbaux Apologue de Polly Baker Qui parle ? Retrouvez dans cette histoire les marques d’énonciation marques personnelles, marques de jugement, modalisateurs, dĂ©ictiques
 ; indiquez les diffĂ©rents niveaux d’énonciation le narrateur de l’histoire le discours de Polly Le discours de Polly indiquez sa composition. Montrez, en relevant plusieurs indices, qu’il s’agit d’un plaidoyer. Pour quelle cause plaide Polly ? En quoi l’histoire de Polly Baker constitue-t-elle un apologue ? Quelle en serait la moralitĂ© ? Quel rĂŽle occupe cet apologue dans l’argumentation de Diderot Ă  propos des lois naturelles ? Excipit ainsi vous prĂ©fĂ©reriez
 => fin du chapitre V. La 1Ăšre phrase fait la liaison avec ce qui prĂ©cĂšde. prĂ©fĂ©reriez » interrogation implicite. A doute des idĂ©es de B conditionnel. Il ne s’agit pas ici d’un choix, mais d’une prĂ©fĂ©rence, comme si le choix Ă©tait indiffĂ©rent, affaire de goĂ»t. Conclusion du dialogue vocabulaire du choix moral prĂ©fĂ©rer, prononcer, conclure, incliner, trouver, indiquer => unitĂ© de la page. Les tabous les plus forts de notre sociĂ©tĂ© sont ceux concernant la sexualitĂ© Diderot s’y attaque ; cf. la 3Ăšme partie du RĂȘve de d’Alembert. L’état de nature brute cf. Discours sur l’origine de l’inĂ©galitĂ© de Rousseau 1755. Cette question marque l’étonnement. Cf. au dĂ©but est-ce que vous donneriez dans la fable de Tahiti ? » p. 146. Ma foi » prĂ©cĂšde et attĂ©nue l’énonciation de vĂ©ritĂ©s scandaleuses. Expression ironique de la pensĂ©e se dĂ©pouiller », puis se vĂȘtir » l. 3-6. Arguments de faits, mĂȘme s’ils sont totalement contradictoires. Equation toujours Ă©gale en augmentant les plaisirs d’une sociĂ©tĂ©, on en augmente dans la mĂȘme proportion les maux beaucoup de peine pour rien efforts » l. 11. DerriĂšre l’opposition homme naturel / homme social se cache l’opposition individu / sociĂ©tĂ©. Diderot renouvelle cette opposition par celle individu / espĂšce. Avantage Ă  l’état de nature. Mais argument contraire cependant », l. 15 la vie civilisĂ©e allonge la durĂ©e moyenne d’existence. Il reprend souvent cet argument, mais n’hĂ©site pourtant pas, ici, Ă  le contester est-ce une norme ? comparaison avec une machine Lieu oĂč l’on est le plus libre, sans tabous Tahiti vision utopique de la vie primitive
 
 mais aussi Venise ! Diderot retrouve Voltaire et prĂ©sente les deux aspects antagonistes du progrĂšs. Prudence il m’est souvent venu dans la pensĂ©e
 », peut-ĂȘtre »  La conception d’une durĂ©e moyenne de vie est toute nouvelle Ă  l’époque argument au dĂ©part d’un dĂ©bat qui dure aujourd’hui encore cf. LĂ©vy-Strauss. Diderot prĂ©sente des arguments pour et contre, et se garde de choisir. Ligne 21 retour du conditionnel. Je vois » signifie dois-je voir ? » Parcourrai » = par l’esprit. Diderot pose le problĂšme de bonheur, et le fait comme le ferait Rousseau, pour qui tout va bien si l’homme est heureux. Il n’en est pas de mĂȘme pour Voltaire l’essentiel est que la condition de l’homme soit supportable ; cf. Candide ; Rousseau est plus exigeant, mais aussi plus optimiste que Voltaire ! Venise » reprĂ©sente Ă  l’époque le gouvernement d’oppression aristocratique. Ces arguments sont fragiles, mais Diderot ne rĂ©siste pas au plaisir de les essayer. Je ne m’attendais pas Ă  l’éloge de ce gouvernement » = litote. Diderot prĂ©sente un paradoxe Ă©norme dire que le meilleur gouvernement d’un pays civilisĂ© serait comparable Ă  celui de Venise. Diderot, ~ Rousseau, ignore la pensĂ©e dialectique. Pourtant, ici, il en est tout proche. Les Grecs proscrivirent
 » Diderot reprend ici Montaigne I, ch. 23. Partout oĂč il y a des lyres, il y a des cordes = mĂ©taphore partout oĂč il y a une sociĂ©tĂ©, il y a des lois arbitraires. Diderot cite ensuite des personnages connivence avec les lecteurs de son Ă©poque Reymer, Gardeil figures atroces, Ă©quilibre entre les sexes un homme, une femme. TaniĂ©, Mlle de la Chaux ce qu’il y a de sublime dans le dĂ©vouement amoureux ; Le Chevalier Desroches homme admirable, mais incapable de s’attacher sĂ©rieusement Ă  une femme ; Mme de la CarliĂšre femme admirable, mais qui a trop lu la Princesse de ClĂšves. La morale artificielle produit chez l’homme le meilleur et le pire. dĂ©pravation » nĂ©gatif et malheur connotĂ© plus positivement. Diderot a pris des personnages fictifs, pour renvoyer Ă  sa propre Ɠuvre. Nous parlerons
 » l. 61 style et pensĂ©e de Montaigne. RĂ©former » = changer complĂštement. Celui qui
 » l. 63 = pensĂ©e de Socrate Criton qui meurt pour garantir les lois. Il faut obĂ©ir aux lois, non parce qu’elles sont justes, mais parce qu’elles sont les lois. Etres fragiles » les Tahitiens. Leur sociĂ©tĂ© est fragile, il ne faut pas y toucher. Le philosophe est prĂ©sentĂ© comme un ĂȘtre sociable, non rĂ©volutionnaire. Retour l. 79 du brouillard mĂ©taphorique il tombe, il n’y a eu qu’une Ă©claircie. Le dialogue se termine par une pointe. Pour comprendre le SupplĂ©ment, il faut lire Sur les femmes, qui prolonge la rĂ©flexion de Montaigne sur le mĂȘme sujet. Lire aussi le passage sur le sublime dans le Neveu de Rameau. Le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville a-t-il une dimension ethnographique ? Dialogue entre A et B Ă  propos de Bougainville, p. 142-144 27-30 Pour ĂȘtre un bon explorateur, il faut d’abord de solides connaissances scientifiques, et en particulier mathĂ©matiques un vĂ©ritable Français, lestĂ© [
] d’un traitĂ© de calcul diffĂ©rentiel et intĂ©gral
 » ; il faut en outre de la philosophie, du courage, de la vĂ©racitĂ© », des qualitĂ©s d’observation, de la curiositĂ©, et des connaissances scientifiques mĂ©canique, gĂ©omĂ©trie, astronomie, histoire naturelle. Rien n’est dit de la connaissance des hommes l’ethnographie est encore en train de naĂźtre. Les premiĂšres observations rapportĂ©es portent sur les animaux sauvages p. 143, puis sur ce que nous appellerions aujourd’hui la dĂ©rive des continents. Elles concernent donc la zoologie et la gĂ©ographie. À propos de l’Île des Lanciers, Diderot mentionne le cannibalisme et l’infibulation des femmes, pures hypothĂšses ici, et qu’il attribue Ă  la nĂ©cessitĂ© vitale de rĂ©duire la population dans un espace trop petit. Il s’agit ici de spĂ©culations, et non d’observations. À propos des Patagons OĂč se trouve la Patagonie ? Quelle observation de Bougainville est ici rapportĂ©e ? Avec quelles rĂ©serves ? Montez que l’on trouve ici une premiĂšre occurrence du mythe du bon Sauvage ». La Patagonie se trouve Ă  l’extrĂȘme sud du Chili ; Diderot rapporte l’observation de Bougainville sur le physique Ă©tonnant de ces hommes, mais il met en doute la vĂ©racitĂ© de ce rapport, exagĂ©rĂ© selon lui cf. p. 145/34. Le mythe du bon Sauvage » apparaĂźt dans ce mĂȘme passage C’est, Ă  ce qu’il paraĂźt, de la dĂ©fense journaliĂšre contre les bĂȘtes fĂ©roces qu’il tient le caractĂšre cruel qu’on lui remarque quelquefois. Il est innocent et doux, partout oĂč rien ne trouble son repos et sa sĂ©curitĂ© . A propos d’Aotourou qu’est-ce que la fable de Tahiti » ? Quelle est la part de l’observation ethnographique ici ? La fable de Tahiti » consiste Ă  croire que la sociĂ©tĂ© Tahitienne, qui reprĂ©sente l’enfance de l’humanitĂ© », soit simple et innocente. L’ethnographie contemporaine a au contraire montrĂ© la complexitĂ© extrĂȘme des sociĂ©tĂ©s dites primitives – et leur anciennetĂ©. Lire Ă  ce sujet Tristes Tropiques, de Claude LĂ©vi-Strauss. On trouve cependant dans ce passage une petite part d’observation ethnographique sur la langue tahitienne bien que Diderot semble confondre Ă©criture et phonĂ©tique, sur l’usage commun des femmes », et sur la difficultĂ© Ă  concevoir une rĂ©alitĂ© que l’on ne peut nommer Umberto Eco a fait la mĂȘme remarque Ă  propos de Moctezuma dans Kant et l’Ornithorynque, Grasset, Paris, 1997, p. 131 et suiv.. Discours du vieillard tahitien, p. 147-151 39-47 Relevez dans ce discours tout ce qui peut donner une idĂ©e des mƓurs, coutumes, objets usuels
 de la sociĂ©tĂ© tahitienne. Diderot donne-t-il une image prĂ©cise de ces usages ? habitat, Ă©conomie, fĂȘtes, religion, arts
 L’on retrouve ici l’usage commun des femmes, quelques mots sur l’habitat nos cabanes », les armes arcs et flĂšches, le mode de vie goĂ»t du repos, absence de maladies, et une allusion Ă  une cĂ©rĂ©monie de passage Ă  l’ñge nubile pour les jeunes filles la mĂšre relĂšve le voile » de la jeune fille. Aucun de ces points n’est dĂ©veloppĂ© ; repos et santĂ© semblent se rĂ©fĂ©rer au mythe du paradis terreste » ou de l’ñge d’or, et les autres mentions sont si gĂ©nĂ©rales qu’elles pourraient s’appliquer Ă  n’importe quelle sociĂ©tĂ© non europĂ©enne. Diderot reste dans le flou pour plusieurs raisons Pour donner un caractĂšre d’universalitĂ© au discours du vieillard, dont A souligne peu aprĂšs qu’il semble bien peu rĂ©aliste dans la bouche d’un vieillard tahitien, en principe non formĂ© Ă  l’éloquence romaine ; parce que le but est la dĂ©nonciation de la sociĂ©tĂ© europĂ©enne, et non la peinture de la sociĂ©tĂ© tahitienne ; il ne faut donc pas disperser l’attention du lecteur ; enfin, parce qu’il faut donner de cette sociĂ©tĂ© tahitienne une image idĂ©ale, en gommant des rĂ©alitĂ©s qui pourraient lui ĂȘtre moins favorables. Dialogue entre Orou et l’aumĂŽnier, 1Ăšre partie, p. 153-160 53-62 Qu’apprenons-nous sur les mƓurs tahitiennes ? Dans quel domaine se situent les observations rapportĂ©es par Diderot ? Nous apprenons les rĂšgles d’hospitalitĂ© l’hĂŽte se voit offrir l’épouse et les filles de celui qui le reçoit ; l’on apprend Ă©galement qu’avoir un enfant hors de tout lien de mariage, loin d’ĂȘtre un dĂ©shonneur, est ici une chance, et que ces enfants constituent une partie de la dot ; que le mariage en Tahiti n’est pas conclu pour une vie entiĂšre, mais se rompt dĂšs que les Ă©poux le souhaitent ; en somme que les Tahitiens jouissent de la plus grande libertĂ© sexuelle. L’intĂ©rĂȘt de Diderot porte donc essentiellement sur les relations interpersonnelles et familiales. Que pouvons-nous dĂ©duire des questions et des remarques d’Orou sur la sociĂ©tĂ© europĂ©enne ? – notamment en matiĂšre de religion et d’institutions. On peut dĂ©duire des questions d’Orou que Tahiti ignore les prĂȘtres, et les magistrats, et n’a qu’une idĂ©e trĂšs approximative de la notion de Dieu. Diderot imagine donc une sociĂ©tĂ© tahitienne trĂšs proche de ce que l’on pensait ĂȘtre l’état de nature » une sociĂ©tĂ© sans lois, sans institutions rĂ©pressives, sans prĂȘtres ni religion autre que naturelle »  Il s’agit bien entendu d’une utopie. Dialogue entre Orou et l’aumĂŽnier, 2Ăšme partie p. 161-165 62-66 Qu’apprenons-nous sur l’organisation sociale, l’économie ? il s’agit d’une sociĂ©tĂ© rurale, p. 161 un agriculteur, un pĂȘcheur, un chasseur
 » de type matriarcal une femme emmĂšne avec elle ses enfants qu’elle avait apportĂ©s en dot ». sur les relations familiales des relations assez Ă©galitaires entre l’homme et la femme au sein du couple ; mais la femme semble avoir essentiellement pour rĂŽle d’avoir des enfants. sur la place de l’enfant dans la sociĂ©tĂ© tahitienne l’enfant est au centre de la sociĂ©tĂ© tahitienne toujours considĂ©rĂ© comme un bien, il n’est jamais objet d’opprobre, ni abandonnĂ©. sur les cĂ©rĂ©monies la plus importante semble ĂȘtre celle qui consacre le passage de l’enfance Ă  l’ñge nubile, pour les garçons et les filles grande fĂȘte, au cours de laquelle les jeunes gens peuvent se choisir un partenaire p. 163-164 / 65-66 Tout l’intĂ©rĂȘt de Diderot porte donc, ici encore, sur la question de la libertĂ© sexuelle, du mariage, et des relations familiales. La description qu’il donne de la cĂ©rĂ©monie Ă©voque des fĂȘtes de l’ñge d’or, et une sociĂ©tĂ© plus mythique que rĂ©elle. LĂ  encore, l’ethnographie contemporaine rapporte plutĂŽt des rĂšgles de mariage extrĂȘmement contraignantes, et des liens de parentĂ©s trĂšs compliquĂ©s dans les sociĂ©tĂ©s dites primitives, telles que les indiens du BrĂ©sil Tristes Tropiques Dialogue entre Orou et l’aumĂŽnier, 3Ăšme partie p. 167-177 71-80 Quels sont les interdits dans la sociĂ©tĂ© tahitienne ? Comment s’expriment-ils ? Comment leur transgression est-elle chĂątiĂ©e ? La sociĂ©tĂ© tahitienne vous semble-t-elle rĂ©pressive ? Les interdits touchent tout ce qui a trait Ă  des relations sexuelles non fĂ©condes avec des personnes stĂ©riles, pendant la pĂ©riode des rĂšgles ou durant la grossesse. Ceux qui transgressent ces interdits n’encourent pas d’autre chĂątiment que le blĂąme la sociĂ©tĂ© tahitienne ignore la rĂ©pression ! Quels tabous sont ignorĂ©s de la sociĂ©tĂ© tahitienne ? Diderot vous semble-t-il approuver cette ignorance ? Les Tahitiens, selon Diderot, ignorent l’adultĂšre puisqu’on peut rompre un mariage Ă  volontĂ© et l’inceste, qui ne blesse en rien la nature » – on ignorait les dangers de la consanguinitĂ© ! Aux yeux de Diderot, de tels interdits, non fondĂ©s en raison, sont absurdes. Cette description des mƓurs tahitienne vous semble-t-elle relever de l’observation scientifique, ou de la fable de Tahiti » ? Cette description semble relever davantage d’une observation superficielle, et d’une utopie, que d’une observation sĂ©rieuse de la sociĂ©tĂ© tahitienne ; l’absence d’institutions, de religion, de tabous ne plaide pas en faveur d’une rĂ©elle observation. Mais la fonction de ce texte n’est pas de nature ethnographique il s’agit seulement de construire une utopie, dont le but est de proposer un contre-modĂšle de la sociĂ©tĂ© europĂ©enne, et de dĂ©noncer les tares de celle-ci ; dĂšs lors, il importe peu que l’image de la sociĂ©tĂ© tahitienne soit conforme Ă  la rĂ©alitĂ© ; il suffit qu’elle ne contredise pas les observations des navigateurs, et qu’elle soit cohĂ©rente. Les philosophes ne s’intĂ©ressent pas rĂ©ellement Ă  la sociĂ©tĂ© qu’ils observent, moins en tous cas que Montaigne cf. le chapitre Des Cannibales » I, 31 celui-ci allait jusqu’à s’intĂ©resser Ă  la nourriture, aux vĂȘtements
 Rien de tel chez Diderot, ni, on le verra, chez Voltaire L’IngĂ©nu il s’agit simplement de donner un contre-modĂšle de la sociĂ©tĂ© française, positif chez Diderot, nĂ©gatif chez Voltaire. D’oĂč le peu d’intĂ©rĂȘt pour les objets concrets, les coutumes, les institutions chez Diderot, on pourrait croire qu’il n’y a pas de gouvernement, ni de chefs ! et l’art de ces peuples le mot n’est mĂȘme pas mentionnĂ©, ni chez Voltaire, ni chez Diderot ! Le vrai Bougainville Ă  Tahiti Biographie NĂ© Ă  Paris en 1729, Louis Antoine de Bougainville Ă©tait un navigateur. Le 12 Octobre 1754, il est nommĂ© secrĂ©taire d’ambassade Ă  Londres. Premier aide de camps de Montcalm en 1756 aux cĂŽtĂ© de qui il combattit aux plaines d’Abraham en 1759, il devint capitaine de frĂ©gate en 1753 et tenta en vain de coloniser les Ăźles malouines1763-1765. En 1766, il partit de Brest Ă  bord de la frĂ©gate la Boudeuse, gagna l’AmĂ©rique du sud et le dĂ©troit de Magellan, atteignit Tahiti en 1768 oĂč il resta 10 jours. Le 15 mai 1771, il publia le rĂ©cit de son voyage autour du monde qui dĂ©veloppa le mythe du paradis polynĂ©sien . RentrĂ© Ă  St Malo en 1769, Bougainville, premier capitaine français Ă  avoir effectuĂ© le tour du monde, fut promu chef d’escadre en 1779 et resta fidĂšle Ă  Louis XVI lors de la rĂ©volution. Il mourut Ă  Paris en 1811. Le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Diderot Le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville est le troisiĂšme texte d’une sĂ©rie composĂ©e par Diderot en 1772 et conçue comme un ensemble Ceci n’est pas un conte Madame de CarliĂšre et le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville. Le SupplĂ©ment se prĂ©sente comme une mĂ©ditation aprĂšs une lecture. Le texte de Diderot apparaĂźt comme un dĂ©bat d’idĂ©es. C’est une rĂ©flexion philosophique sur les questions que Diderot se posait en ce qui concerne les lois naturelles. En mettant en scĂšne un dĂ©bat entre un sauvage et un europĂ©en, Diderot, grĂące Ă  la double Ă©nonciation, exprime ses idĂ©es philosophiques sur la sociĂ©tĂ© dite » civilisĂ©e . Bougainville Ă  Tahiti Tahiti, un paradis terrestre Bougainville dĂ©couvre Tahiti et ses habitants. Lorsqu’il arrive sur l’üle, il la voit comme le paradis sur Terre. Cf. p235 » Je me croyais transportĂ© dans le jardin d’Eden Il garde le souvenir d’un endroit magnifique oĂč les gens sont gentils, accueillants. Pour lui, c’est une nouvelle dĂ©finition du bonheur. La population tahitienne Un accueil animĂ© qui surprend dans le bon sens les EuropĂ©ens Bougainville insiste sur la gentillesse des tahitiens. Cf. p 229 nous fĂ»mes reçus par une foule immense d’hommes et de femmes » Il insiste beaucoup sur le fait qu’ils venaient en grand nombre pour les accueillir en utilisant les mots qui gĂ©nĂ©ralisent. Cf. p 231 » Le chef et tout le monde » ; » tous les hommes, toutes les femmes » ; » tous ceux Personne n’est laissĂ© au hasard pour Bougainville, c’est une gentillesse gĂ©nĂ©rale. Les Tahitiens sont heureux de recevoir les EuropĂ©ens et ça se sent par leur hospitalitĂ©. Ils les invitent dans leur maison. 229 » Le chef de ce canton nous conduisit dans sa maison et nous y introduisit » Ils leur donnent Ă  manger. Cf. » Le chef nous proposa ensuite de nous asseoir sur l’herbe,
oĂč il fit apporter des fruits, du poisson grillĂ© et de l’eau . Et surtout, ils leur offrent des jeunes filles. Cf. p 226 » ils nous pressaient de choisir une femme, de la suivre
 » On peut dire que le mot clef, ici, c’est l’hospitalitĂ©. Les EuropĂ©ens ont Ă©tĂ© trĂšs Ă©tonnĂ©s par la beautĂ© et la simplicitĂ© des habitants. Le naturel des habitants. Ils n’y a aucune pudeur, ils ne cachent rien. Ils ont la rĂ©putation d’ĂȘtre curieux. Ils ne se lassent pas de les considĂ©rer. Cf. p 227 » Ce peuple qui examinait en tumulte toutes les parties de son corps » ; » AprĂšs l’avoir bien considĂ©rĂ© ils lui rendirent ses habits Ils ne se cachent pas de cette curiositĂ©. Certains n’hĂ©sitaient pas Ă  venir les toucher, Ă©carter leur vĂȘtements. Ils tenaient Ă  savoir si ils Ă©taient tous identiques Ă  eux. Ils ne sont pas embarrassĂ©s et n’hĂ©sitent pas Ă  s’exhiber. Cf. p 225 » La plupart de ces nymphes Ă©taient nues, car les hommes et les vieilles, qui les accompagnaient, leur avaient ĂŽtĂ© la pagne dont ils Ă©taient ordinairement elles s’enveloppent . Les femmes se donnent naturellement aux hommes. Ils n’expriment aucune crainte, aucune mĂ©fiance. En effet, ils ne portent pas d’armes, sont pacifiques et n’hĂ©sitent pas Ă  se promener seuls ou en petits groupes. » Quatre insulaires vinrent avec confiance souper et coucher Ă  bord » » Aucun ne portaient d’armes ni mĂȘme de bĂąton » Ils vivent simplement et dans la nature toute la journĂ©e. Ils ne travaillent pas, tout est Ă  leur leur portĂ©e. On a vraiment une idĂ©e du paradis. Bougainville parle du caractĂšre doux de la nation. Impression d’ĂȘtre dans le jardin d’Eden. Absence de mĂ©fiance et de haine. Ils vivent en groupe au quotidien, sont trĂšs unis. Ils partagent tout, ils n’y a pas de jalousie. Les hommes et les femmes sont Ă©gaux, on ne fait pas de distinctions sauf pour le vieillard. Il reprĂ©sente la voix de la sagesse donc il est plus considĂ©rĂ© que les autres habitants. Ils vivent en harmonie entre eux. Bougainville a tendance, peut-ĂȘtre, Ă  idĂ©aliser toute cette rĂ©alitĂ©. cela semble trop beau pour ĂȘtre vrai. *Il ne semble pas rĂ©gner de guerre civile par contre ils sont toujours en guerre avec les Ăźles voisines Une nature parfaite. Les tahitiens jouissent de ce que la nature leur donne. Cf. La terre se jonchait de feuillages et de fleurs » ; » La nature berce Ă  pleine mains » La nature offre tout donc l’homme n’a plus rien Ă  faire. C’est la perfection absolue, Bougainville ne voit aucun inconvĂ©nient. Une fois de plus, peut-ĂȘtre a-t-il tendance Ă  idĂ©aliser cette vie. Un lieu sain. On y vit trĂšs longtemps, on ne travaille pas ou trĂšs peu et on a tout ce que l’on veut. C’est comme si la vieillesse n’existait pas. Par exemple, le vieillard n’a de signe de vieillesse que sa couleur de cheveux et pas d’autres marques de dĂ©crĂ©pitude. Contrairement Ă  ce qui se passe en Europe, la vieillesse ne laisse pas de trace Ă  Tahiti. Les personnages communs Ă  Diderot et Bougainville. Aotourou est le tahitien qui est allĂ© en Europe avec Bougainville. Chez Diderot, B dit Ă  A que Aotourou s’ennuyait avec les EuropĂ©ens. Cf. p 36 » Il s’ennuyait parmi nous » Alors que Bougainville, lui, dit expressĂ©ment le contraire. Cf. p 263 » Il y est restĂ© onze mois, pendant lesquels il n’a tĂ©moignĂ© aucun ennui » Cf. p 264-265 » Le seul de nos spectacles qui lui plĂ»t Ă©tait l’opĂ©ra ;car il aimait passionnĂ©ment la danse . Donc le personnage est le mĂȘme chez les deux auteurs mais Bougainville et Diderot diffĂšrent sur Aotourou et sur son sĂ©jour en Europe. Le vieillard est le pĂšre du chef Ereti celui qui accueille Bougainville. Les deux auteurs sont d’accord sur le physique et le comportement du vieillard face aux Ă©trangers. Mais chez Bougainville, le vieillard n’apparaĂźt qu’à l’arrivĂ©e des EuropĂ©ens. Jamais il ne fait ses adieux comme chez Diderot. Diderot fait dialoguer et dĂ©battre un sauvage, Orou, et le reprĂ©sentant de la pensĂ©e europĂ©enne l’aumĂŽnier. Cependant, Ă  la diffĂ©rence du texte original, le dĂ©bat ne porte que sur un thĂšme la morale sexuelle. Bibliographie Montaigne Des Cannibales Essais I, 31 Louis-Antoine de Bougainville Voyage autour du monde Ă©ditions Pockett lire en particulier la seconde partie, chapitres II et II sĂ©jour Ă  Tahiti Jean-Claude CarriĂšre La Controverse de Valladolid Vivant Denon Point de lendemain Ă©dition Librio Diderot La Religieuse Diderot Les Bijoux indiscrets Laclos Les Liaisons dangereuses Claude LĂ©vi-Strauss Tristes Tropiques lire en particulier les parties six, sept et huit, consacrĂ©es aux Indiens Bororo, Nambikwara et Tupi-Kawahib. Rousseau Discours sur l’origine de l’inĂ©galitĂ© parmi les Hommes Jean-Christophe Ruffin Rouge BrĂ©sil, Gallimard, 2001. Voltaire L’IngĂ©nu b0gqK4.
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