CommĂ©morationde 14/18 : lettre de la femme d’un poilu. La 3D commĂ©more la grande guerre Ă  sa maniĂšre. Les Ă©lĂšves ont Ă©crit la rĂ©ponse de la femme de RenĂ© Jacob ( Paroles de Poilus, anthologie de Jean-Pierre GuĂ©not). Voici une lettre particuliĂšrement rĂ©ussie ! j’attendais impatiemment de tes nouvelles, inquiĂšte, car autour de
En ce centiĂšme anniversaire de l’armistice de 1918, le thĂšme de la PremiĂšre Guerre mondiale semblait incontournable. J’ai choisi de l’aborder en reproduisant ci-dessous la lettre d’un poilu, le soldat Charles Guinant. RĂ©guliĂšrement, je la donne Ă  lire Ă  mes jeunes Ă©lĂšves mexicains avec celle du rĂ©sistant Guy MĂŽquet, rendue cĂ©lĂšbre par Sarkozy, quand je veux les sortir de leur apathie. L’effet est garanti et il arrive mĂȘme qu’ils versent une larme. Vue d’ici, la guerre de 14-18 semble Ă  des annĂ©es-lumiĂšre, un page d’histoire lointaine et mal connue. Les Ă©tudiants prennent souvent ce rĂ©cit cru et sans ambages comme une gifle. La derniĂšre lettre du soldat Charles Guinant Verdun, Le 18 mars 1916, Ma chĂ©rie, Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaĂźt, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coĂ»tĂ© mon pied gauche et ma blessure s’est infectĂ©e. Les mĂ©decins disent qu’il ne me reste que quelques jours Ă  vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  mort. Je vais te raconter comment j’ai Ă©tĂ© blessĂ©. Il y a trois jours, nos gĂ©nĂ©raux nous ont ordonnĂ© d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au dĂ©but, nous Ă©tions vingt mille. AprĂšs avoir passĂ© les barbelĂ©s, nous n’étions plus que quinze mille environ. C’est Ă  ce moment-lĂ  que je fus touchĂ©. Un obus tomba pas trĂšs loin de moi et un morceau m’arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me rĂ©veillai qu’un jour plus tard, dans une tente d’infirmerie. Plus tard, j’appris que parmi les vingt mille soldats qui Ă©taient partis Ă  l’assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grĂące Ă  un repli demandĂ© par le GĂ©nĂ©ral PĂ©tain. Dans ta derniĂšre lettre, tu m’as dit que tu Ă©tais enceinte depuis ma permission d’il y a deux mois. Quand notre enfant naĂźtra, tu lui diras que son pĂšre est mort en hĂ©ros pour la France. Et surtout, fais en sorte Ă  ce qu’il n’aille jamais dans l’armĂ©e pour qu’il ne meure pas bĂȘtement comme moi. Je t’aime, j’espĂšre qu’on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m’as fait passer, je t’aimerai toujours. Adieu Soldat Charles Guinant L’imminence de la mort Ce qui me frappe le plus dans cette lettre est l’apparente sĂ©rĂ©nitĂ© avec laquelle le soldat Guinant raconte les Ă©vĂ©nements qui ont conduit Ă  sa blessure et le condamnent Ă  une mort imminente. Il sait qu’il n’a plus que quelques jours Ă  vivre et va droit au but, sans fioriture, pour faire ses adieux Ă  celle qu’il aime et Ă  son enfant Ă  naĂźtre. PrĂšs de deux annĂ©es de combats Ă©pouvantables marquĂ©s par des pertes humaines considĂ©rables expliquent sans doute le courage dont il fait preuve. Dans un tel contexte, la perspective de sa propre mort ne pouvait ĂȘtre repoussĂ©e dans un coin de sa conscience. J’en profite pour reproduire ci-dessus une photo qui figurait dans l’un de mes livres d’histoire et qui illustre bien l’horreur de la guerre. Elle m’a toujours fascinĂ©. L’objectif a figĂ© le moment prĂ©cis, durant l’assaut, oĂč un fantassin français est stoppĂ© net dans son Ă©lan par un projectile. Peut-ĂȘtre l’instant exact entre vie et trĂ©pas. En arriĂšre-plan de ce dĂ©cor apocalyptique, d’autres soldats courent entre les balles pour sauver leur peau qui ne vaut plus trĂšs cher. L’inĂ©luctabilitĂ© de la mort Pour nous qui vivons en temps de paix et dans un environnement relativement sĂ»r, la mort est loin d’ĂȘtre aussi omniprĂ©sente que dans les tranchĂ©es de 1914-1918. Il est plus facile d’oublier qu’elle nous attend au tournant et c’est ce que l’on s’efforce de faire gĂ©nĂ©ralement. Et pourtant, nous sommes tous en train de mourir. Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus de notre dernier souffle, quel que soit le temps qui nous en sĂ©pare. Si la mort n’est pas forcĂ©ment imminente, elle n’en est pas moins inĂ©luctable. Dans le cadre de la pratique bouddhiste, nous sommes invitĂ©s Ă  faire face Ă  la perspective de notre propre mort. Pas par masochisme, mais parce que la prise de conscience du caractĂšre Ă©phĂ©mĂšre de la vie peut nous aider Ă  l’orienter de façon plus bĂ©nĂ©fique. Vivre mieux pour mourir mieux, en quelque sorte. Puisse le soldat Charles Guinant avoir vĂ©cu ses derniers instants sereinement. FrĂ©dĂ©ric PS Si le thĂšme de la PremiĂšre Guerre mondiale vous intĂ©resse, je vous recommande de consulter les carnets de guerre de FrĂ©dĂ©ric B. mon alter ego ? que des Ă©lĂšves du LycĂ©e ClĂ©mence Royer de Fonsorbes ont retranscrits sous forme de blog. Une belle initiative qui permet de redonner vie Ă  ce jeune homme parti au front Ă  18 ans.
PREMIÈREGUERRE MONDIALE - L'Ă©vĂ©nement remonte Ă  103 ans, mais le souvenir est encore vivace chez des familles. L'une d’elles vient de retrouver son aĂŻeul, un poilu disparu en 1915, lors de la seconde bataille de Champagne. C’est une colline de la Marne dĂ©sormais envahie par la vĂ©gĂ©tation, qui domine le village de Massiges, et qui
Le 30 mai 1917Léonie chérieJ'ai confié cette derniÚre lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd'hui témoigner de l'horreur de cette nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de premiÚre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crùnes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n'avons mÃÂȘme plus de sÚches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous ré partons au combat l'épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d'un casque en tÎle d'acier lourd et incommode mais qui protÚge des ricochets et encombrés de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d'un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaÃt à tous comme une infùme et inutile 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accÚs boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l'épaule j'errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s'étendait à mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s'emparant de assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'état major. Tous les combattants désespÚrent de l'existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine derniÚre, le régiment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de dé nos officiers ont été chargés de nous juger. J'ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais ÃÂȘtre fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d'aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance, je ne crois pas qu'ils y Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l'aube, agenouillé devant le peloton d'exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cÅ“ur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pÚre est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l'exemple est réhabilitée, mais je n'y crois guÚre, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à ÃÂȘtre heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cÅ“ur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la ton mari qui t'aime tant
Lettrebouleversante d'un poilu Ă  sa femme : "La sentence est tombĂ©e : je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer." Lettre Ă 
» LA SENTENCE EST TOMBÉE JE VAIS ÊTRE FUSILLÉ POUR L’EXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS D’OBTEMPÉRER. » LA SENTENCE EST TOMBÉE JE VAIS ÊTRE FUSILLÉ POUR L’EXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS D’OBTEMPÉRER. Le 30 mai 1917 LĂ©onie chĂ©rie, J’ai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă  des mains amies en espĂ©rant qu’elle t’arrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce que je veux aujourd’hui tĂ©moigner de l’horreur de cette guerre. Quand nous sommes arrivĂ©s ici, la plaine Ă©tait magnifique. Aujourd’hui, les rives de l’Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversĂ©e, brĂ»lĂ©e. Le paysage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchĂ©es de premiĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelĂ©s, c’est la guerre des mines avec la perspective de sauter Ă  tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, collante dont il est impossible de se dĂ©barrasser. Les tranchĂ©es s’écroulent sous les obus et mettent Ă  jour des corps, des ossements et des crĂąnes, l’odeur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillĂ©s, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă  cause de la longueur des boyaux Ă  parcourir. Nous n’avons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©conforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous rĂ©chauffer. Nous partons au combat l’épingle Ă  chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffĂ©s d’un casque en tĂŽle d’acier lourd et incommode mais qui protĂšge des ricochets et encombrĂ©s de tout l’attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participĂ© Ă  des offensives Ă  outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissĂ© extĂ©nuĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s. Les malheureux estropiĂ©s que le monde va regarder d’un air dĂ©daigneux Ă  leur retour, auront-ils seulement droit Ă  la petite croix de guerre pour les dĂ©dommager d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaĂźt Ă  tous comme une infĂąme et inutile boucherie. Le 16 avril, le gĂ©nĂ©ral Nivelle a lancĂ© une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Partout des morts ! Lorsque j’avançais les sentiments n’existaient plus, la peur, l’amour, plus rien n’avait de sens. Il importait juste d’aller de l’avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d’accĂšs boisĂ©es, Ă©taient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil Ă  l’épaule j’errais, la sueur dĂ©goulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausĂ©e. Un vrai charnier s’étendait Ă  mes pieds. J’ai descendu la butte en enjambant les corps dĂ©sarticulĂ©s, une haine terrible s’emparant de moi. Cet assaut a semĂ© le trouble chez tous les poilus et forcĂ© notre dĂ©sillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état major. Tous les combattants dĂ©sespĂšrent de l’existence, beaucoup ont dĂ©sertĂ© et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter Ă  dĂ©poser les armes. La semaine derniĂšre, le rĂ©giment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchĂ©e, nous avons refusĂ© de continuer Ă  attaquer mais pas de dĂ©fendre. Alors, nos officiers ont Ă©tĂ© chargĂ©s de nous juger. J’ai Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempĂ©rer. En nous exĂ©cutant, nos supĂ©rieurs ont pour objectif d’aider les combattants Ă  retrouver le goĂ»t de l’obĂ©issance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Comprendras-tu LĂ©onie chĂ©rie que je ne suis pas coupable mais victime d’une justice expĂ©ditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliĂ©s de l’histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandĂ©s, Ă  l’aube, agenouillĂ© devant le peloton d’exĂ©cution. Je regrette tant ma LĂ©onie la douleur et la honte que ma triste fin va t’infliger. C’est si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon dĂ©part au combat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourd’hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cƓur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner. Promets-moi mon amour de taire Ă  ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pĂšre est tombĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mĂ©moire des poilus fusillĂ©s pour l’exemple est rĂ©habilitĂ©e, mais je n’y crois guĂšre, alors seulement, et si tu le juges nĂ©cessaire, montre-lui cette lettre. Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier. Promets-moi aussi ma douce LĂ©onie, lorsque le temps aura lissĂ© ta douleur, de ne pas renoncer Ă  ĂȘtre heureuse, de continuer Ă  sourire Ă  la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite Ă  toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cƓur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon dernier rĂ©confort avant la fin. EugĂšne, ton mari qui t’aime tant. source PubliĂ©esle 28 mars 2013. 1914-1918 lettres de Poilus. Par les Ă©lĂšves de 3e L SEGPA collĂšge Beaumarchais Ă  Meaux. Dans le cadre d'un projet autour du MusĂ©e de la Grande Guerre Ă  Meaux, chaque Ă©lĂšve de la classe de 3e L de la SEGPA du collĂšge Beaumarchais, (Professeur: Julien Longchambon), a choisi une lettre de Poilu qu'il a lue La sen­tence est tom­bĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l’exemple, demain, avec six de mes cama­rades, pour refus d’obtempĂ©rer. Pen­dant la Pre­miĂšre Guerre mon­diale, en France 2 400 poi­lus » auront Ă©tĂ© condam­nĂ©s Ă  mort et 600 fusillĂ©s pour l’exemple, les autres voyant leur peine com­muĂ©e en tra­vaux for­cĂ©s. Ces condam­na­tions ont Ă©tĂ© pro­non­cĂ©es pour refus d’obĂ©issance, muti­la­tions volon­taires, dĂ©ser­tion, aban­don de poste devant l’ennemi, dĂ©lit de lĂąche­tĂ© ou muti­ne­rie en 1917. Cette esti­ma­tion de 600 fusillĂ©s pour l’exemple ne prend pas en compte les exé­cu­tions som­maires. Le Poi­lu ne refuse pas de se battre mais il refuse d’attaquer Ă  outrance. À Craonne, lors des san­glants assauts com­man­dĂ©s par le gĂ©né­ral Nivelle, ce sont 30 000 hommes qui meurent en 10 jours et 100 000 sont bles­sĂ©s. En 1918, en France comme chez les AlliĂ©s, on constate un dĂ©clin des exé­cu­tions. En effet, les com­man­de­ments mili­taires com­prennent mieux l’état men­tal des sol­dats, les consé­quences du Shell-Shock », ce choc psy­cho­lo­gique pro­vo­quĂ© par les condi­tions de vie des sol­dats notam­ment sous les bombardements. Ain­si, la lettre d’a­dieu d’EugĂšne X tĂ©moigne de l’hor­reur, fusillĂ© pour l’exemple, est dĂ©diĂ©e Ă  son Ă©pouse et Ă  sa fille Jeanne LĂ©o­nie chĂ©rie J’ai confiĂ© cette der­niĂšre lettre Ă  des mains amies en espé­rant qu’elle t’ar­rive un jour afin que tu saches la vĂ©ri­tĂ© et parce que je veux aujourd’­hui tĂ©moi­gner de l’hor­reur de cette guerre. Quand nous sommes arri­vĂ©s ici, la plaine Ă©tait magni­fique. Aujourd’­hui, les rives de l’Aisne res­semblent au pays de la mort. La terre est bou­le­ver­sĂ©e, brû­lĂ©e. Le pay­sage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tran­chĂ©es de pre­miĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des bar­be­lĂ©s, c’est la guerre des mines avec la pers­pec­tive de sau­ter Ă  tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lam­beaux. Nous patau­geons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, col­lante dont il est impos­sible de se dĂ©bar­ras­ser. Les tran­chĂ©es s’é­croulent sous les obus et mettent Ă  jour des corps, des osse­ments et des crĂąnes, l’o­deur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravi­taillĂ©s, la gale­touse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă  cause de la lon­gueur des boyaux Ă  par­cou­rir. Nous n’a­vons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©con­for­ter par­fois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous rĂ©chauffer. Nous par­tons au com­bat l’é­pingle Ă  cha­peau au fusil. Il est dif­fi­cile de se mou­voir, coif­fĂ©s d’un casque en tĂŽle d’a­cier lourd et incom­mode mais qui pro­tĂšge des rico­chets et encom­brĂ©s de tout l’at­ti­rail contre les gaz asphyxiants. Nous avons par­ti­ci­pĂ© Ă  des offen­sives Ă  outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des mon­tagnes de cadavres. Ces inces­sants com­bats nous ont lais­sĂ© exté­nuĂ©s et dĂ©ses­pé­rĂ©s. Les mal­heu­reux estro­piĂ©s que le monde va regar­der d’un air dĂ©dai­gneux Ă  leur retour, auront-ils seule­ment droit Ă  la petite croix de guerre pour les dĂ©dom­ma­ger d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous appa­raĂźt Ă  tous comme une infĂąme et inutile boucherie. Le 16 avril, le gĂ©né­ral Nivelle a lan­cĂ© une nou­velle attaque au Che­min des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Par­tout des morts ! Lorsque j’a­van­çais les sen­ti­ments n’exis­taient plus, la peur, l’a­mour, plus rien n’a­vait de sens. Il impor­tait juste d’al­ler de l’a­vant, de cou­rir, de tirer et par­tout les sol­dats tom­baient en hur­lant de dou­leur. Les pentes d’ac­cĂšs boi­sĂ©es, Ă©taient rudes .Per­du dans le brouillard, le fusil Ă  l’é­paule j’er­rais, la sueur dĂ©gou­li­nant dans mon dos. Le champ de bataille me don­nait la nau­sĂ©e. Un vrai char­nier s’é­ten­dait Ă  mes pieds. J’ai des­cen­du la butte en enjam­bant les corps dĂ©sar­ti­cu­lĂ©s, une haine ter­rible s’emparant de moi. Cet assaut a semĂ© le trouble chez tous les poi­lus et for­cĂ© notre dĂ©s­illu­sion. Depuis, on ne sup­porte plus les sacri­fices inutiles, les men­songes de l’é­tat major. Tous les com­bat­tants dĂ©ses­pĂšrent de l’exis­tence, beau­coup ont dĂ©ser­tĂ© et per­sonne ne veut plus mar­cher. Des tracts cir­culent pour nous inci­ter Ă  dĂ©po­ser les armes. La semaine der­niĂšre, le rĂ©gi­ment entier n’a pas vou­lu sor­tir une nou­velle fois de la tran­chĂ©e, nous avons refu­sĂ© de conti­nuer Ă  atta­quer mais pas de dĂ©fendre. Alors, nos offi­ciers ont Ă©tĂ© char­gĂ©s de nous juger. J’ai Ă©tĂ© condam­nĂ© Ă  pas­ser en conseil de guerre excep­tion­nel, sans aucun recours pos­sible. La sen­tence est tom­bĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l’exemple, demain, avec six de mes cama­rades, pour refus d’ob­tem­pé­rer. En nous exé­cu­tant, nos supé­rieurs ont pour objec­tif d’ai­der les com­bat­tants Ă  retrou­ver le goĂ»t de l’o­bĂ©is­sance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Com­pren­dras-tu LĂ©o­nie ché­rie que je ne suis pas cou­pable mais vic­time d’une jus­tice expé­di­tive ? Je vais finir dans la fosse com­mune des morts hon­teux, oubliĂ©s de l’his­toire. Je ne mour­rai pas au front mais les yeux ban­dĂ©s, Ă  l’aube, age­nouillĂ© devant le pelo­ton d’exé­cu­tion. Je regrette tant ma LĂ©o­nie la dou­leur et la honte que ma triste fin va t’infliger. C’est si dif­fi­cile de savoir que je ne te rever­rai plus et que ma fille gran­di­ra sans moi. Conce­voir cette enfant avant mon dĂ©part au com­bat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourd’­hui, vous lais­ser seules toutes les deux me brise le cƓur. Je vous demande par­don mes anges de vous abandonner. Pro­mets-moi mon amour de taire Ă  ma petite Jeanne les cir­cons­tances exactes de ma dis­pa­ri­tion. Dis-lui que son pĂšre est tom­bĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bra­voure et la vaillance des sol­dats et si un jour, la mĂ©moire des poi­lus fusillĂ©s pour l’exemple est rĂ©ha­bi­li­tĂ©e, mais je n’y crois guĂšre, alors seule­ment, et si tu le juges nĂ©ces­saire, montre-lui cette lettre. Ne dou­tez jamais toutes les deux de mon hon­neur et de mon cou­rage car la France nous a tra­hi et la France va nous sacrifier. Pro­mets-moi aus­si ma douce LĂ©o­nie, lorsque le temps aura lis­sĂ© ta dou­leur, de ne pas renon­cer Ă  ĂȘtre heu­reuse, de conti­nuer Ă  sou­rire Ă  la vie, ma mort sera ain­si moins cruelle. Je vous sou­haite Ă  toutes les deux, mes petites femmes, tout le bon­heur que vous mĂ©ri­tez et que je ne pour­rai pas vous don­ner. Je vous embrasse, le cƓur au bord des larmes. Vos mer­veilleux visages, gra­vĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon der­nier rĂ©con­fort avant la fin. EugĂšne ton mari qui t’aime tant 30 mai 1917
Marseille: la lettre du poilu de 14-18 retrouve sa famille un siùcle plus tard L’arriùre petit-neveu d’un combattant de la Grande guerre va recevoir ce vendredi à
Hoppa till sidans innehĂ„ll Hem Samlingar BerĂ€ttelser Logga in/GĂ„ med CC BY-SA öppnas i nytt fönster Ladda ner Letter from a poilu to his wife Lettre retrouvĂ©e coincĂ©e sous une poutre Ă  l'occasion de travaux de rĂ©novation dans une maison ancienne. TillhandahĂ„llande institution Europeana 1914-1918 Medverkande Alexis KASZCZYK Ämne World War I Artillery Women Antoine Jean Marcel BERARD Marie Antoinette BREUIL Typ av objekt Story Datum 1917-01-11
Objectifs: 1/ Je lis des lettres de Poilus 2/ J’apprends Ă  percevoir l’ironie dans un texte Qu’est-ce qu’un “poilu” ?Le terme “poilu” dĂ©signe tous les soldats français qui ont combattu lors de la PremiĂšre Guerre Mondiale de 14-18. Les conditions de combat atroces des poilus, notamment dans les tranchĂ©es, face aux soldats allemands, ont
Cet article date de plus de deux ans. PubliĂ© le 11/11/2019 1330 Mis Ă  jour le 11/11/2019 1712 DurĂ©e de la vidĂ©o 2 min. France 2 Article rĂ©digĂ© par À Redon, en Ille-et-Vilaine, un jeune homme a dĂ©couvert des lettres d'amour d'un poilu. Il a pu les rendre Ă  son petit-fils. Le trĂ©sor Ă©tait cachĂ© sous les combles de la cuisine. En rĂ©novant un appartement de Redon Ille-et-Vilaine, en Bretagne, Maxime Leroux dĂ©couvre une soixantaine de lettres jaunies par le temps. "Sur certaines lettres, on retrouve quasiment toute leur histoire ... on peut lire quasiment toutes les correspondances entre le soldat, Jean Chapron, et sa femme", explique le jeune homme. Le caporal de 27 ans mobilisĂ© deux ans plus tĂŽt Ă©crit Ă  sa femme AurĂ©lie Guennec et leur fille Yvette. Des lettres intimes, quotidiennes, oĂč le poilu raconte la guerre et l'amour qu'il leur porte. Il sera tuĂ© le 19 juillet 1918. Maxime Leroux se met Ă  la recherche des descendants du soldat. Son petit-fils Yves Goujon dĂ©couvre ces lettres pour la premiĂšre fois devant les camĂ©ras de France 2. Avec chaque fragment de lettre, le souvenir de ce grand-pĂšre qu'il n'a pas connu revient peu Ă  peu. "Il peignait, il dessinait, il Ă©crivait des poĂšmes", raconte Yves Goujon. Ces lettres rejoindront le millier d'autres, conservĂ©es par la famille. Pourquoi celles-ci Ă©taient cachĂ©es si secrĂštement ? Le mystĂšre demeure.
Lettredu poilu Alphonse Ă  sa femme. Lettre d'Alphonse Ă  sa femme. Mercredi 5 mai 1915. Neuf jours aprĂšs avoir Ă©crit cette lettre, Alphonse X a Ă©tĂ© tuĂ© par un obus. VoilĂ  le baptĂȘme du feu, c'est chose tout Ă  fait agrĂ©able, tu peux le croire, mais je prĂ©fĂ©rerais ĂȘtre bien loin d'ici plutĂŽt que de vivre dans un vacarme pareil.
ï»ż"La sentence est tombĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer."Le 30 mai 1917LĂ©onie chĂ©rie,J'ai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă  des mains amies en espĂ©rant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce que je veux aujourd'hui tĂ©moigner de l'horreur de cette nous sommes arrivĂ©s ici, la plaine Ă©tait magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversĂ©e, brĂ»lĂ©e. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchĂ©es de premiĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelĂ©s, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter Ă  tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, collante dont il est impossible de se dĂ©barrasser. Les tranchĂ©es s'Ă©croulent sous les obus et mettent Ă  jour des corps, des ossements et des crĂąnes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillĂ©s, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă  cause de la longueur des boyaux Ă  parcourir. Nous n'avons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©conforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous partons au combat l'Ă©pingle Ă  chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffĂ©s d'un casque en tĂŽle d'acier lourd et incommode mais qui protĂšge des ricochets et encombrĂ©s de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participĂ© Ă  des offensives Ă  outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissĂ© extĂ©nuĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s. Les malheureux estropiĂ©s que le monde va regarder d'un air dĂ©daigneux Ă  leur retour, auront-ils seulement droit Ă  la petite croix de guerre pour les dĂ©dommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaĂźt Ă  tous comme une infĂąme et inutile 16 avril, le gĂ©nĂ©ral Nivelle a lancĂ© une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accĂšs boisĂ©es, Ă©taient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil Ă  l'Ă©paule j'errais, la sueur dĂ©goulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausĂ©e. Un vrai charnier s'Ă©tendait Ă  mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps dĂ©sarticulĂ©s, une haine terrible s'emparant de assaut a semĂ© le trouble chez tous les poilus et forcĂ© notre dĂ©sillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'Ă©tat major. Tous les combattants dĂ©sespĂšrent de l'existence, beaucoup ont dĂ©sertĂ© et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter Ă  dĂ©poser les armes. La semaine derniĂšre, le rĂ©giment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchĂ©e, nous avons refusĂ© de continuer Ă  attaquer mais pas de nos officiers ont Ă©tĂ© chargĂ©s de nous juger. J'ai Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer. En nous exĂ©cutant, nos supĂ©rieurs ont pour objectif d'aider les combattants Ă  retrouver le goĂ»t de l'obĂ©issance, je ne crois pas qu'ils y LĂ©onie chĂ©rie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expĂ©ditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliĂ©s de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandĂ©s, Ă  l'aube, agenouillĂ© devant le peloton d'exĂ©cution. Je regrette tant ma LĂ©onie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon dĂ©part au combat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cƓur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire Ă  ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pĂšre est tombĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mĂ©moire des poilus fusillĂ©s pour l'exemple est rĂ©habilitĂ©e, mais je n'y crois guĂšre, alors seulement, et si tu le juges nĂ©cessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce LĂ©onie, lorsque le temps aura lissĂ© ta douleur, de ne pas renoncer Ă  ĂȘtre heureuse, de continuer Ă  sourire Ă  la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite Ă  toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cƓur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon dernier rĂ©confort avant la ton mari qui t'aime tant.publiĂ©e par LR Leucart sur Facebook
Cest devant une bonne affluence et la prĂ©sence du corps des sapeurs-pompiers rĂ©unis par l’adjudant Christophe Grillot que Henoc Royer pour les anciens combattants lisait le message de l’UFAC. Lucien Roux adjoint au maire lisait une lettre de LĂ©on Guilhot aux Merles adressĂ©e Ă  son Ă©pouse le 12 juin 1915 montrant tout le drame
50 km seulement sĂ©parent la place Saint-Aubin, Ă  Toulouse, de la mairie de Cintegabelle, Ă  la lisiĂšre de l’AriĂšge. Manon Hoarau a pourtant mis un peu plus de deux ans Ă  les parcourir, pour rendre les lettres de Joseph Avignon Ă  son petit-neveu, qui ignorait jusqu’alors l’existence de ce Poilu, mort pour la France des suites de ses blessures Ă  l’hĂŽpital de Sainte-Menehould Marne, le 28 janvier histoire Ă©mouvante et Ă  rebondissements, la jeune femme de 24 ans la raconte dans un superbe documentaire d’un peu plus de 20 minutes, disponible sur YouTube et rĂ©alisĂ© avec le vidĂ©aste Sylartichot. A l’origine de l’aventure, donc, quelque 110 lettres datant de la PremiĂšre Guerre mondiale rĂ©cupĂ©rĂ©es par l’actuelle mĂ©diatrice culturelle Ă  Paris, alors Ă©tudiante Ă  Toulouse, auprĂšs d’un brocanteur qui venait de vider une maison. Cela m’a pris des semaines pour les trier et les remettre dans l’ordre chronologique », explique-t-elle. Manon Hoarau fait alors la rencontre de Joseph Avignon, cultivateur nĂ© Ă  Gaillac-Toulza avant d’aller vivre Ă  Lagardelle-sur-LĂšze, au sud de Toulouse, de sa femme Maria et de leur petite Valentine. Si elle dĂ©couvre vite, via son carnet militaire disponible sur Internet, que le Haut-Garonnais n’est jamais revenu du front, elle finit par remiser son rĂȘve de retrouver une descendante Ă  qui remettre ses lettres. Rencontre dĂ©cisiveSeulement assoupi, l’espoir s’éveille de nouveau cet Ă©tĂ©, aprĂšs la rencontre avec Sylartichot. Il m’a dit que c’était une histoire incroyable, qu’il fallait impliquer sa communautĂ© [ abonnĂ©s sur YouTube] et lancer une bouteille Ă  la mer sur Twitter. » Chose faite le 20 septembre. En moins d’une semaine, on avait retrouvĂ© un descendant, en deux semaines, on le rencontrait Ă  la mairie de Cintegabelle et en un mois et demi, on finalisait le documentaire. »Car la petite histoire dans l’Histoire mĂ©ritait d’ĂȘtre contĂ©e, et les contributeurs qui ont menĂ© Ă  cet Ă©pilogue, tel le twittos Tadoukoz, d’ĂȘtre y a deux ans dans un vide-grenier j'ai trouvĂ© dans une grande valise une sĂ©rie de lettres envoyĂ©es pas un soldat de la premiĂšre Guerre Mondiale Ă  sa femme. Il lui raconte ses longues journĂ©es de marche les heures d'attente dans les tranchĂ©es et les terrifiants moments d'assaut Manon Hoa ManonHoa September 20, 2019 AprĂšs avoir explorĂ© la piste Valentine, dont la fille et donc petite-fille du Poilu mourra sans enfant, furetĂ© en vain du cĂŽtĂ© de Pierre, le fantasque frĂšre de Joseph, l’enquĂȘte aboutira Ă  Alain Boutet, retraitĂ© de Cintegabelle et petit-fils de Maria, la demi-sƓur du hĂ©ros du documentaire Ă  ne pas confondre avec sa femme, dont sa grand-mĂšre ne lui avait jamais parlé  Joseph m’a touchĂ©, car il avait une personnalitĂ© trĂšs forte, reprend Manon Hoarau. Au fur et Ă  mesure de ses lettres, j’ai eu l’impression d’apprendre Ă  le connaĂźtre. Il a une vraie force de narration, comme lorsqu’il raconte les assauts. Dans les premiĂšres lettres, il protĂšge Ă©normĂ©ment sa famille. Et puis, il y a un point de bascule
 »Au fur et Ă  mesure que le temps avance, que le conflit s’enlise, que les hommes tombent autour de lui, le cultivateur du Sud-Ouest ne se soucie plus des apparences, ni de la censure. Il raconte, souvent crĂ»ment, les horreurs de la guerre, les corps dĂ©chirĂ©s par les obus, l’ennemi qu’on ne hait pas mais qu’il faut tuer pour ne pas qu’il vous tue. Il y a des lettres avec de la terre dessus, des marques, trĂšs dures Ă  dĂ©chiffrer. »Joseph Avignon, nĂ© Ă  Gaillac-Toulza, a ensuite vĂ©cu Ă  Lagardelle-sur-LĂšze. Son petit-neveu habite Ă  Cintegabelle. - Maps4NewsDĂ©sormais, la jeune femme et son compĂšre vidĂ©aste vont mettre en ligne le courrier brut, avec ses taches et ses fautes d’orthographe. AprĂšs lui avoir Ă©chappĂ© tant de fois, Joseph Avignon a Ă©tĂ© rattrapĂ© par la mort, Ă  quelques semaines de ses 28 ans. Comme prĂšs de dix millions d’autres soldats de la Grande Guerre, tous pays confondus.
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Voicil'émouvante lettre adressée par FLOCH à sa femme Lucie, la veille de son exécution. Elle figure avec de nombreuses autres lettres dans un recueil intitulé " Paroles de Poilus " publié dans la collection LIBRIO. Vingré, le 4 décembre 1914. Verdun "Ma bien chÚre Lucie, Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé. Voici pourquoi : Le 27,
LA DERNIÈRE LETTRE D'UN POILU À SA FEMMELES POILUS, HÉROS ÉTERNELS" LA SENTENCE EST TOMBÉE JE VAIS ÊTRE FUSILLÉ POUR L'EXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS D'OBTEMPÉRER. "Le 30 mai 1917LĂ©onie chĂ©rie,J'ai confiĂ© cette derniĂšre lettre Ă  des mains amies en espĂ©rant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vĂ©ritĂ© et parce que je veux aujourd'hui tĂ©moigner de l'horreur de cette nous sommes arrivĂ©s ici, la plaine Ă©tait magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversĂ©e, brĂ»lĂ©e. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchĂ©es de premiĂšre ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelĂ©s, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter Ă  tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, Ă©paisse, collante dont il est impossible de se dĂ©barrasser. Les tranchĂ©es s'Ă©croulent sous les obus et mettent Ă  jour des corps, des ossements et des crĂąnes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillĂ©s, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid Ă  cause de la longueur des boyaux Ă  parcourir. Nous n'avons mĂȘme plus de sĂšches pour nous rĂ©conforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous partons au combat l'Ă©pingle Ă  chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffĂ©s d'un casque en tĂŽle d'acier lourd et incommode mais qui protĂšge des ricochets et encombrĂ©s de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participĂ© Ă  des offensives Ă  outrance qui ont toutes Ă©chouĂ© sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissĂ© extĂ©nuĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s. Les malheureux estropiĂ©s que le monde va regarder d'un air dĂ©daigneux Ă  leur retour, auront-ils seulement droit Ă  la petite croix de guerre pour les dĂ©dommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaĂźt Ă  tous comme une infĂąme et inutile 16 avril, le gĂ©nĂ©ral Nivelle a lancĂ© une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un Ă©chec, un dĂ©sastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accĂšs boisĂ©es, Ă©taient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil Ă  l'Ă©paule j'errais, la sueur dĂ©goulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausĂ©e. Un vrai charnier s'Ă©tendait Ă  mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps dĂ©sarticulĂ©s, une haine terrible s'emparant de assaut a semĂ© le trouble chez tous les poilus et forcĂ© notre dĂ©sillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'Ă©tat major. Tous les combattants dĂ©sespĂšrent de l'existence, beaucoup ont dĂ©sertĂ© et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter Ă  dĂ©poser les armes. La semaine derniĂšre, le rĂ©giment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchĂ©e, nous avons refusĂ© de continuer Ă  attaquer mais pas de nos officiers ont Ă©tĂ© chargĂ©s de nous juger. J'ai Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombĂ©e je vais ĂȘtre fusillĂ© pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempĂ©rer. En nous exĂ©cutant, nos supĂ©rieurs ont pour objectif d'aider les combattants Ă  retrouver le goĂ»t de l'obĂ©issance, je ne crois pas qu'ils y LĂ©onie chĂ©rie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expĂ©ditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliĂ©s de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandĂ©s, Ă  l'aube, agenouillĂ© devant le peloton d'exĂ©cution. Je regrette tant ma LĂ©onie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon dĂ©part au combat Ă©tait une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cƓur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire Ă  ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son pĂšre est tombĂ© en hĂ©ros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mĂ©moire des poilus fusillĂ©s pour l'exemple est rĂ©habilitĂ©e, mais je n'y crois guĂšre, alors seulement, et si tu le juges nĂ©cessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce LĂ©onie, lorsque le temps aura lissĂ© ta douleur, de ne pas renoncer Ă  ĂȘtre heureuse, de continuer Ă  sourire Ă  la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite Ă  toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous mĂ©ritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cƓur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravĂ©s dans ma mĂ©moire, seront mon dernier rĂ©confort avant la ton mari qui t'aime tant.
Rv0NJ.
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