PREMIĂREGUERRE MONDIALE - L'Ă©vĂ©nement remonte Ă 103 ans, mais le souvenir est encore vivace chez des familles. L'une dâelles vient de retrouver son aĂŻeul, un poilu disparu en 1915, lors de la seconde bataille de Champagne. Câest une colline de la Marne dĂ©sormais envahie par la vĂ©gĂ©tation, qui domine le village de Massiges, et qui
Le 30 mai 1917LĂ©onie chĂ©rieJ'ai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă des mains amies en espĂ©rant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce que je veux aujourd'hui tĂ©moigner de l'horreur de cette nous sommes arrivĂ©s ici, la plaine Ă©tait magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversĂ©e, brĂ»lĂ©e. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchĂ©es de premiĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelĂ©s, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter Ă tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, collante dont il est impossible de se dĂ©barrasser. Les tranchĂ©es s'Ă©croulent sous les obus et mettent Ă jour des corps, des ossements et des crĂÂąnes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillĂ©s, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă cause de la longueur des boyaux Ă parcourir. Nous n'avons mĂÂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©conforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous rĂ© partons au combat l'Ă©pingle Ă chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffĂ©s d'un casque en tĂÂŽle d'acier lourd et incommode mais qui protĂšge des ricochets et encombrĂ©s de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participĂ© Ă des offensives Ă outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissĂ© extĂ©nuĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s. Les malheureux estropiĂ©s que le monde va regarder d'un air dĂ©daigneux Ă leur retour, auront-ils seulement droit Ă la petite croix de guerre pour les dĂ©dommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaĂt Ă tous comme une infĂÂąme et inutile 16 avril, le gĂ©nĂ©ral Nivelle a lancĂ© une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accĂšs boisĂ©es, Ă©taient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil Ă l'Ă©paule j'errais, la sueur dĂ©goulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausĂ©e. Un vrai charnier s'Ă©tendait Ă mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps dĂ©sarticulĂ©s, une haine terrible s'emparant de assaut a semĂ© le trouble chez tous les poilus et forcĂ© notre dĂ©sillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'Ă©tat major. Tous les combattants dĂ©sespĂšrent de l'existence, beaucoup ont dĂ©sertĂ© et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter Ă dĂ©poser les armes. La semaine derniĂšre, le rĂ©giment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchĂ©e, nous avons refusĂ© de continuer Ă attaquer mais pas de dĂ© nos officiers ont Ă©tĂ© chargĂ©s de nous juger. J'ai Ă©tĂ© condamnĂ© Ă passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombĂ©e je vais ĂÂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer. En nous exĂ©cutant, nos supĂ©rieurs ont pour objectif d'aider les combattants Ă retrouver le goĂ»t de l'obĂ©issance, je ne crois pas qu'ils y LĂ©onie chĂ©rie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expĂ©ditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliĂ©s de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandĂ©s, Ă l'aube, agenouillĂ© devant le peloton d'exĂ©cution. Je regrette tant ma LĂ©onie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon dĂ©part au combat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cĂ
âur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire Ă ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pĂšre est tombĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mĂ©moire des poilus fusillĂ©s pour l'exemple est rĂ©habilitĂ©e, mais je n'y crois guĂšre, alors seulement, et si tu le juges nĂ©cessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce LĂ©onie, lorsque le temps aura lissĂ© ta douleur, de ne pas renoncer Ă ĂÂȘtre heureuse, de continuer Ă sourire Ă la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite Ă toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cĂ
âur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon dernier rĂ©confort avant la ton mari qui t'aime tant
Lettrebouleversante d'un poilu Ă sa femme : "La sentence est tombĂ©e : je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer." Lettre Ă
» LA SENTENCE EST TOMBĂE JE VAIS ĂTRE FUSILLĂ POUR LâEXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS DâOBTEMPĂRER. » LA SENTENCE EST TOMBĂE JE VAIS ĂTRE FUSILLĂ POUR LâEXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS DâOBTEMPĂRER. Le 30 mai 1917 LĂ©onie chĂ©rie, Jâai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă des mains amies en espĂ©rant quâelle tâarrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce que je veux aujourdâhui tĂ©moigner de lâhorreur de cette guerre. Quand nous sommes arrivĂ©s ici, la plaine Ă©tait magnifique. Aujourdâhui, les rives de lâAisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversĂ©e, brĂ»lĂ©e. Le paysage nâest plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchĂ©es de premiĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelĂ©s, câest la guerre des mines avec la perspective de sauter Ă tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, collante dont il est impossible de se dĂ©barrasser. Les tranchĂ©es sâĂ©croulent sous les obus et mettent Ă jour des corps, des ossements et des crĂąnes, lâodeur est pestilentielle. Tout manque lâeau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillĂ©s, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă cause de la longueur des boyaux Ă parcourir. Nous nâavons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©conforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous rĂ©chauffer. Nous partons au combat lâĂ©pingle Ă chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffĂ©s dâun casque en tĂŽle dâacier lourd et incommode mais qui protĂšge des ricochets et encombrĂ©s de tout lâattirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participĂ© Ă des offensives Ă outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissĂ© extĂ©nuĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s. Les malheureux estropiĂ©s que le monde va regarder dâun air dĂ©daigneux Ă leur retour, auront-ils seulement droit Ă la petite croix de guerre pour les dĂ©dommager dâun bras, dâune jambe en moins ? Cette guerre nous apparaĂźt Ă tous comme une infĂąme et inutile boucherie. Le 16 avril, le gĂ©nĂ©ral Nivelle a lancĂ© une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Partout des morts ! Lorsque jâavançais les sentiments nâexistaient plus, la peur, lâamour, plus rien nâavait de sens. Il importait juste dâaller de lâavant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes dâaccĂšs boisĂ©es, Ă©taient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil Ă lâĂ©paule jâerrais, la sueur dĂ©goulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausĂ©e. Un vrai charnier sâĂ©tendait Ă mes pieds. Jâai descendu la butte en enjambant les corps dĂ©sarticulĂ©s, une haine terrible sâemparant de moi. Cet assaut a semĂ© le trouble chez tous les poilus et forcĂ© notre dĂ©sillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de lâĂ©tat major. Tous les combattants dĂ©sespĂšrent de lâexistence, beaucoup ont dĂ©sertĂ© et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter Ă dĂ©poser les armes. La semaine derniĂšre, le rĂ©giment entier nâa pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchĂ©e, nous avons refusĂ© de continuer Ă attaquer mais pas de dĂ©fendre. Alors, nos officiers ont Ă©tĂ© chargĂ©s de nous juger. Jâai Ă©tĂ© condamnĂ© Ă passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour lâexemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus dâobtempĂ©rer. En nous exĂ©cutant, nos supĂ©rieurs ont pour objectif dâaider les combattants Ă retrouver le goĂ»t de lâobĂ©issance, je ne crois pas quâils y parviendront. Comprendras-tu LĂ©onie chĂ©rie que je ne suis pas coupable mais victime dâune justice expĂ©ditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliĂ©s de lâhistoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandĂ©s, Ă lâaube, agenouillĂ© devant le peloton dâexĂ©cution. Je regrette tant ma LĂ©onie la douleur et la honte que ma triste fin va tâinfliger. Câest si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon dĂ©part au combat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourdâhui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cĆur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner. Promets-moi mon amour de taire Ă ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pĂšre est tombĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mĂ©moire des poilus fusillĂ©s pour lâexemple est rĂ©habilitĂ©e, mais je nây crois guĂšre, alors seulement, et si tu le juges nĂ©cessaire, montre-lui cette lettre. Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier. Promets-moi aussi ma douce LĂ©onie, lorsque le temps aura lissĂ© ta douleur, de ne pas renoncer Ă ĂȘtre heureuse, de continuer Ă sourire Ă la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite Ă toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cĆur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon dernier rĂ©confort avant la fin. EugĂšne, ton mari qui tâaime tant. source
Publiéesle 28 mars 2013. 1914-1918 lettres de Poilus. Par les élÚves de 3e L SEGPA collÚge Beaumarchais à Meaux. Dans le cadre d'un projet autour du Musée de la Grande Guerre à Meaux, chaque élÚve de la classe de 3e L de la SEGPA du collÚge Beaumarchais, (Professeur: Julien Longchambon), a choisi une lettre de Poilu qu'il a lue
La senÂtence est tomÂbĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour lâexemple, demain, avec six de mes camaÂrades, pour refus dâobtempĂ©rer. PenÂdant la PreÂmiĂšre Guerre monÂdiale, en France 2 400 poiÂlus » auront Ă©tĂ© condamÂnĂ©s Ă mort et 600 fusillĂ©s pour lâexemple, les autres voyant leur peine comÂmuĂ©e en traÂvaux forÂcĂ©s. Ces condamÂnaÂtions ont Ă©tĂ© proÂnonÂcĂ©es pour refus dâobĂ©issance, mutiÂlaÂtions volonÂtaires, dĂ©serÂtion, abanÂdon de poste devant lâennemi, dĂ©lit de lĂącheÂtĂ© ou mutiÂneÂrie en 1917. Cette estiÂmaÂtion de 600 fusillĂ©s pour lâexemple ne prend pas en compte les exĂ©ÂcuÂtions somÂmaires. Le PoiÂlu ne refuse pas de se battre mais il refuse dâattaquer Ă outrance. Ă Craonne, lors des sanÂglants assauts comÂmanÂdĂ©s par le gĂ©nĂ©Âral Nivelle, ce sont 30 000 hommes qui meurent en 10 jours et 100 000 sont blesÂsĂ©s. En 1918, en France comme chez les AlliĂ©s, on constate un dĂ©clin des exĂ©ÂcuÂtions. En effet, les comÂmanÂdeÂments miliÂtaires comÂprennent mieux lâĂ©tat menÂtal des solÂdats, les consĂ©Âquences du Shell-Shock », ce choc psyÂchoÂloÂgique proÂvoÂquĂ© par les condiÂtions de vie des solÂdats notamÂment sous les bombardements. AinÂsi, la lettre dâaÂdieu dâEugĂšne X tĂ©moigne de lâhorÂreur, fusillĂ© pour lâexemple, est dĂ©diĂ©e Ă son Ă©pouse et Ă sa fille Jeanne LĂ©oÂnie chĂ©rie Jâai confiĂ© cette derÂniĂšre lettre Ă des mains amies en espĂ©Ârant quâelle tâarÂrive un jour afin que tu saches la vĂ©riÂtĂ© et parce que je veux aujourdâÂhui tĂ©moiÂgner de lâhorÂreur de cette guerre. Quand nous sommes arriÂvĂ©s ici, la plaine Ă©tait magniÂfique. AujourdâÂhui, les rives de lâAisne resÂsemblent au pays de la mort. La terre est bouÂleÂverÂsĂ©e, brĂ»ÂlĂ©e. Le payÂsage nâest plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranÂchĂ©es de preÂmiĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des barÂbeÂlĂ©s, câest la guerre des mines avec la persÂpecÂtive de sauÂter Ă tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lamÂbeaux. Nous patauÂgeons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, colÂlante dont il est imposÂsible de se dĂ©barÂrasÂser. Les tranÂchĂ©es sâĂ©Âcroulent sous les obus et mettent Ă jour des corps, des osseÂments et des crĂąnes, lâoÂdeur est pestilentielle. Tout manque lâeau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal raviÂtaillĂ©s, la galeÂtouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă cause de la lonÂgueur des boyaux Ă parÂcouÂrir. Nous nâaÂvons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©conÂforÂter parÂfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous rĂ©chauffer. Nous parÂtons au comÂbat lâĂ©Âpingle Ă chaÂpeau au fusil. Il est difÂfiÂcile de se mouÂvoir, coifÂfĂ©s dâun casque en tĂŽle dâaÂcier lourd et incomÂmode mais qui proÂtĂšge des ricoÂchets et encomÂbrĂ©s de tout lâatÂtiÂrail contre les gaz asphyxiants. Nous avons parÂtiÂciÂpĂ© Ă des offenÂsives Ă outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des monÂtagnes de cadavres. Ces incesÂsants comÂbats nous ont laisÂsĂ© extĂ©ÂnuĂ©s et dĂ©sesÂpĂ©ÂrĂ©s. Les malÂheuÂreux estroÂpiĂ©s que le monde va regarÂder dâun air dĂ©daiÂgneux Ă leur retour, auront-ils seuleÂment droit Ă la petite croix de guerre pour les dĂ©domÂmaÂger dâun bras, dâune jambe en moins ? Cette guerre nous appaÂraĂźt Ă tous comme une infĂąme et inutile boucherie. Le 16 avril, le gĂ©nĂ©Âral Nivelle a lanÂcĂ© une nouÂvelle attaque au CheÂmin des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! ParÂtout des morts ! Lorsque jâaÂvanÂçais les senÂtiÂments nâexisÂtaient plus, la peur, lâaÂmour, plus rien nâaÂvait de sens. Il imporÂtait juste dâalÂler de lâaÂvant, de couÂrir, de tirer et parÂtout les solÂdats tomÂbaient en hurÂlant de douÂleur. Les pentes dâacÂcĂšs boiÂsĂ©es, Ă©taient rudes .PerÂdu dans le brouillard, le fusil Ă lâĂ©Âpaule jâerÂrais, la sueur dĂ©gouÂliÂnant dans mon dos. Le champ de bataille me donÂnait la nauÂsĂ©e. Un vrai charÂnier sâĂ©ÂtenÂdait Ă mes pieds. Jâai desÂcenÂdu la butte en enjamÂbant les corps dĂ©sarÂtiÂcuÂlĂ©s, une haine terÂrible sâemparant de moi. Cet assaut a semĂ© le trouble chez tous les poiÂlus et forÂcĂ© notre dĂ©sÂilluÂsion. Depuis, on ne supÂporte plus les sacriÂfices inutiles, les menÂsonges de lâĂ©Âtat major. Tous les comÂbatÂtants dĂ©sesÂpĂšrent de lâexisÂtence, beauÂcoup ont dĂ©serÂtĂ© et perÂsonne ne veut plus marÂcher. Des tracts cirÂculent pour nous inciÂter Ă dĂ©poÂser les armes. La semaine derÂniĂšre, le rĂ©giÂment entier nâa pas vouÂlu sorÂtir une nouÂvelle fois de la tranÂchĂ©e, nous avons refuÂsĂ© de contiÂnuer Ă attaÂquer mais pas de dĂ©fendre. Alors, nos offiÂciers ont Ă©tĂ© charÂgĂ©s de nous juger. Jâai Ă©tĂ© condamÂnĂ© Ă pasÂser en conseil de guerre excepÂtionÂnel, sans aucun recours posÂsible. La senÂtence est tomÂbĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour lâexemple, demain, avec six de mes camaÂrades, pour refus dâobÂtemÂpĂ©Ârer. En nous exĂ©ÂcuÂtant, nos supĂ©Ârieurs ont pour objecÂtif dâaiÂder les comÂbatÂtants Ă retrouÂver le goĂ»t de lâoÂbĂ©isÂsance, je ne crois pas quâils y parviendront. ComÂprenÂdras-tu LĂ©oÂnie chĂ©Ârie que je ne suis pas couÂpable mais vicÂtime dâune jusÂtice expĂ©ÂdiÂtive ? Je vais finir dans la fosse comÂmune des morts honÂteux, oubliĂ©s de lâhisÂtoire. Je ne mourÂrai pas au front mais les yeux banÂdĂ©s, Ă lâaube, ageÂnouillĂ© devant le peloÂton dâexĂ©ÂcuÂtion. Je regrette tant ma LĂ©oÂnie la douÂleur et la honte que ma triste fin va tâinfliger. Câest si difÂfiÂcile de savoir que je ne te reverÂrai plus et que ma fille granÂdiÂra sans moi. ConceÂvoir cette enfant avant mon dĂ©part au comÂbat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourdâÂhui, vous laisÂser seules toutes les deux me brise le cĆur. Je vous demande parÂdon mes anges de vous abandonner. ProÂmets-moi mon amour de taire Ă ma petite Jeanne les cirÂconsÂtances exactes de ma disÂpaÂriÂtion. Dis-lui que son pĂšre est tomÂbĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la braÂvoure et la vaillance des solÂdats et si un jour, la mĂ©moire des poiÂlus fusillĂ©s pour lâexemple est rĂ©haÂbiÂliÂtĂ©e, mais je nây crois guĂšre, alors seuleÂment, et si tu le juges nĂ©cesÂsaire, montre-lui cette lettre. Ne douÂtez jamais toutes les deux de mon honÂneur et de mon couÂrage car la France nous a traÂhi et la France va nous sacrifier. ProÂmets-moi ausÂsi ma douce LĂ©oÂnie, lorsque le temps aura lisÂsĂ© ta douÂleur, de ne pas renonÂcer Ă ĂȘtre heuÂreuse, de contiÂnuer Ă souÂrire Ă la vie, ma mort sera ainÂsi moins cruelle. Je vous souÂhaite Ă toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonÂheur que vous mĂ©riÂtez et que je ne pourÂrai pas vous donÂner. Je vous embrasse, le cĆur au bord des larmes. Vos merÂveilleux visages, graÂvĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon derÂnier rĂ©conÂfort avant la fin. EugĂšne ton mari qui tâaime tant 30 mai 1917
Marseille: la lettre du poilu de 14-18 retrouve sa famille un siĂšcle plus tard LâarriĂšre petit-neveu dâun combattant de la Grande guerre va recevoir ce vendredi Ă
Hoppa till sidans innehĂ„ll Hem Samlingar BerĂ€ttelser Logga in/GĂ„ med CC BY-SA öppnas i nytt fönster Ladda ner Letter from a poilu to his wife Lettre retrouvĂ©e coincĂ©e sous une poutre Ă l'occasion de travaux de rĂ©novation dans une maison ancienne. TillhandahĂ„llande institution Europeana 1914-1918 Medverkande Alexis KASZCZYK Ămne World War I Artillery Women Antoine Jean Marcel BERARD Marie Antoinette BREUIL Typ av objekt Story Datum 1917-01-11
Objectifs: 1/ Je lis des lettres de Poilus 2/ Jâapprends Ă percevoir lâironie dans un texte Quâest-ce quâun âpoiluâ ?Le terme âpoiluâ dĂ©signe tous les soldats français qui ont combattu lors de la PremiĂšre Guerre Mondiale de 14-18. Les conditions de combat atroces des poilus, notamment dans les tranchĂ©es, face aux soldats allemands, ont
Cet article date de plus de deux ans. PubliĂ© le 11/11/2019 1330 Mis Ă jour le 11/11/2019 1712 DurĂ©e de la vidĂ©o 2 min. France 2 Article rĂ©digĂ© par Ă Redon, en Ille-et-Vilaine, un jeune homme a dĂ©couvert des lettres d'amour d'un poilu. Il a pu les rendre Ă son petit-fils. Le trĂ©sor Ă©tait cachĂ© sous les combles de la cuisine. En rĂ©novant un appartement de Redon Ille-et-Vilaine, en Bretagne, Maxime Leroux dĂ©couvre une soixantaine de lettres jaunies par le temps. "Sur certaines lettres, on retrouve quasiment toute leur histoire ... on peut lire quasiment toutes les correspondances entre le soldat, Jean Chapron, et sa femme", explique le jeune homme. Le caporal de 27 ans mobilisĂ© deux ans plus tĂŽt Ă©crit Ă sa femme AurĂ©lie Guennec et leur fille Yvette. Des lettres intimes, quotidiennes, oĂč le poilu raconte la guerre et l'amour qu'il leur porte. Il sera tuĂ© le 19 juillet 1918. Maxime Leroux se met Ă la recherche des descendants du soldat. Son petit-fils Yves Goujon dĂ©couvre ces lettres pour la premiĂšre fois devant les camĂ©ras de France 2. Avec chaque fragment de lettre, le souvenir de ce grand-pĂšre qu'il n'a pas connu revient peu Ă peu. "Il peignait, il dessinait, il Ă©crivait des poĂšmes", raconte Yves Goujon. Ces lettres rejoindront le millier d'autres, conservĂ©es par la famille. Pourquoi celles-ci Ă©taient cachĂ©es si secrĂštement ? Le mystĂšre demeure.
Lettredu poilu Alphonse Ă sa femme. Lettre d'Alphonse Ă sa femme. Mercredi 5 mai 1915. Neuf jours aprĂšs avoir Ă©crit cette lettre, Alphonse X a Ă©tĂ© tuĂ© par un obus. VoilĂ le baptĂȘme du feu, c'est chose tout Ă fait agrĂ©able, tu peux le croire, mais je prĂ©fĂ©rerais ĂȘtre bien loin d'ici plutĂŽt que de vivre dans un vacarme pareil.
ï»ż"La sentence est tombĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer."Le 30 mai 1917LĂ©onie chĂ©rie,J'ai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă des mains amies en espĂ©rant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce que je veux aujourd'hui tĂ©moigner de l'horreur de cette nous sommes arrivĂ©s ici, la plaine Ă©tait magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversĂ©e, brĂ»lĂ©e. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchĂ©es de premiĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelĂ©s, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter Ă tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, collante dont il est impossible de se dĂ©barrasser. Les tranchĂ©es s'Ă©croulent sous les obus et mettent Ă jour des corps, des ossements et des crĂąnes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillĂ©s, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă cause de la longueur des boyaux Ă parcourir. Nous n'avons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©conforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous partons au combat l'Ă©pingle Ă chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffĂ©s d'un casque en tĂŽle d'acier lourd et incommode mais qui protĂšge des ricochets et encombrĂ©s de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participĂ© Ă des offensives Ă outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissĂ© extĂ©nuĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s. Les malheureux estropiĂ©s que le monde va regarder d'un air dĂ©daigneux Ă leur retour, auront-ils seulement droit Ă la petite croix de guerre pour les dĂ©dommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaĂźt Ă tous comme une infĂąme et inutile 16 avril, le gĂ©nĂ©ral Nivelle a lancĂ© une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accĂšs boisĂ©es, Ă©taient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil Ă l'Ă©paule j'errais, la sueur dĂ©goulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausĂ©e. Un vrai charnier s'Ă©tendait Ă mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps dĂ©sarticulĂ©s, une haine terrible s'emparant de assaut a semĂ© le trouble chez tous les poilus et forcĂ© notre dĂ©sillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'Ă©tat major. Tous les combattants dĂ©sespĂšrent de l'existence, beaucoup ont dĂ©sertĂ© et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter Ă dĂ©poser les armes. La semaine derniĂšre, le rĂ©giment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchĂ©e, nous avons refusĂ© de continuer Ă attaquer mais pas de nos officiers ont Ă©tĂ© chargĂ©s de nous juger. J'ai Ă©tĂ© condamnĂ© Ă passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer. En nous exĂ©cutant, nos supĂ©rieurs ont pour objectif d'aider les combattants Ă retrouver le goĂ»t de l'obĂ©issance, je ne crois pas qu'ils y LĂ©onie chĂ©rie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expĂ©ditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliĂ©s de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandĂ©s, Ă l'aube, agenouillĂ© devant le peloton d'exĂ©cution. Je regrette tant ma LĂ©onie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon dĂ©part au combat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cĆur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire Ă ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pĂšre est tombĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mĂ©moire des poilus fusillĂ©s pour l'exemple est rĂ©habilitĂ©e, mais je n'y crois guĂšre, alors seulement, et si tu le juges nĂ©cessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce LĂ©onie, lorsque le temps aura lissĂ© ta douleur, de ne pas renoncer Ă ĂȘtre heureuse, de continuer Ă sourire Ă la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite Ă toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cĆur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon dernier rĂ©confort avant la ton mari qui t'aime tant.publiĂ©e par LR Leucart sur Facebook
Cest devant une bonne affluence et la prĂ©sence du corps des sapeurs-pompiers rĂ©unis par lâadjudant Christophe Grillot que Henoc Royer pour les anciens combattants lisait le message de lâUFAC. Lucien Roux adjoint au maire lisait une lettre de LĂ©on Guilhot aux Merles adressĂ©e Ă son Ă©pouse le 12 juin 1915 montrant tout le drame
50 km seulement sĂ©parent la place Saint-Aubin, Ă Toulouse, de la mairie de Cintegabelle, Ă la lisiĂšre de lâAriĂšge. Manon Hoarau a pourtant mis un peu plus de deux ans Ă les parcourir, pour rendre les lettres de Joseph Avignon Ă son petit-neveu, qui ignorait jusquâalors lâexistence de ce Poilu, mort pour la France des suites de ses blessures Ă lâhĂŽpital de Sainte-Menehould Marne, le 28 janvier histoire Ă©mouvante et Ă rebondissements, la jeune femme de 24 ans la raconte dans un superbe documentaire dâun peu plus de 20 minutes, disponible sur YouTube et rĂ©alisĂ© avec le vidĂ©aste Sylartichot. A lâorigine de lâaventure, donc, quelque 110 lettres datant de la PremiĂšre Guerre mondiale rĂ©cupĂ©rĂ©es par lâactuelle mĂ©diatrice culturelle Ă Paris, alors Ă©tudiante Ă Toulouse, auprĂšs dâun brocanteur qui venait de vider une maison. Cela mâa pris des semaines pour les trier et les remettre dans lâordre chronologique », explique-t-elle. Manon Hoarau fait alors la rencontre de Joseph Avignon, cultivateur nĂ© Ă Gaillac-Toulza avant dâaller vivre Ă Lagardelle-sur-LĂšze, au sud de Toulouse, de sa femme Maria et de leur petite Valentine. Si elle dĂ©couvre vite, via son carnet militaire disponible sur Internet, que le Haut-Garonnais nâest jamais revenu du front, elle finit par remiser son rĂȘve de retrouver une descendante Ă qui remettre ses lettres. Rencontre dĂ©cisiveSeulement assoupi, lâespoir sâĂ©veille de nouveau cet Ă©tĂ©, aprĂšs la rencontre avec Sylartichot. Il mâa dit que câĂ©tait une histoire incroyable, quâil fallait impliquer sa communautĂ© [ abonnĂ©s sur YouTube] et lancer une bouteille Ă la mer sur Twitter. » Chose faite le 20 septembre. En moins dâune semaine, on avait retrouvĂ© un descendant, en deux semaines, on le rencontrait Ă la mairie de Cintegabelle et en un mois et demi, on finalisait le documentaire. »Car la petite histoire dans lâHistoire mĂ©ritait dâĂȘtre contĂ©e, et les contributeurs qui ont menĂ© Ă cet Ă©pilogue, tel le twittos Tadoukoz, dâĂȘtre y a deux ans dans un vide-grenier j'ai trouvĂ© dans une grande valise une sĂ©rie de lettres envoyĂ©es pas un soldat de la premiĂšre Guerre Mondiale Ă sa femme. Il lui raconte ses longues journĂ©es de marche les heures d'attente dans les tranchĂ©es et les terrifiants moments d'assaut Manon Hoa ManonHoa September 20, 2019 AprĂšs avoir explorĂ© la piste Valentine, dont la fille et donc petite-fille du Poilu mourra sans enfant, furetĂ© en vain du cĂŽtĂ© de Pierre, le fantasque frĂšre de Joseph, lâenquĂȘte aboutira Ă Alain Boutet, retraitĂ© de Cintegabelle et petit-fils de Maria, la demi-sĆur du hĂ©ros du documentaire Ă ne pas confondre avec sa femme, dont sa grand-mĂšre ne lui avait jamais parlé⊠Joseph mâa touchĂ©, car il avait une personnalitĂ© trĂšs forte, reprend Manon Hoarau. Au fur et Ă mesure de ses lettres, jâai eu lâimpression dâapprendre Ă le connaĂźtre. Il a une vraie force de narration, comme lorsquâil raconte les assauts. Dans les premiĂšres lettres, il protĂšge Ă©normĂ©ment sa famille. Et puis, il y a un point de bascule⊠»Au fur et Ă mesure que le temps avance, que le conflit sâenlise, que les hommes tombent autour de lui, le cultivateur du Sud-Ouest ne se soucie plus des apparences, ni de la censure. Il raconte, souvent crĂ»ment, les horreurs de la guerre, les corps dĂ©chirĂ©s par les obus, lâennemi quâon ne hait pas mais quâil faut tuer pour ne pas quâil vous tue. Il y a des lettres avec de la terre dessus, des marques, trĂšs dures Ă dĂ©chiffrer. »Joseph Avignon, nĂ© Ă Gaillac-Toulza, a ensuite vĂ©cu Ă Lagardelle-sur-LĂšze. Son petit-neveu habite Ă Cintegabelle. - Maps4NewsDĂ©sormais, la jeune femme et son compĂšre vidĂ©aste vont mettre en ligne le courrier brut, avec ses taches et ses fautes dâorthographe. AprĂšs lui avoir Ă©chappĂ© tant de fois, Joseph Avignon a Ă©tĂ© rattrapĂ© par la mort, Ă quelques semaines de ses 28 ans. Comme prĂšs de dix millions dâautres soldats de la Grande Guerre, tous pays confondus.
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Voicil'émouvante lettre adressée par FLOCH à sa femme Lucie, la veille de son exécution. Elle figure avec de nombreuses autres lettres dans un recueil intitulé " Paroles de Poilus " publié dans la collection LIBRIO. Vingré, le 4 décembre 1914. Verdun "Ma bien chÚre Lucie, Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé. Voici pourquoi : Le 27,