InconnuĂ  cette adresse est un roman trĂšs court (ou une longue nouvelle) Ă©crit en 1938 par une amĂ©ricaine, Kressmann Taylor.TrĂšs proche du roman de Fred Uhlman L’ami retrouvĂ©, il prĂ©sente la correspondance fictive entre deux amis allemands, l’un juif Ă©tabli aux USA, l’autre retournĂ© vivre en Allemagne.Le tour de force de l’auteur est de montrer, avant
SĂ©ries technologiques On sait, en effet, que la notion d'humanitĂ©, englobant, sans distinction de race ou de civilisation, toutes les formes de l'espĂšce humaine, est d'apparition fort tardive et d'expansion limitĂ©e. LĂ  mĂȘme oĂč elle semble avoir atteint son plus haut dĂ©veloppement, il est nullement certain - l'histoire rĂ©cente le prouve - qu'elle soit Ă©tablie Ă  l'abri des Ă©quivoques ou des rĂ©gressions. Mais, pour de vastes fractions de l'espĂšce humaine et pendant des dizaines de millĂ©naires, cette notion apparaĂźt totalement absente. L'humanitĂ© cesse aux frontiĂšres de la tribu, du groupe linguistique, parfois mĂȘme du village ; Ă  tel point qu'un grand nombre de populations dites primitives se dĂ©signent d'un nom qui signifie les "hommes" ou parfois - dirons- nous avec plus de discrĂ©tion "les bons", "les excellents", "les complets, impliquant ainsi que les autres tribus groupes ou villages ne participent pas des vertus - ou mĂȘme de la nature humaine, mais sont tout au plus composĂ©s de "mauvais", de "mĂ©chants", de "singes de terre" ou "d'Ɠufs de pou" [....]. Dans les Grandes Antilles, aprĂšs la dĂ©couverte de l'AmĂ©rique, pendant que les Espagnols envoyaient des commissions d'enquĂȘte pour rechercher si les indigĂšnes possĂ©daient ou non une Ăąme, ces derniers s'employaient Ă  immerger des blancs prisonniers afin de vĂ©rifier par une surveillance prolongĂ©e si leur cadavre Ă©tait ou non, sujet Ă  la putrĂ©faction. Cette anecdote Ă  la fois baroque et tragique illustre bien le paradoxe du relativisme culturel que nous retrouverons ailleurs sous d'autres formes c'est dans la mesure mĂȘme oĂč l'on prĂ©tend Ă©tablir une discrimination entre les cultures et les coutumes que l'on s'identifie le plus complĂštement avec celles qu'on essaye de nier. En refusant l'humanitĂ© Ă  ceux qui apparaissent comme les plus "sauvages" ou les plus "barbares" de ses reprĂ©sentants, on ne fait que leur emprunter une de leur attitude typique. Le barbare c'est celui qui croit Ă  la barbarie. Claude LĂ©vi-Strauss, Race et histoire 1961 Pour expliquer ce texte vous rĂ©pondrez aux questions suivantes qui sont destinĂ©es principalement Ă  guider votre rĂ©daction. Elles ne sont pas indĂ©pendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d'abord Ă©tudiĂ© dans son ensemble. DĂ©gagez l’idĂ©e principale du texte et les Ă©tapes de l’argumentation.​ a Comment expliquer que la notion d'humanitĂ© soit d'inspiration tardive ? b Qu'est-ce qui entrave sa prise en compte? Peut-on dire que le comportement des Espagnols et des AmĂ©rindiens illustre la notion de relativisme culturel. Commentez la derniĂšre phrase du texte " Le barbare c'est d'abord celui qui croit Ă  la barbarie". Portrait d'une femme du peuple Hamar, Ethiopie de Pascal Mannaerts 09/11/2012 CORRIGE Remarques gĂ©nĂ©rales ● Le sujet-texte ne doit pas ĂȘtre choisi par "dĂ©faut". Ce n'est pas parce qu'il y a un texte prĂ©cĂ©dant un questionnement que l'exercice serait plus facile que la dissertation. Le sujet-texte exige d'avoir des connaissances philosophiques et des compĂ©tences argumentatives. Sans cela l'Ă©lĂšve court Ă  la fois le risque de paraphraser le texte sans vĂ©ritablement le comprendre, et de rester au niveau de l'opinion non critique pour ce qui est du commentaire du texte. ● L'objectif de l'exercice est d'expliquer et de commenter de façon rigoureuse et mĂ©thodique un texte philosophique. ● Il est important d'ĂȘtre rigoureux et mĂ©thodique dans cet exercice. Le premier moment de la lecture mĂ©thodique consiste Ă  dĂ©gager une grille de comprĂ©hension globale du texte. A. ComprĂ©hension globale du texte 1. DĂ©gagez l'idĂ©e principale du texte et les Ă©tapes de l'argumentation. ThĂšme la barbarie Question posĂ©e par le texte Qu'est-ce qu'un barbare . ThĂšse Le barbare c'est celui qui croit Ă  la barbarie. Le barbare n'est pas l'homme dĂ©pourvu de toute culture qui vivrait dans un Ă©tat proche de l'animalitĂ© opinion commune, le barbare c'est l'homme qui utilise l'argument de la diffĂ©rence culturelle pour exclure l'autre de l'humanitĂ©. Étapes de l'argumentation plan du texte Le texte se divise en trois parties - 1° partie lignes 1 Ă  7 - L'histoire montre que rien n'est moins Ă©vident que l'universalitĂ© de l'idĂ©e d'humanitĂ©. L'idĂ©e d'une humanitĂ© universelle est rĂ©cente, relative Ă  certains groupes humains, elle est fragile et peut toujours ĂȘtre remise en question. - 2° partie lignes 7 Ă  17 - DĂ©finition de l'ethnocentrisme. C. LĂ©vi-Strauss prend en exemple la rencontre des Espagnols et des AmĂ©rindiens XV° siĂšcle. - 3° partie lignes 18 Ă  24 - ThĂšse du texte Le relativisme culturel la diversitĂ© des cultures peut conduire paradoxalement Ă  la barbarie. DĂ©finition de la barbarie. B. Explication dĂ©taillĂ©e du texte 2. a Comment expliquer que la notion d'humanitĂ© soit d'inspiration tardive ? b Qu'est-ce qui entrave sa prise en compte? - a La notion d'humanitĂ© est d'inspiration tardive. L'histoire montre que les groupes humains ont vĂ©cu pendant des siĂšcles, isolĂ©s, repliĂ©s sur eux-mĂȘmes, pensant qu'ils Ă©taient les seuls reprĂ©sentants de l'humanitĂ©. Ils ont ainsi construit des dĂ©finitions de l'humanitĂ© Ă  partir de leur propre expĂ©rience et de la reprĂ©sentation qu'ils se faisaient d'eux mĂȘmes. C'est le dĂ©veloppement des Ă©changes sur l'ensemble de la planĂšte qui a permis que la construction de la notion d'humanitĂ© que nous connaissons aujourd'hui. - b Ce qui constitue un obstacle Ă  la construction d'une notion universelle d'humanitĂ© c'est le constat de la diversitĂ© des cultures. Les valeurs, les coutumes et les traditions, les comportements collectifs diffĂšrent selon les groupes humains. 3. Peut-on dire que le comportement des Espagnols et des AmĂ©rindiens illustre la notion de relativisme culturel. Le relativisme culturel consiste Ă  affirmer la diversitĂ© des cultures, ainsi que leur Ă©gale valeur. Que ce soient les Espagnols ou les Indiens, chacun des deux peuples est persuadĂ© d'ĂȘtre le seul reprĂ©sentant de l'humanitĂ©. Aucun des deux peuples n'envisage qu'il puisse exister une autre culture que la sienne. Ainsi confrontĂ© Ă  la diffĂ©rence de l'autre chacun cherche Ă  savoir Ă  qui ou Ă  quoi il a affaire. - Les Espagnols se demandent si les Indiens sont des hommes ou des animaux ? Pour cela il est crucial de dĂ©terminer si les Indiens ont ou non une Ăąme. - Les Indiens se demandent si les Espagnols sont des hommes ou des dieux immortels ? Pour cela il est important de savoir leur corps est sujet Ă  la putrĂ©faction comme eux ou non comme les dieux. Que ce soient les Espagnols ou les Indiens, chacun se comporte Ă  l'Ă©gard de l'autre groupe comme s'il n'appartenait pas Ă  l'humanitĂ©. Il n'est donc pas question de relativisme culturel. Si les pratiques de chacun des deux groupes peuvent nous rĂ©vulser, il ne s'agit pas de cruautĂ©. Pour nous l'assassinat et la torture sont des actes condamnables car nous mettons en oeuvre dans notre jugement une reprĂ©sentation universelle de l'homme. Des deux cĂŽtĂ©s, les victimes sont pour nous avant tout des ĂȘtres humains. Ce n'est pas le point de vue des Espagnols ou des Indiens. C. Discussion de la thĂšse du texte 4. Commentez la derniĂšre phrase du texte " Le barbare c'est d'abord celui qui croit Ă  la barbarie". La discussion ou question de rĂ©flexion 4 succĂšde aux questions de comprĂ©hension 1 et d'explication dĂ©taillĂ©e 23 du texte. Elle a pour objectif d'ouvrir une discussion ordonnĂ©e et argumentĂ©e qui prend comme point d'appui, la thĂšse dĂ©veloppĂ©e dans le texte. Il est donc nĂ©cessaire dans un premier temps, de bien comprendre le texte en dĂ©gageant la thĂšse et le plan de l'argumentation. Ce n'est qu'ensuite que l'on pourra se lancer dans le travail de rĂ©flexion et de rĂ©daction, spĂ©cifiques Ă  cette question. Il faut donc respecter impĂ©rativement l'ordre des questions. Introduction Dans l'actualitĂ© nous sommes sans cesse tĂ©moins d'actes que l'on peut qualifier de barbares. Mais qu'est-ce qu'un barbare ? Dans ce texte Claude LĂ©vi-Strauss remet en question l'opinion courante qui voudrait que le barbare soit celui qui par ses actes se place de lui-mĂȘme hors de l'humanitĂ©. Or il s'avĂšre que seuls les hommes sont capables d'actes inhumains, d'actes de barbarie. Ce dont tĂ©moigne l'histoire de l'humanitĂ©. Refuser de penser la barbarie comme trouvant son origine dans l'humanitĂ© mĂȘme c'est paradoxalement consentir Ă  la barbarie. Le barbare c'est ainsi "celui qui croit Ă  la barbarie". I. La dĂ©finition courante le barbare c'est celui qui fait preuve de brutalitĂ© ou de bestialitĂ© Claude LĂ©vi-Strauss dans son ouvrage Race et histoire, nous rappelle que l'Ă©tymologie grecque du mot barbare renvoie Ă  la confusion et Ă  l'inarticulation du chant des oiseaux par opposition au langage humain qui possĂšde lui une valeur signifiant. Par suite ce mot dĂ©signera celui qui est Ă©tranger, celui dont la langue n'est pas comprĂ©hensible. De mĂȘme le mot sauvage souvent utilisĂ© comme synonyme du mot barbare, tire son origine de sylva qui dĂ©signe ce qui vient de la forĂȘt. Le sauvage ou le barbare c'est donc celui que l'on renvoie du cĂŽtĂ© de la nature, hors de la culture et de la civilisation. De la mĂȘme façon le langage courant relie la barbarie Ă  l'animalitĂ© Ă  laquelle on associe la brutalitĂ© et la violence. Le barbare est alors celui qui, par ses actes violents, se place hors de l'humanitĂ© pour entrer dans l'animalitĂ©. II. Mais cette premiĂšre dĂ©finition n'est pas satisfaisante. Seuls les hommes commettent des actes barbares. En effet il n'existe pas, par dĂ©finition, d'homme en dehors de la culture et de la civilisation. Personne ne conteste qu'il y ait de la barbarie dans notre monde. Mais peut-on affirmer qu'il existe des ĂȘtres humains qui vivraient Ă  l'Ă©tat de nature, en dehors de toute culture ? Tous les hommes sans exception arrivent au monde dans la culture et possĂšdent une culture. La culture c'est Ă  la fois l'ensemble de valeurs et de productions qui constituent le monde dans lequel nous vivons, mais c'est aussi le processus de formation et de dĂ©veloppement qui permet Ă  tout ĂȘtre humain de rĂ©aliser ce qu'il est un ĂȘtre humain. En effet ce qui fait la spĂ©cificitĂ© de l'homme et le distingue des autres espĂšces animales, c'est que l'homme ne naĂźt pas homme, il le devient. L'homme doit apprendre Ă  ĂȘtre humain. Il reçoit son humanitĂ© en hĂ©ritage. L'hĂ©rĂ©ditĂ© ne suffit pas. Ainsi si la culture est la caractĂ©ristique de l'homme, il n'y a pas d'un cĂŽtĂ© les ĂȘtres "cultivĂ©s" ou "civilisĂ©s" et de l'autre les "barbares" ou les "sauvages". Il n'y a que des hommes. Ainsi lorsque nous attribuons Ă  l'animal des comportements tels que la cruautĂ©, ou la barbarie nous lui attribuons en fait des comportements que nous observons avant tout chez l'homme. L'animal n'est ni cruel, ni barbare. Seul l'homme est paradoxalement capable d'actes inhumains, de barbarie. III. DeuxiĂšme dĂ©finition de la barbarie "Le barbare c'est celui qui croit en la barbarie" Si le barbare est dĂ©sormais un ĂȘtre humain comme nous, nous aimerions que celui-ci soit au moins un ĂȘtre dĂ©pourvu de tout jugement et de toute raison. Ce la nous rassurerait de voir dans celui qui commet des actes de barbarie un malade, un pervers pervers, un ĂȘtre sous influence et irresponsable, ceux-lĂ  mĂȘme que mettent en scĂšne les sĂ©ries criminelles que nous voyons Ă  la tĂ©lĂ©vision. Or le barbare n'est pas dĂ©pourvu de raison ou de jugement. Bien au contraire c'est celui qui a ses raisons de refuser la diffĂ©rence culturelle de l'autre. C'est celui qui armĂ© de pseudosciences, hiĂ©rarchise les cultures et affirme la supĂ©rioritĂ© de son peuple, de son groupe sur les autres. Au nom de cette supĂ©rioritĂ© tout est alors permis, de la simple remarque raciste, au crime le plus atroce. Le barbare c'est donc avant tout "l'homme qui croit en la barbarie". IV. L'histoire de l'humanitĂ© raconte la part inhumaine de l'homme Ce que l'histoire qualifie aujourd'hui de barbarie ce sont les crimes de masse, les guerres, les gĂ©nocides, qui conduisent Ă  l'extermination de peuples entiers au seul prĂ©texte que ces peuples n'auraient pas le droit d'appartenir Ă  l'humanitĂ©. Toute l'histoire de l'humanitĂ© ne fait que raconter l'inhumanitĂ© de l'homme. On peut citer en exemple la colonisation de certains peuples par d'autres. Celle-ci a pour raison ou motivations la conquĂȘte territoriale ou Ă©conomique, le pillage des richesses des peuples soumis, mais elle se justifie par un discours fondamentalement ethnocentriste, reposant sur la supĂ©rioritĂ© de la civilisation du vainqueur. Nous pouvons aussi citer en exemple l'extermination mĂ©thodique et systĂ©matique des Tziganes et des Juifs pendant la seconde guerre mondiale. Leur seul crime pour leurs assassins et leurs bourreaux Ă©tant d'ĂȘtre ce qu'ils sont, des Tziganes ou des Juifs, ce qui les rend infĂ©rieurs aux Aryens et justifie leur anĂ©antissement. Conclusion L'humanitĂ© est donc paradoxale puisque du fait de la diversitĂ© culturelle qui nous caractĂ©rise l'inhumanitĂ© est toujours en germe dans l'humanitĂ©. Ce qui explique qu'il puisse y avoir des rĂ©gressions. Sachant que c'est un bien fragile, il ne tient donc qu'Ă  nous d'ĂȘtre vigilants et de toujours oeuvrer pour l'humanitĂ©. Mots clĂ©s barbarie,Ă©tat de nature, culture, relativisme culturel, ethnocentrisme, humanitĂ©, inhumanitĂ©. Giannia choisi un bac pro « ouvrage du bĂątiment » par dĂ©faut. Aujourd’hui volontaire en service civique, il raconte ses difficultĂ©s Ă  trouver un emploi stable faute d’études. France mĂ©tropolitaine ‱ Juin 2016 dissertation ‱ SĂ©rie ES Les clĂ©s du sujet DĂ©finir les termes du sujet Pourquoi Ce mot interrogatif porte sur la cause d'un phĂ©nomĂšne ou sur l'intention d'une action. Dans le premier cas, on s'intĂ©resse Ă  ce qui produit l'Ă©vĂ©nement, dans le second cas, Ă  son but. On attend alors que soit formulĂ©e une justification. Avons-nous intĂ©rĂȘt Ă  Cette expression implique la prĂ©sence d'un dĂ©sir mĂ» par l'espoir d'un gain. Nous nous intĂ©ressons Ă  quelque chose lorsque nous estimons que son obtention amĂ©liorerait notre situation. L'intĂ©rĂȘt est un mobile de la volontĂ©. Étudier Ce verbe signifie travailler Ă  acquĂ©rir la connaissance de quelque chose. Il faut rechercher, observer, analyser puis relier les Ă©lĂ©ments que l'on a distinguĂ©s. On parle d'une attitude thĂ©orique ou spĂ©culative pour la distinguer du comportement de celui qui agit. L'histoire Ce terme dĂ©signe les actions des hommes et les rĂ©cits faits Ă  leur sujet. Les deux sens sont liĂ©s. Celui qui Ă©tudie le passĂ© travaille sur des documents relatifs aux Ă©vĂ©nements. C'est pourquoi l'Ă©tude de l'histoire est souvent le fait des historiens de mĂ©tier. NĂ©anmoins, cette Ă©tude peut ĂȘtre faite par ceux qui s'instruisent afin de mieux comprendre leur prĂ©sent. DĂ©gager la problĂ©matique et construire un plan La problĂ©matique Une opinion courante affirme la nĂ©cessitĂ© de l'Ă©tude de l'histoire pour sa capacitĂ© Ă  nous enseigner des erreurs Ă  ne pas commettre. Or, on relĂšve que les guerres ne cessent pas et que les passions haineuses sont toujours prĂ©sentes. Existe-t-il rĂ©ellement des leçons de l'histoire ? Est-il vraiment de notre intĂ©rĂȘt d'Ă©tudier cette discipline ? La problĂ©matique consiste donc Ă  montrer que le lien entre le passĂ©, objet de l'Ă©tude, et le prĂ©sent n'est pas simple. Il est illusoire de croire que l'on peut rompre avec le passĂ© mais il ne l'est pas moins d'estimer que rien ne change. Le plan Dans un premier temps, nous dĂ©finirons les termes et montrerons en quel sens l'Ă©tude de l'histoire est de notre intĂ©rĂȘt. Dans un deuxiĂšme temps, nous ferons des objections qui relativiseront cette position. Enfin, nous verrons que l'intĂ©rĂȘt pour l'Ă©tude ne doit pas ĂȘtre niĂ© mais rĂ©flĂ©chi et nous dĂ©finirons prĂ©cisĂ©ment sa nature. Éviter les erreurs Il ne faut pas considĂ©rer que la question est rĂ©glĂ©e d'avance et transformer le sujet en une Ă©numĂ©ration des raisons justifiant l'intĂ©rĂȘt pour l'Ă©tude de l'histoire. Cet intĂ©rĂȘt doit ĂȘtre problĂ©matisĂ©. CorrigĂ© Introduction Attention Tous les mots comptent dans un sujet. Le sens du verbe Ă©tudier » a son importance. La nĂ©cessitĂ© d'Ă©tudier l'histoire paraĂźt aller de soi. Une opinion trĂšs rĂ©pandue affirme que la connaissance des erreurs du passĂ© Ă©vite de les reproduire. Il y aurait ainsi des leçons Ă  tirer de l'histoire. De plus, une nation a besoin de savoir d'oĂč elle vient car elle vit sur des idĂ©ologies qui façonnent durablement les mentalitĂ©s. Ces raisons mĂ©ritent cependant d'ĂȘtre examinĂ©es. Les guerres sont rĂ©currentes ; les passions qui les entretiennent ne semblent donc guĂšre sensibles aux enseignements qu'on pourrait tirer du passĂ©, et le propre du temps historique est de produire des situations nouvelles. Aussi est-il lĂ©gitime d'interroger le bien-fondĂ© d'une Ă©tude de l'histoire. Quel est son intĂ©rĂȘt, si elle en a un ? 1. La nĂ©cessitĂ© de l'Ă©tude A. L'Ă©tude de l'histoire L'intĂ©rĂȘt que nous prenons Ă  quelque chose varie en raison de l'importance que nous lui accordons. Nous nous accordons gĂ©nĂ©ralement Ă  penser qu'il est nĂ©cessaire de fournir des efforts pour acquĂ©rir un savoir. L'Ă©tude est un travail intellectuel. Elle demande que nous dĂ©veloppions des capacitĂ©s d'analyse afin de nous pĂ©nĂ©trer de la mentalitĂ© des siĂšcles passĂ©s et d'Ă©viter les anachronismes. Aussi, elle est surtout le fait des historiens, de ceux qui ont travaillĂ© afin de comprendre le sens des documents. La connaissance historique ne consiste pas Ă  savoir par cƓur des faits. Elle implique un travail d'interprĂ©tation, de mise en relation, fondĂ©e sur un apprentissage du sens des termes. Marc Bloch l'indique en prenant pour exemple le mot villa ». Que signifiait-il pour les hommes du haut Moyen Âge ? Qu'entendaient-ils par guerre », par honneur » ? Il faut Ă©tudier patiemment les textes pour le savoir. B. Pourquoi la juge-t-on nĂ©cessaire ? Conseil Faites le point pour justifier un approfondissement de la rĂ©flexion. La connaissance de l'histoire est gĂ©nĂ©ralement tenue pour nĂ©cessaire. Il faut donc que la raison y trouve un intĂ©rĂȘt. Cette Ă©tude nous donnerait d'indispensables leçons. Machiavel justifie la lecture des historiens car elle permet de faire des rapprochements Ă©clairants pour notre prĂ©sent. Leurs analyses nous donnent des leçons de conduite, notamment en matiĂšre politique et militaire. Cette thĂšse prĂ©suppose que la diversitĂ© des situations historiques est moins importante que la permanence de certaines passions. Il faut croire, comme Hume dans L'EnquĂȘte sur l'entendement humain, en l'existence d'une nature humaine qui ne change pas Ă  travers le temps. L'Ă©tude de l'histoire est ainsi le laboratoire de la science de l'homme. Quelle que soit l'Ă©poque, nous remarquons la prĂ©sence de la haine et de l'amour, du courage et de la lĂąchetĂ©, de la gĂ©nĂ©rositĂ© et de l'Ă©goĂŻsme. Les actions humaines ne sont que la combinaison de ces passions et il semble possible de trouver les principes qui les relient. DĂšs lors, il est lĂ©gitime de raisonner en disant que les mĂȘmes motifs produisent toujours les mĂȘmes actions. C'est dĂ©jĂ  l'idĂ©e de Thucydide au dĂ©but de son Histoire de la guerre du PĂ©loponnĂšse. Il affirme que son travail est un trĂ©sor pour toujours » car les causes de cette guerre ne sont pas spĂ©cifiques Ă  cet Ă©vĂ©nement. Ainsi, leur connaissance pourrait permettre d'Ă©viter de nouveaux drames en permettant de prendre Ă  temps les mesures appropriĂ©es. [Transition] L'intĂ©rĂȘt de l'Ă©tude de l'histoire a donc un fondement philosophique. Devons-nous pour autant l'accepter sans restriction ? 2. Critique des leçons de l'histoire » A. La contingence de l'action Conseil Donnez des exemples pour illustrer le raisonnement. La thĂšse de Hume a des accents dĂ©terministes mĂȘme si sa position est plus nuancĂ©e. S'il Ă©crit que la plupart des observations faites sur les Français d'aujourd'hui sont applicables aux Romains, il maintient que la nature humaine reste toujours la mĂȘme dans ses principes et dans ses opĂ©rations ». Or cette thĂšse sous-estime l'importance de l'Ă©volution historique. Dire que les Romains avaient les mĂȘmes passions que nous n'est pas une connaissance historique. On rĂ©torquera, en suivant Machiavel, qu'il existe des situations typiques qu'un dirigeant doit connaĂźtre afin de bien gouverner. Mais il n'y a pas deux situations identiques car les actions des hommes sont libres et crĂ©ent nĂ©cessairement de l'inĂ©dit. La contingence, c'est-Ă -dire l'indĂ©termination, est inscrite dans l'histoire humaine. L'Ă©tude de l'histoire peut justement nous apprendre l'importance du hasard dans le dĂ©tail des affaires humaines. Que se serait-il passĂ© si Bonaparte Ă©tait mort avant de devenir NapolĂ©on ? Les concours de circonstances ne sont pas une invention de l'esprit mais une rĂ©alitĂ©. L'entrecroisement complexe d'actions qui s'opposent forme des situations mouvantes et singuliĂšres dont la rĂ©solution est toujours Ă  inventer. B. La singularitĂ© du prĂ©sent Cette idĂ©e est dĂ©veloppĂ©e par Hegel qui rejette l'idĂ©e des leçons de l'histoire. Les exemples ne manquent pas. Deux guerres rapprochĂ©es avec l'Allemagne n'ont pas empĂȘchĂ© l'horreur de la Seconde Guerre mondiale. De mĂȘme, si la grandeur de certaines figures est indĂ©niable, elle ne peut rien nous apprendre de dĂ©cisif pour notre prĂ©sent. Ainsi, transposer le comportement des rĂ©publicains romains, ou des Français de 1789, dans un monde qui n'est plus le leur, reviendrait Ă  vouloir appliquer une recette sans tenir compte de la singularitĂ© de chaque situation. Hegel raille ceux qui vont rĂ©pĂ©tant aux gouvernants et au peuple qu'ils doivent s'instruire des leçons du passĂ© sans voir que celles-ci ne sont que des maximes gĂ©nĂ©rales qui ne disent pas ce qu'il faut faire prĂ©cisĂ©ment ici et maintenant. L'unicitĂ© de chaque situation fait que les rapprochements avec ce qui eut lieu ne sont jamais dĂ©terminants. La thĂšse de dĂ©part est donc renversĂ©e. L'intĂ©rĂȘt de l'Ă©tude de l'histoire est prĂ©cisĂ©ment de nous apprendre que les peuples n'en ont jamais tirĂ© de leçons car ils ne pouvaient pas en tirer. Les gĂ©nĂ©ralitĂ©s sont sans force face Ă  la nouveautĂ© du prĂ©sent. [Transition] Nous sommes dans une situation problĂ©matique. Est-il encore sensĂ© de penser que l'Ă©tude de l'histoire prĂ©sente un rĂ©el intĂ©rĂȘt ? 3. Le rĂ©el intĂ©rĂȘt de l'Ă©tude A. Le temps historique L'opposition des deux premiĂšres parties a pour centre le statut du temps historique. Hume minore sa portĂ©e en affirmant que les changements sont le fait d'une nature humaine aux principes invariables. La variĂ©tĂ© viendrait de la façon dont ces principes se combinent selon les Ă©poques. Hegel fait valoir que le temps historique est une puissance de changement et que les diffĂ©rences comptent plus que les ressemblances. Il est vrai que le recours au passĂ© semble parfois Ă©clairant mais rĂ©vĂšle vite ses limites. Il est d'usage de rapprocher la situation française actuelle de celle des annĂ©es 1930 qui connurent des poussĂ©es nationalistes et haineuses. Cependant, la France d'aujourd'hui n'est pas celle d'il y a quatre-vingts ans. Ne pourrait-on pas concilier les deux positions en disant que Hume se place sur un terrain thĂ©orique en considĂ©rant l'histoire comme un laboratoire pour dĂ©finir l'homme tandis que Hegel la considĂšre du point de vue de l'action et donc du prĂ©sent ? L'Ă©tude de l'histoire ne peut avoir le mĂȘme intĂ©rĂȘt dans les deux cas. Ce qui vaut pour la thĂ©orie ne vaut pas pour la pratique. B. Le double intĂ©rĂȘt de l'Ă©tude Cette sĂ©paration a son importance car il est vrai que la philosophie de l'histoire ne guide pas l'homme d'action dont le gĂ©nie n'est pas d'ĂȘtre un thĂ©oricien mais d'avoir le sens de ce qu'il convient de faire pour Ă©viter la violence et la dĂ©raison. Aristote nomme prudence » cette sagesse des limites qui n'exclut pas l'audace et Hegel lui-mĂȘme ne fait pas du philosophe un guide pour le gouvernant. Il est toutefois possible d'affiner ce rapport en notant que l'Ă©tude du passĂ© n'a peut-ĂȘtre pas pour fonction essentielle de nous enseigner des concordances mais des diffĂ©rences qui donnent Ă  penser. Le choix n'est pas entre un empirisme rusĂ© et des vues trop gĂ©nĂ©rales pour ĂȘtre instructives. La sensibilitĂ© aux Ă©carts entre des situations est une source de rĂ©flexion. Disons que l'intĂ©rĂȘt doit porter sur ce qui nous rapproche du passĂ© et sur ce qui en diffĂšre. L'Ă©tude est donc indispensable mais elle ne suffit pas Ă  Ă©viter les drames. Une action n'est pas de la thĂ©orie appliquĂ©e. Conclusion Nous sommes partis de l'idĂ©e commune qui soutient que l'intĂ©rĂȘt de l'Ă©tude de l'histoire est d'en retirer des leçons puis nous avons montrĂ© ce qu'elle a d'insuffisant. Il apparaĂźt finalement qu'Ă©tudier l'histoire a du sens dans la mesure oĂč nous n'y cherchons pas des recettes mais des occasions de penser en quoi notre prĂ©sent ressemble au passĂ© et en quoi il en diffĂšre. C'est cette tension qui est intĂ©ressante.
transmettreson histoire, son passĂ©, sa culture ? Pour rendre hommage, se souvenir des valeurs et conseils Revendication Homme libre Valeur d’exemple Laisser une trace de sa
D’oĂč vient ton bagage culturel ? Notre bagage nous est transmis par de nombreux canaux. La famille, l’école, les amis, les mĂ©dias, la sociĂ©tĂ©, sont autant de groupes qui te transmettent des savoirs, des savoir-faire et des savoir-ĂȘtre. Entre deux gĂ©nĂ©rations, un hĂ©ritage culturel se transmet, tu peux donc t’enrichir de ce que te transmettent tes proches et tes parents. Cette transmission se fait Ă  travers l’échange intergĂ©nĂ©rationnel qui encourage la tradition et la conservation du patrimoine. Bien entendu, toi aussi, tu peux partager ton bagage culturel et permettre Ă  d’autres d’enrichir leur valise culturelle. La culture reprĂ©sente un ensemble d’expressions de ce qui se passe, ce qui s’est passĂ©, le savoir du passĂ©, la connaissance transmise » Adrien. C’est important de prĂ©server la culture et de la transmettre, elle vĂ©hicule et conserve certains savoirs. C’est un lien entre le passĂ©, le prĂ©sent et le futur » ClĂ©ment et Maxime. La culture est donc un ensemble d’élĂ©ments transmis dans le temps et partagĂ©s avec d’autres. Être cultivĂ© implique des Ă©changes et un partage. La tradition La tradition est dĂ©finie comme rĂ©sultant de la transmission de certains messages culturels qui seront alors conservĂ©s dans le temps. Elle est considĂ©rĂ©e comme la conservation, dans le prĂ©sent, de certains Ă©lĂ©ments culturels du passĂ© qui ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s comme importants et qui vont donc traverser le temps. La tradition vĂ©hicule certaines coutumes et pratiques. Elle vise la transmission de certaines valeurs et de certaines normes. Dans ta famille, peut-ĂȘtre ĂȘtes-vous attachĂ©s Ă  la tradition de NoĂ«l ? Ou encore Ă  celle du jeĂ»ne ? Les activitĂ©s de folklore font Ă©galement partie de la tradition. Peut-ĂȘtre aimes-tu participer au Carnaval ou Ă  certaines fĂȘtes populaires ? Par exemple, le Doudou de Mons est une fĂȘte qui reprĂ©sente une victoire passĂ©e et qui vĂ©hicule de nombreuses croyances par rapport au bonheur de la ville et de ses habitants ! Le patrimoine Le patrimoine est l’ensemble des biens collectifs qui nous sont lĂ©guĂ©s par les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes et qui se doivent d’ĂȘtre conservĂ©s pour pouvoir ĂȘtre transmis intacts aux gĂ©nĂ©rations futures. La notion de conservation du patrimoine est donc importante, car c’est cette conservation qui permet la transmission de ces Ă©lĂ©ments culturels. Le patrimoine comprend des Ă©lĂ©ments architecturaux bĂątiments classĂ©s, etc., des sites et monuments historiques, des sites naturels, des Ɠuvres artistiques, etc. On peut aussi parler du petit patrimoine » qui comprend les petites constructions qui ont eu, jadis, une utilitĂ© quotidienne comme les fontaines, les moulins, les lavoirs, etc. Pour en savoir plus sur le patrimoine de ta rĂ©gion, consulte notre quartier culturel ». L’échange intergĂ©nĂ©rationnel Un des principaux canaux de transmission et de conservation de la tradition et du patrimoine, est l’échange intergĂ©nĂ©rationnel. Il est positif d’avoir des relais qui symbolisent une mĂ©moire des Ă©vĂ©nements passĂ©s et qui la transmettent aux jeunes. D’autant plus que l’histoire se bouscule, s’accĂ©lĂšre, par la multiplication d’évĂ©nements se superposant. Or la connaissance et la comprĂ©hension du passĂ© permettent de mieux apprĂ©hender le prĂ©sent, voire le futur. Tirer des leçons des expĂ©riences et erreurs du passĂ© permet de ne pas les reproduire et de s’inspirer des bonnes choses du passĂ© pour construire l’avenir. Discuter avec les grands-parents, les parents, les tantes, toutes les autres personnes plus ĂągĂ©es que tu peux connaĂźtre, peut ĂȘtre une source d’enrichissement. T’es-tu dĂ©jĂ  intĂ©ressĂ© Ă  l’histoire de ta famille ? As-tu dĂ©jĂ  pensĂ© Ă  rĂ©aliser un arbre gĂ©nĂ©alogique ? Peut-ĂȘtre as-tu des origines Ă©trangĂšres, des grands-parents venus d’un autre pays. Connais-tu la culture de ce pays ? Tout ce passĂ© fait partie de ton identité 
Vin Les mĂ©tiers du vin #7 : le sommelier VIDÉO. L'Ɠil, le nez, la bouche, mais aussi l'oreille ! À l'Ă©coute de son client, le sommelier propose des vins en fonction des envies et des mets.

SAMEDI15 HRACING-COLOMBES R1BORDEAUX NIl y a bien longtemps que le Racing n'avait plus connu ça. Cinq ans aprĂšs le quart de finale perdu 1-0 face au PSG, la rĂ©ception de Bordeaux a bien la saveur des affiches du passĂ©. Petit clin d'Ɠil Bordeaux est entraĂźnĂ© par l'ancien pro 1 sĂ©lection en Bleus Jean-Luc Dogon passĂ© par le
 Matra-Racing en club de Colombes qui vient de changer de prĂ©sident avec l'arrivĂ©e de Patrick Norbert, a, lui, longtemps Ă©tĂ© une rĂ©fĂ©rence en matiĂšre de formation. Mais il a peu Ă  peu perdu de son lustre d'antan depuis quelques annĂ©es. Un dĂ©clin marquĂ© par la perte des U19 Nationaux il y a 4 ans puis celle des U17 l'an dernier. Ce match de Gambardella, ça donne une belle image du club », souligne l'entraĂźneur Christian Mbouma, lui-mĂȘme ancien joueur du Racing. Il dirige un groupe composĂ© Ă  80 % de garçons issus du club dont 20 % ayant dĂ©butĂ© Ă  l'Ă©cole de foot ». Chez nous, il y a une forte identitĂ© Racing, poursuit-il. Sur son site internet Bordeaux nous a qualifiĂ© de club mythique. Tout le monde connaĂźt l'histoire du club. Mais le Racing, ce n'est pas seulement un passĂ© ! Nous les Ă©ducateurs, on s'est toujours efforcĂ©s de transmettre une culture club Ă  nos jeunes. Ce n'est pas toujours facile, mais on travaille au quotidien pour montrer que le Racing, c'est aussi un prĂ©sent et un avenir. GrĂące Ă  la Gambardella, on revient un peu dans la lumiĂšre. »DixiĂšme avec 3 matchs de retard de son groupe de RĂ©gional 1, l'Ă©quipe de Mbouma ne veut pas faire de complexe. On a perdu l'habitude de disputer ce type de match et je sens forcĂ©ment une petite excitation chez mes garçons, conclut le coach. Le centre de formation de Bordeaux est une rĂ©fĂ©rence, il y a des internationaux mais avec l'envie, je sais qu'on vendra chĂšrement notre peau
 »LE PROGRAMME DES FRANCILIENS 16e de finale. Samedi, 14 heures RACING-COLOMBES R1 - Bordeaux Nat. stade Yves-du-Manoir, Ă  Colombes. Dimanche, 15 heures Saint-Priest R1 - PARIS FC Nat., Chambly R1 - ENTENTE SSG Nat.

RATTRAPAGEDU BAC 2022. Le dernier jour des rattrapages du baccalauréat a eu lieu vendredi. Tous les candidats au bac 2022 sont donc fixés désormais. Découvrez tous les résultats des
Article mis Ă  jour le 30 septembre 2019 Vous envisagez d’envoyer votre enfant un trimestre, un semestre ou une annĂ©e Ă  l’étranger ? Il aurait la chance d’ĂȘtre immergĂ© dans une autre langue et une autre culture, et de dĂ©couvrir une Ă©cole, un collĂšge ou un lycĂ©e Ă©tranger. Le projet est magnifique mais la dĂ©cision est d’autant plus difficile Ă  prendre que l’organisation d’un tel sĂ©jour semble compliquĂ©e. Avant de choisir la durĂ©e du sĂ©jour et la destination, vous devez rĂ©flĂ©chir au type de sĂ©jour souhaitez-vous un accueil en famille ou dans un internat ? Consultez notre article sur le choix d’un internat si vous prĂ©fĂ©rez cette option. Sinon, pour trouver la famille d’accueil qui correspondra bien Ă  votre enfant, vous aurez certainement besoin d’aide. Nous vous orientons dans cet article vers plusieurs organismes qui pourront vous apporter des informations prĂ©cieuses et vous trouver une famille d’accueil. Sachez que l’accueil en famille peut se faire dans le cadre d’un Ă©change rĂ©ciproque ou non. En fonction de cela et de votre budget, vous aurez 1 ou 2 alternatives passer par une association organisant des Ă©changes entre familles, ou bien acheter un sĂ©jour scolaritĂ© Ă  l’étranger » Ă  un organisme de sĂ©jours linguistiques. Les associations spĂ©cialisĂ©es sur les Ă©changes internationaux Les fondateurs et les bĂ©nĂ©voles de ces associations sont convaincus que l’échange rĂ©ciproque est clĂ© dans la rĂ©ussite de ces expĂ©riences fortes d’un point de vue personnel, culturel et linguistique. Voici 8 associations dont l’objectif est d’organiser des sĂ©jours culturels et linguistiques avec intĂ©gration scolaire et accueil en famille L’association PIE Programme internationaux d’échanges organise pour les 15-18 ans des sĂ©jours de 3 mois, 6 mois ou 1 an dans de nombreux pays. Il ne s’agit pas d’un Ă©change, bien que PIE vous propose d’accueillir un Ă©tranger pendant le sĂ©jour de votre enfant ou aprĂšs. De ce fait, les familles sont dĂ©dommagĂ©es des frais, et les tarifs pour l’organisation complĂšte de ces sĂ©jours vont de 3 600 € et 25 000 € selon les destinations. PIE propose Ă©galement un programme d’échange rĂ©ciproque avec l’Australie ou le Canada qui consiste Ă  envoyer un lycĂ©en français 3 mois dans une famille puis Ă  accueillir Ă  son tour un jeune pendant un trimestre. L’association a une longue expĂ©rience dans ces programmes d’échanges et organise des stages et des rencontres de prĂ©paration avant le dĂ©part. Rendez vous sur leur site pour regarder en vidĂ©o les tĂ©moignages de familles et de jeunes, et si finalement vous ne pouvez pas partir pour un tel sĂ©jour, vous pourriez bien vous dĂ©couvrir l’envie de recevoir un jeune Ă©tranger, une expĂ©rience humaine riche pour toute la famille. Si votre enfant souhaite partir aux Etats-Unis, pour vous mettre dans l’ambiance, nous vous recommandons leur article sur l’histoire de Bill Gustafson, Directeur d’ASSE, l’association amĂ©ricaine partenaire de PIE depuis 25 ans. En Famille International propose un systĂšme d’échange diffĂ©rent des enfants et adolescents de 9 Ă  16 ans, issus de deux pays diffĂ©rents, passent un an ensemble 6 mois en France et 6 mois dans le pays Ă©tranger au sein d’une famille. Votre enfant passera 6 mois en immersion complĂšte dans la famille et dans l’école de son copain Ă©tranger, et vous l’accueillerez pour que lui aussi apprenne le français. Ces Ă©changes existent pour l’anglais, l’espagnol et l’allemand, et sont particuliĂšrement intĂ©ressants pour les enfants prĂȘts Ă  partir jeunes pour revenir bilingues. En-dehors des frais annexes et de voyage, le coĂ»t pour la mise en relation et le suivi pendant le sĂ©jour est de 2000 Ă  3000€ selon les pays. De la mĂȘme façon, Adolesco est une association d’échange international permettant Ă  deux jeunes entre 9 et 17 ans de vivre une expĂ©rience culturelle et linguistique unique chacun sera plongĂ© alternativement dans le contexte familial de l’autre pour une durĂ©e de 3 semaines Ă  3 mois. En-dehors des frais de dossier de 90€ le coĂ»t pour un Ă©change est de 1600€ pour un pays non anglophone et 1800€ pour un pays anglophone. Amicitia Mundi propose aux enfants de 9 Ă  13 ans des Ă©changes interculturels et linguistiques de 6 mois en immersion dans une famille de pays de langue allemande, anglaise, espagnole ou française, choisie avec soin. Les deux enfants vivent une annĂ©e ensemble 6 mois chez l’un et 6 mois chez l’autre, et tissent ainsi une amitiĂ© pour la vie, un lien partagĂ© par leurs familles. Ils dĂ©couvrent une culture diffĂ©rente en vivant leur quotidien au rythme de leur famille d’accueil qui les guide de maniĂšre bienveillante tout au long de leur intĂ©gration et apprentissage linguistique. GrĂące Ă  cet Ă©change Ă  vocation culturelle et Ă©ducative, l’enfant apprend une langue et surtout il vit une expĂ©rience unique, source d’épanouissement et de dĂ©veloppement. Amicitia Mundi assure le bon dĂ©roulement des Ă©changes par un accompagnement soutenu des enfants et des parents en amont, pendant et aprĂšs lÂŽĂ©change. L’association EN IMMERSION propose aux jeunes de 12 Ă  16 ans un programme d’échange scolaire de 9 ou 11 semaines avec le Canada. Les enfants partent entre mi-aoĂ»t et dĂ©but ou fin novembre. Et ils accueillent le jeune canadien du mĂȘme Ăąge Ă  un an prĂšs entre mi-fĂ©vrier et mi-avril ou dĂ©but mai. Ce programme est possible pour les jeunes de Bordeaux, Paris, Lyon/Grenoble et Rennes/Nantes. Comptez autour de 2000€ pour l’organisation d’un tel Ă©change. L’association ALLEF organise le mĂȘme type d’échanges de 6 mois mais uniquement pour des enfants de 8 Ă  11 ans entre la France et l’Allemagne ou la Grande-Bretagne. Plus rĂ©cemment créée, l’association 3elf propose des Ă©changes rĂ©ciproques de 6 mois pour des enfants de 8 Ă  10 ans venant de France, Espagne, Angleterre et Allemagne. L’enfant ne choisit pas nĂ©cessairement le pays, c’est avant tout un projet familial et culturel. Le Rotary organise lui aussi des Ă©changes de jeunes de 15 Ă  18 ans, dont les parents sont membres d’un club du Rotary International ou qui sont parrainĂ©s par un membre. Plusieurs types d’échanges sont possibles, pour un Ă©tĂ© ou pour un an, et pour les adultes Ă©galement. Le coĂ»t est bien moindre par rapport aux autres associations ou organismes 740 euros mais vous ne choisissez pas forcĂ©ment la destination et il faut que votre dossier soit acceptĂ© et trouve preneur. QUESTION D’ARGENT
 Le coĂ»t d’un sĂ©jour via ces associations est moins Ă©levĂ© que celui d’un sĂ©jour linguistique d’un organisme, mais il demeure consĂ©quent. En-dehors des Ă©changes organisĂ©s par le Rotary, Adolesco ou En Famille International, pour une annĂ©e scolaire en intĂ©grant l’ensemble des frais et l’argent de poche, vous devez prĂ©voir un budget d’au moins 8000€ car un sĂ©jour oscille entre entre 6000 et 12500€ voire plus pour des sĂ©jours en Ă©coles privĂ©es auquel il faut ajouter environ 200€ par mois de dĂ©penses personnelles et quelques frais supplĂ©mentaires dossier, visa, assurances, matĂ©riel scolaire, etc
. Les pays les plus chers sont en gĂ©nĂ©ral les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-ZĂ©lande. Sachez que pour des sĂ©jours d’un an, certains organisateurs sĂ©lectionnent deux familles qui se partageront la durĂ©e d’accueil. Une plus grande stabilitĂ© pour votre enfant peut Ă©ventuellement faire partie de vos critĂšres de sĂ©lection. Les organismes proposant des sĂ©jours en scolaritĂ© Ă  l’étranger Outre les associations loi 1901, certains organismes de sĂ©jours linguistiques ont Ă  leur catalogue des sĂ©jours longue durĂ©e intĂ©grant la scolaritĂ© dans une Ă©cole. Il ne s’agit pas d’un Ă©change mais d’un simple sĂ©jour en immersion allant de quelques semaines Ă  un an. Certains sont agréés par l’UNSE Union Nationale des SĂ©jours de Longue durĂ©e Ă  l’Étranger qui regroupe les organisateurs de sĂ©jours de 3 Ă  12 mois. Seuls 8 organismes sont agréés Ă  ce jour. Nous vous prĂ©sentons dans cet article une liste d’organismes que nous avons sĂ©lectionnĂ© pour le sĂ©rieux, la qualitĂ© et la diversitĂ© de leurs offres, mais vous pourrez en trouver d’autres. Les salons linguistiques sont un bon moyen pour en faire le tour. SILC propose 7 destinations pour leurs sĂ©jours intĂ©grant une scolaritĂ© Ă  l’étranger la Grande-Bretagne, l’Irlande, l’Australie, l’Allemagne, l’Espagne, le Canada et les USA. Le participant intĂšgre gĂ©nĂ©ralement un Ă©tablissement public et est hĂ©bergĂ© chez une famille proche de l’école. Nacel a dans son catalogue des programmes de scolaritĂ© Ă  l’étranger de 3 mois, 6 mois ou une annĂ©e. Les pays proposĂ©s Ă  ce jour sont les USA, l’Angleterre, l’Irlande, l’Espagne et l’Allemagne. AFS Vivre Sans FrontiĂšre est une association de loi 1901 mais les tarifs de ses programmes se rapportent plus Ă  ceux d’un organisme de sĂ©jours linguistiques. AFS propose entre autres des semestres ou annĂ©es scolaires Ă  l’étranger pour les 15-18 ans. Le CEI organise des sĂ©jours linguistiques d’un trimestre, un semestre ou un an avec accueil en famille et dans un lycĂ©e. DestinĂ©s aux 15-18 ans, ils sont proposĂ©s dans de nombreux pays. Le programme 80 jours de Calvin Thomas consiste Ă  partir un trimestre en immersion en Ă©cole et dans une famille. DestinĂ© aux 14-19 ans, cette formule existe aux USA, au Canada, en Australie, en Nouvelle-ZĂ©lande et en Afrique du Sud. Le coĂ»t pour 3 mois oscille entre 5000 et 8500€ tout inclus sauf vos dĂ©penses personnelles. WEP a une offre trĂšs Ă©tendue pour les lycĂ©ens. Avec eux vous pourrez aussi bien partir aux États-Unis, en Australie ou en Angleterre qu’en Equateur, en Chine ou en Afrique du Sud et vous intĂ©grer dans un lycĂ©e local. Leurs formules pour les lycĂ©ens sont variĂ©es annĂ©e, semestre ou courte durĂ©e, pour un programme scolaire ou du volontariat et grĂące Ă  un entretien, leurs conseillers s’attachent Ă  cibler le programme le plus adaptĂ© Ă  chaque profil. Leur site est trĂšs bien fait, vous trouverez facilement les offres qui rĂ©pondent Ă  vos critĂšres. STS SĂ©jours Linguistiques s’est spĂ©cialisĂ© notamment dans les scolaritĂ©s Ă  l’étranger pour les lycĂ©ens. Ayant des accords avec des Ă©coles dans de nombreux pays, c’est un organisme que vous pouvez consulter si vous recherchez des tarifs plutĂŽt infĂ©rieurs Ă  la moyenne. Atout linguistique propose aux 13-19 ans des sĂ©jours avec scolaritĂ© Ă  l’étranger dans ces mĂȘmes 5 pays. Attention aux brochures d’organismes linguistiques qui indiquent une scolaritĂ© Ă  l’étranger mais qui proposent en rĂ©alitĂ© des programmes d’études en Ă©coles de langues et non pas dans un collĂšge ou lycĂ©e. Certains comme EF Education First ont dĂ©veloppĂ© de nombreux sĂ©jours accessibles Ă  partir de 16 ans pour prendre des cours intensifs de langues, prĂ©parer un examen officiel de langues ou l’entrĂ©e dans une universitĂ©. Ces programmes sont diffĂ©rents d’une annĂ©e scolaire Ă  l’étranger. A NOTER
 En Australie et en Nouvelle-ZĂ©lande les grandes vacances scolaires sont en Ă©tĂ©, mais leur Ă©tĂ© commence en dĂ©cembre ! Heureusement les Ă©changes avec les lycĂ©es s’adaptent Ă  notre calendrier scolaire, l’étudiant pourra donc commencer en octobre et terminer en juin mais il rentrera en France entre mi-dĂ©cembre et fin janvier. L’avantage de ces organismes est qu’ils s’occupent de tout et ont un contact sur place qui s’assure du bon dĂ©roulement du sĂ©jour. Evidemment cela a un coĂ»t
 qui peut atteindre des sommes Ă©levĂ©es selon la durĂ©e et la destination comptez de 11000 Ă  20000€ pour un semestre, et de 14000€ au double pour une annĂ©e. Cela dit, ces immersions longue durĂ©e sont non seulement le seul moyen pour un jeune de revenir avec un excellent niveau en langues mais elles sont aussi bien souvent l’annĂ©e scolaire qui leur laissera les meilleurs souvenirs dixit ceux qui en reviennent !.
Lescentres d’intĂ©rĂȘt du mĂ©tier Historien. Ecrire, Lire EnquĂȘter, Analyser Enseigner, Former, Transmettre Travailler dans un milieu scientifique Travailler dans la culture, l'art, l'histoire. Il enquĂȘte, fouille les archives, dĂ©vore des milliers de livres. L’historien cherche Ă  comprendre des faits survenus dans notre passĂ©.
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RĂ©digerune synthĂšse de gĂ©o au bac Pro. Comme en histoire le but de la rĂ©daction d’une synthĂšse est la mobilisation de connaissances, l’emploi des rĂ©ponses
Les licences Accessible avec le bac, le diplĂŽme national de licence, 1er niveau d'Ă©tudes Ă  l'universitĂ©, s'obtient aprĂšs six semestres d'Ă©tudes 3 ans. La licence se dĂ©cline en une quarantaine de mentions, allant du droit, Ă  l'informatique, en passant par les arts. OrganisĂ©e en parcours types, dĂ©finis par chaque universitĂ©, la licence permet d'acquĂ©rir une culture gĂ©nĂ©rale solide, des compĂ©tences disciplinaires, transversales et linguistiques. AprĂšs la licence, il est possible de poursuivre des Ă©tudes en master pour 2 ans dans un parcours en cohĂ©rence avec la licence suivie, mais aussi en Ă©cole de commerce, en Ă©cole d'ingĂ©nieurs, ou autres formations spĂ©cialisĂ©es... AprĂšs une 2e annĂ©e validĂ©e L2, accĂšs possible en licence professionnelle pour 1 an. Lire l'article sur l’organisation des licences À savoir Au programme de la mention histoire, l'Ă©tude des pĂ©riodes historiques de l'AntiquitĂ© Ă  l'histoire contemporaine, la mĂ©thodologie du comentaire et de la dissertation historiques. Au cours de la licence, des parcours sont proposĂ©s comme des parcours gĂ©ographie, histoire de l'art, histoire-gĂ©ographie, mĂ©tiers de l'enseignement, lettres, documentation ou encore prĂ©paration aux concours des IEP, des Ă©coles de titulaires de la licence poursuivent majoritairement leurs Ă©tudes master, Ă©cole spĂ©cialisĂ©e, grande Ă©cole... vers les mĂ©tiers de l'enseignement, de la documentation, de l'information et de la communication, de la protection et de la valorisation du patrimoine historique et culturel, de l'Ă©dition... ou prĂ©parent les concours de la fonction publique pour devenir bibliothĂ©caire, assistant de conservation du patrimoine, chargĂ© d'Ă©tudes documentaires, secrĂ©taire de mairie, de mĂ©tiers le plus souvent aprĂšs un bac + 5 archiviste ; assistant/e ou attachĂ©/e territorial/e de conservation du patrimoine ; enseignant/e-chercheur/euse ; enseignant/e dans les Ă©coles, collĂšges ou lycĂ©es ; guide confĂ©rencier /Ăšre ; journaliste. Les attendus Parcoursup Attendus nationaux de la plateforme d'inscription dans l'enseignement supĂ©rieur ParcoursupOutre la diversitĂ© des formations de 1er cycle, et les spĂ©cificitĂ©s qu'y apporte chaque Ă©tablissement, des Ă©lĂ©ments de cadrage national ont Ă©tĂ© dĂ©finis avec le concours de l'ensemble des acteurs de l'enseignement supĂ©rieur pour informer les candidats et leurs est attendu des candidats en licence Mention HISTOIRE Savoir mobiliser des compĂ©tences en matiĂšre d'expression Ă©crite et orale afin de pouvoir argumenter un raisonnementCette mention suppose en effet des qualitĂ©s dans la comprĂ©hension fine de textes de toute nature et de solides capacitĂ©s d'expression, Ă  l'Ă©crit comme Ă  l'oral, afin de pouvoir analyser, argumenter, construire un raisonnement, synthĂ©tiser, produire et traiter des contenus d'un bon niveau dans au moins une langue Ă©trangĂšre niveau BCette mention comporte en effet obligatoirement des enseignements de langues vivantes. La maĂźtrise d'au moins une langue au niveau baccalaurĂ©at est donc intĂ©ressĂ© par la dĂ©marche scientifique Cette mention suppose la capacitĂ© Ă  comprendre et produire des raisonnements logiques et argumentĂ©s Ă  partir de donnĂ©es et de concepts issus de diffĂ©rentes preuve de curiositĂ© intellectuelle et plus particuliĂšrement pour les sciences humainesLa licence Histoire a pour objet en effet l'Ă©tude et la comprĂ©hension du phĂ©nomĂšne humain, dans toute sa richesse, sa temporalitĂ©, sa spatialitĂ©, sa diversitĂ© et sa travailler de façon autonome et organiser son travailCet attendu marque l'importance, pour la formation, de la capacitĂ© du candidat Ă  travailler de façon autonome. Comme beaucoup de formations universitaires, la formation en licence d'histoire laisse en effet une place substantielle Ă  l'organisation et au travail personnel. Avoir un intĂ©rĂȘt pour la recherche documentaireLa formation en histoire requiert en effet l'analyse combinĂ©e de nombreuses sources historiques qu'il faut pouvoir comprendre et mettre en un intĂ©rĂȘt pour les questions historiques, politiques, Ă©conomiques et socialesL'intĂ©rĂȘt pour l'histoire est bien Ă©videmment essentiel. Mais l'histoire ne peut cependant ĂȘtre Ă©tudiĂ©e indĂ©pendamment des rĂ©alitĂ©s politiques, Ă©conomiques et sociales. Les admissionsEn L1 admission via la procĂ©dure Parcoursup les bacheliers gĂ©nĂ©raux sont L2 ou L3 admission sur dossier les Ă©tudiants ayant dĂ©jĂ  effectuĂ© 2 annĂ©es d'Ă©tudes supĂ©rieures, notamment une classe prĂ©pa littĂ©raire. Les poursuites d'Ă©tudesSelon les parcours de licence, les poursuites d'Ă©tudes sont de parcours de licence administration ; documentation ; histoire de l'art et/ou patrimoine ; journalisme-communication ; mĂ©tiers de l'enseignement ; mĂ©tiers du livre ...Avec une L2 deuxiĂšme annĂ©e de licence validĂ©e poursuite en licence professionnelle 1 an d'Ă©tudes. Avec une licence validĂ©e L3 poursuite en master 2 ans d'Ă©tudes en Ă©coles de journalisme, de communication ou en IEP institut d'Ă©tudes politiques ; prĂ©paration des concours de la fonction publique bibliothĂ©caire, assistant de conservation du patrimoine, chargĂ© d'Ă©tudes documentaires, secrĂ©taire de mairie, etc.. Les parcours histoire, gĂ©ographie-histoire sont Ă  privilĂ©gier pour prĂ©parer en master les concours de l'enseignement CRPE concours de recrutement de professeur des Ă©coles, CAPES histoire - gĂ©ographie concours de recrutement d'enseignant de collĂšge ou de lycĂ©e, CAPLP histoire - gĂ©ographie-lettres concours de recrutement d'enseignant de lycĂ©e professionnel, agrĂ©gation d' en savoir plus sur les masters, voir le portail national des masters OĂč se former ? Vous pouvez saisir un critĂšre gĂ©ographique facultatif * DĂ©solĂ©, nous n'avons pas rĂ©ussi Ă  vous gĂ©olocaliser. RĂ©essayez ultĂšrieurement. ou 76 rĂ©sultats 76 Ă©tablissements Affiner ma sĂ©lection Aucun rĂ©sultat trouvĂ© pour ». Pour une rĂ©ponse personnalisĂ©e, vous pouvez contacter un conseiller du service de l'Onisep Mon orientation en ligne
Commenttransmettre son histoire, son passĂ© et sa culture ? SĂ©quence 3 : Parcours d'une Ɠuvre intĂ©grale. Comment concilier l'appartenance Ă  deux cultures ? PrĂ©paration au
1Accompagnement. Terme irritant. Irritant car vĂ©ritable fourre-tout. OĂč le guide cĂŽtoie le musicien, le conseiller, l’entraĂźneur, le tuteur voire le mentor ou l’initiateur. Qui renvoie Ă  l’accompagnement de la fin de vie, Ă  la conduite accompagnĂ©e, Ă  la recherche de l’emploi ou au partage d’un moment. Mais terme incontournable dans le paysage social depuis maintenant prĂšs de vingt ans. Ce dĂ©but de 21Ăšme siĂšcle signe une sociĂ©tĂ© fonctionnant sur le mode de l’accompagnement. Pour le pire et le meilleur, comme dans tout arrangement dĂ©terminant mais provisoire. 2DĂšs les premiers travaux dĂ©diĂ©s Ă  la question, on perçoit qu’on ne saurait rĂ©duire l’accompagnement Ă  un mode uniforme, qu’il dĂ©signe tant une fonction qu’une posture, renvoyant Ă  une relation et Ă  une dĂ©marche qui, pour ĂȘtre spĂ©cifiques, n’en sont pas moins vouĂ©es Ă  devoir s’adapter Ă  chaque contexte et chaque matrice relationnelle Paul, 2004. S’il Ă©tait possible alors de dresser l’inventaire des publications en se garantissant de n’en oublier aucune ou peu, qu’en est-il aujourd’hui ? Que s’est-il jouĂ© au cours de ces annĂ©es ? L’accompagnement a-t-il pĂ©nĂ©trĂ© de façon identique tous les secteurs ? Quelles formes a-t-il privilĂ©giĂ©es ? Est-il possible d’identifier les indices d’une Ă©laboration conceptuelle ? Peut-on repĂ©rer quelles tendances en orienteraient la pratique ? Il s’agit moins de dresser un inventaire qui prĂ©tendrait au recensement exhaustif des travaux que de se donner les moyens de rĂ©pondre Ă  cette question quelles orientations conceptuelles peuvent ĂȘtre mises en Ă©vidence comme indices d’une structuration de cette pratique et que laissent-elles en jachĂšre ? 3L’entrĂ©e par les secteurs professionnels comme analyseur repose sur l’idĂ©e de vĂ©rifier s’il est encore possible d’identifier quelques Ă©lĂ©ments de diffĂ©renciation, mĂȘme tĂ©nus, dans la conception de l’accompagnement, ne serait-ce que par l’affĂ»tage d’un vocabulaire spĂ©cifique. Si on utilise lĂ  le terme de coaching ou de tutorat en lieu et place de celui d’accompagnement, les pratiques dĂ©signĂ©es sont-elles radicalement diffĂ©rentes – ou bien, tout en procĂ©dant d’une contextualisation obligĂ©e, renvoient-elles Ă  des Ă©lĂ©ments fondamentaux communs ? Cette investigation montre qu’on ne peut concevoir l’accompagnement que dans la diversitĂ©. Mais, si on ne peut statuer sur l’uniformitĂ© ou l’homogĂ©nĂ©itĂ© des conceptions de l’accompagnement, il apparaĂźt que toutes ces formes reposent bien sur un soubassement d’un univers foisonnant4Nous nous proposons d’esquisser un Ă©tat des lieux Ă  travers quatre figures majeures de l’espace professionnel de l’accompagnement le travail social, l’éducation et la formation, le secteur de la santĂ©, la gestion des emplois et des compĂ©tences insertion, orientation, ressources humaines. D’une cĂŽtĂ©, ces quatre secteurs ne sont pas dĂ©pourvus d’indicateurs quant Ă  la propagation de l’accompagnement depuis une vingtaine d’annĂ©es. De l’autre, ils renvoient aux champs des pratiques professionnelles les plus concernĂ©es par l’accompagnement. C’est enfin une organisation que l’inventaire des publications de ces deux derniĂšres dĂ©cennies confirme. 5En effet, cette rĂ©flexion a tout d’abord supposĂ© une prospection ayant pour objet de recueillir un historique bibliographique des productions dĂ©diĂ©es Ă  l’accompagnement. La source de cet inventaire [2] rĂ©pond au choix de tenir compte des ouvrages qui font rĂ©fĂ©rence pour les praticiens de l’accompagnement. Sur un plan mĂ©thodologique, le lecteur ne s’étonnera pas de trouver des citations indirectes il a Ă©tĂ© choisi de laisser apparaĂźtre les rĂ©fĂ©rences sur lesquelles les auteurs qui balisent cette rĂ©flexion s’appuient pour Ă©laborer leur pensĂ©e de l’accompagnement. 6Si 2044 ouvrages en 2008 rĂ©pondent Ă  l’index accompagnement, seuls les douze premiers titres Ă©chappent Ă  l’intrusion des produits dĂ©rivĂ©s tels que les recettes d’accompagnement, le guide, la notice, la mĂ©thode ou la partition d’accompagnement. Mais ces douze premiers ouvrages dĂ©crivent une cartographie assez complĂšte de la pĂ©nĂ©tration de l’accompagnement en confirmant les quatre secteurs professionnels repĂ©rĂ©s. Ils pointent tout d’abord un intĂ©rĂȘt social certain pour la question de l’accompagnement, notamment au travers d’un de ses ancrages, celui des soins palliatifs. Ce n’est qu’ensuite qu’on aborde ses usages particuliers comme celui de la Validation des acquis de l’expĂ©rience VAE, le Bilan de compĂ©tences ou la conduite de changement. Puis viennent tous les moments et occasions qui lient l’accompagnement Ă  la vie quotidienne mĂȘlant l’accompagnement de la naissance et de la mort, des souffrances et des deuils, des traumatismes, des dĂ©pendances, des incapacitĂ©s et des douleurs, l’accompagnement spirituel, psychologique ou Ă©ducatif, l’accompagnement des enfants et des adolescents, des malades, des victimes, des handicapĂ©s, des sans domicile fixe. Plus on s’éloigne, plus on se trouve dans les usages d’objet de l’accompagnement notamment les documents d’accompagnement des programmes officiels. 7Le terme tutorat » 387 titres ne prĂȘte pas Ă  une telle polysĂ©mie. Il cerne tout de suite ses objets l’enseignement, la formation, le travail universitaire ou le tutorat en entreprise, avec une concentration d’ouvrages avant 2000. Le terme coaching » rĂ©fĂšre seulement Ă  389 ouvrages, tous de parution rĂ©cente entre 2004 et 2008. Le terme conseil » renvoie Ă  11313 rĂ©fĂ©rences et confronte Ă  pire difficultĂ© que pour l’accompagnement la dilution du sens vient de son usage liĂ© Ă  tous les actes d’une vie humaine, personnelle et professionnelle. Le conseil n’est pas ou peu l’objet d’une conceptualisation. Les conseils sont donnĂ©s par un expert autant que par l’amie au dĂ©butant, Ă  la future mĂšre ou au jeune papa, pour une vie meilleure ou pour rĂ©ussir, mĂȘme s’il renvoie Ă  un mĂ©tier celui de consultant - et Ă  des instances officielles le Conseil d’État, le Conseil constitutionnel. 8Si l’accompagnement comme mot et pratique s’étend, semble-t-il, indistinctement Ă  travers les quatre champs professionnels que nous venons d’évoquer, on peut se questionner sur la place qu’ils lui ont rĂ©servĂ©e. En effet, pour comprendre l’inscription paradoxale de l’accompagnement au sein des pratiques professionnelles, on peut avoir recours Ă  la mĂ©taphore du centre et de la marge, sur la base d’un principe le paradoxe survient lorsqu’on perçoit que le centre visibilise Ă  sa pĂ©riphĂ©rie ce qu’il a besoin de se taire Ă  lui-mĂȘme NĂšgre 1999. Le stigmate, construit socialement, est Ă  la fois l’indice d’une faille produite dans la normalitĂ© du moment et agent actif de sa mise sous le boisseau. Mais, si on a affaire ici Ă  deux Ă©lĂ©ments qui font systĂšme, c’est bien parce que ce n’est qu’en se diffĂ©renciant de ses marges et en permettant la circulation du sens que la centralitĂ© atteste de son statut. Ainsi l’attention portĂ©e Ă  un type de problĂšme social et la rĂ©ponse construite collectivement participent finalement Ă  la dĂ©finition et au maintien du problĂšme. C’est pourquoi on trouve prĂ©cisĂ©ment l’accompagnement en marge de toutes les institutions centrales et pourquoi les professionnels sont inĂ©vitablement face Ă  des situations paradoxales puisque du fait d’ĂȘtre dĂ©diĂ©s Ă  un type de problĂšme censĂ© ĂȘtre rĂ©gulĂ© par la fonction et des dispositifs d’accompagnement, ils participent eux-mĂȘmes du problĂšme, de sa dĂ©finition et de son maintien NĂšgre, 1999.C’est ainsi que l’on voit, par exemple, le champ de l’éducatif avoir recours Ă  l’accompagnement qui formule son aide aux devoirs » en accompagnement scolaire » puis en accompagnement Ă  la scolaritĂ© ». Mais cet accompagnement est en fait confiĂ©, hors des murs de l’institution, Ă  des associations composĂ©es de bĂ©nĂ©voles [3]. De la mĂȘme façon, l’institution de la santĂ©, tout en reconnaissant une faille dans son systĂšme quant Ă  l’accompagnement de la personne, dĂ©lĂšgue le plus souvent ce service Ă  des associations. Il en est de mĂȘme de l’ANPE qui sous-traite Ă  des cabinets privĂ©s ses dispositifs d’accompagnement ou l’entreprise qui a recours Ă  des coachs extĂ©rieurs au systĂšme. D’une part, l’accompagnement est censĂ© participer du changement mais, assujetti dans les marges du centre, il contribue Ă  la reproduction des schĂšmes les professionnels, mĂȘme satellisĂ©s, font partie du systĂšme. De l’autre, et selon les contextes, il peut soit participer du statu quo soit contribuer Ă  de nouvelles voies de rĂ©ponses, les rĂ©ponses traditionnelles ayant Ă©tĂ© identifiĂ©es comme inappropriĂ©es. Cette position pĂ©riphĂ©rique de l’accompagnement permet en fait une marge de manƓuvre, un autrement faire » qui est aussi source potentielle de crĂ©ativitĂ© [4]. Enfin, dans la plupart des situations, il n’aura Ă©chappĂ© Ă  personne que l’accompagnement signe en quelque sorte l’échec du collectif et, s’il est socialement valorisĂ©, il n’est pas certain qu’il soit valorisant pour ceux qui l’ dans le secteur du travail social9Si l’on commence cette exploration par le secteur du travail social, c’est qu’il est l’un des premiers Ă  faire un usage professionnel du terme accompagnement. Pour autant, est-ce qu’on accompagne aujourd’hui comme on le faisait il y a vingt ans ? Et si le mot dĂ©signe aujourd’hui d’autres rĂ©alitĂ©s professionnelles, qu’est-ce qui a bien pu produire ce changement ?L’accompagnement comme changement de fonction et de posture10On peut effectivement prendre note de l’usage du terme accompagnement dans le travail social Ă  travers trois auteurs. Fustier 1993 montre que l’accompagnement dĂ©signe, dans les annĂ©es 70-80, les tĂąches liĂ©es Ă  la vie quotidienne des rĂ©sidents en institution lever, repas, toilette, etc., par distinction avec les tĂąches des experts le mĂ©decin, le psychologue, le psychomotricien, le kinĂ©sithĂ©rapeute. On peut dĂ©jĂ  dire que l’accompagnement, dans cette forme premiĂšre, ne rĂ©fĂšre pas Ă  ceux qui sont dĂ©tenteurs du savoir. Ensuite, on vĂ©rifiera que cette notion d’accompagnement, si chĂšre aux travailleurs du social, n’a pas toujours constituĂ© leur posture les travaux de NĂšgre 1999 montrent comment l’éducateur spĂ©cialisĂ© est passĂ© de la fonction d’observateur Ă  prĂ©tention scientifique annĂ©es 1950 Ă  celle de spĂ©cialiste de la relation Ă  visĂ©e thĂ©rapeutique annĂ©es 1960 Ă  la fonction actuelle d’accompagnateur social. Toutefois, il met en garde il ne faut pas croire que ces trois logiques ne coexistent pas encore. Enfin, comme le montre De Robertis 1994, l’action qui vise Ă  soutenir une personne ou un groupe de personnes est, depuis ses origines, constitutive du travail social. Mais les termes pour dĂ©signer cette dĂ©marche ont changĂ© au cours des annĂ©es ainsi est-on passĂ© de l’assistance au 19Ăšs, Ă  l’aide et la protection entre 1904 et 1930, au suivi entre 1930 et 1945, Ă  la prise en charge entre 1946 et 1970, puis Ă  l’approche globale et Ă  la notion d’intervention entre 1970 et 1985 et finalement Ă  l’accompagnement Ă  partir de 1985, notion qui tente de se dĂ©finir par son contraire non les mots ne sont jamais neutres et tous ces termes traduisent un souci de positionner la distance Ă  l’autre 11 prise en charge » gestion en extĂ©rioritĂ© des besoins de la personne conçue comme objet ; suivi » maintien dans la subordination d’un lien contrĂŽlant / Ă©mancipant, toujours en extĂ©rioritĂ© ; accompagnement » impliquĂ© dans la relation, l’accompagnant incite l’accompagnĂ© Ă  passer d’une position de prise en charge Ă  celle de sujet-acteur.Par ailleurs, la relation d’accompagnement elle-mĂȘme est un outil utilisĂ© par le lĂ©gislateur [5] elle est inscrite en tant que telle dans le code de l’action sociale. Elle vient rĂ©interroger les pratiques en instaurant l’idĂ©e d’un principe d’adhĂ©sion comme condition de la relation d’accompagnement lĂ  oĂč il n’y a qu’obligation et injonction. C’est le cas de la relation tutĂ©laire qui, par le fait de son imposition, montre que l’adhĂ©sion de la personne accompagnĂ©e est une condition de possibilitĂ© de toute forme de relation d’accompagnement », souvent transgressĂ©e, mais qui, paradoxalement, par son caractĂšre non discutable, permet aussi aux personnes d’ investir librement le sens d’une relation qui leur est imposĂ©e » Eyraud, 2005. L’accompagnement apparaĂźt ainsi comme une fonction sinon nouvelle, au moins valorisĂ©e par le contexte actuel et la primautĂ© accordĂ©e Ă  l’individu. On voit ici comment cette fonction doit sa spĂ©cificitĂ© Ă  se diffĂ©rencier des logiques avec lesquelles elle s’articule, notamment des logiques de contrĂŽle et de prise en charge avec l’avĂšnement de l’accompagnement, la personne accompagnĂ©e est elle-mĂȘme partie prenante de la relation au sein de laquelle se jouent son projet et les conditions de son insertion sociale et travaille ainsi, peu ou prou, au guidage ou au paramĂ©trage d’autrui en tant que sujet capable de faire preuve d’autonomie en exerçant sa capacitĂ© Ă  Ă©voluer au sein de situations problĂ©matiques le projet est l’outil de cette autonomisation. De lĂ  dĂ©coule la question Ă©thique. On voit donc que l’accompagnement se trouve pris dans le systĂšme qui le gĂ©nĂšre puisque c’est par rĂ©fĂ©rence au problĂšme social du moment et au climat thĂ©orique ambiant que l’éducateur est appelĂ© Ă  dĂ©coder les situations-problĂšmes et Ă  rĂ©flĂ©chir son mode d’action NĂšgre, 1999. D’oĂč le glissement identifiĂ© par Lerbet-SĂ©rĂ©ni 1999 du paradigme constructiviste au paradigme de l’autonomie [6], pointant sur les questions d’autorĂ©fĂ©rence, d’autoĂ©valuation, et sur la prise en compte du flou, de l’indĂ©cidable, du paradoxal. 12L’accompagnement dans ce secteur est ainsi liĂ© NĂšgre, 1999au dĂ©veloppement d’actions territorialisĂ©es impliquant le fonctionnement en rĂ©seau autour d’un objectif commun et un partenariat afin de disposer d’une palette de possibilitĂ©s mais ayant comme effet secondaire inattendu d’un rĂ©trĂ©cissement de la marge de manƓuvre de chaque corps professionnel ;Ă  la centration sur les cas sociaux adultes en risque d’exclusion installant l’accompagnement dans la visibilisation du problĂšme et entretenant la confusion entre politiques d’insertion et accompagnement ;Ă  l’évolution des sciences sociales dont il reflĂšte la conception des rapports du sujet et du social il valorise l’interaction verbale et une conception du rĂ©el apprĂ©hendĂ© comme une construction, produit des relations entre les sujets ;par consĂ©quent, Ă  la valorisation de concepts tels que celui d’ la notion d’accompagnement s’instaure sur la base d’un ensemble de caractĂ©ristiques telles que la considĂ©ration globale de la personne et la personnalisation des projets en dĂ©coulent. La conception et la mise en Ɠuvre de ces projets incombant aux professionnels ainsi que la nĂ©gociation avec les partenaires, l’accompagnement, par son ajustement aux contraintes sociales, se constitue comme champ de tensions accompagnement individualisĂ© ou gestion de masse ? », autonomisation ou conformisation ? » NĂšgre, 1999. On perçoit lĂ  que l’accompagnement, bien que centrĂ© sur un objet-tiers le projet, est encore en tension entre l’intersubjectivitĂ© au sens strict et une rĂ©elle visĂ©e d’aider au positionnement rĂ©flexif d’ comme ingrĂ©dient d’un changement institutionnel13Selon Danancier 1999, l’accompagnement social peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un des Ă©lĂ©ments d’une clinique institutionnelle avec sa double fonction thĂ©rapeutique et apprenante. Pour l’auteur, si le thĂ©rapeutique concerne l’interaction de l’individu avec l’autre et a pour champ l’individualisation ; l’apprentissage vise l’interaction de l’individu avec les situations conçues dans une perspective Ă©ducative et son champ est celui des compĂ©tences gĂ©nĂ©rales liĂ©es Ă  l’autonomisation. Cette double fonctionnalitĂ© s’appuie sur trois principes. L’accompagnement social s’adresse Ă  la question de l’avenir et pose la reprĂ©sentation d’un usager en mouvement, en progression possible. Il n’existe pas de parcours standard mĂȘme au sein d’une population identifiĂ©e par une mĂȘme difficultĂ©. L’idĂ©e de catĂ©gorie devient suspecte mais son effacement trĂšs relatif et avec elle la notion de programme. L’objet du travail social n’est plus seulement l’acquisition d’apprentissages dĂ©limitĂ©s parler, Ă©crire, se dĂ©placer il prĂ©tend englober toutes les dimensions de la vie affective, intellectuelle, environnementale et plus prĂ©cisĂ©ment l’interaction entre ces dimensions Danancier, 1999. 14Le projet individualisĂ© au nom de ces principes devient un enjeu Ă©thique de l’accompagnement en liant deux notions clefs l’évaluation du parcours de l’usager et son adhĂ©sion aux actions qui lui sont proposĂ©es, Ă  dĂ©faut de toujours pouvoir ĂȘtre nĂ©gociĂ©es avec lui [7]. Il nĂ©cessite donc un environnement institutionnel capable d’analyser les Ă©lĂ©ments de cette dynamique qui instaure un des dilemmes de la fonction d’accompagnement accompagner et/ou Ă©valuer et, Ă  la suite accompagner et/ou modĂ©lisation du lien d’accompagnement15Si on voit, au travers des travaux prĂ©cĂ©dents, apparaĂźtre l’accompagnement en tant que fonction et posture, c’est au lien d’accompagnement que se consacrent les travaux de Fustier 2000. ConsidĂ©rant que le cƓur de l’accompagnement est bien la relation, il importe pour lui de comprendre la nature du lien qui se tisse avec autrui. Or la relation d’accompagnement, en s’institutionnalisant, confronte Ă  une mission paradoxale donner de soi Ă  autrui et ĂȘtre payĂ© pour le faire. Ainsi Fustier dote-il la relation de caractĂ©ristiques fortes puisqu’elle exige d’ĂȘtre pensĂ©e en termes d’équilibre rĂ©sultat du contrat ou de dĂ©sĂ©quilibre rĂ©sultat du don. Le lien asymĂ©trique apparaĂźt pour l’auteur comme une posture dĂ©fensive permettant au professionnel d’éviter dans la relation tout trouble Ă©motionnel et de se protĂ©ger contre toute identification Ă  l’autre. Mais offrir Ă  l’accompagnĂ© la reconnaissance d’une identitĂ© de semblable, suspendre provisoirement l’asymĂ©trie afin de produire une reconnaissance de la personne comme sujet, porte le risque de sacrifier tout ou partie des Ă©lĂ©ments diffĂ©renciateurs qui dĂ©finissent la position professionnelle et de provoquer ce retour Ă  la similitude conduisant Ă  la confusion des places. 16Or, et c’est sur cette base que se dĂ©veloppe la rĂ©flexion de Fustier, tout lien d’accompagnement est plus ou moins saturĂ© par ces deux variables un Ă©change contractuel mode de socialitĂ© primaire et un Ă©change par le don socialitĂ© secondaire. Par l’institution, les personnes reçoivent des services qui posent la question de pourquoi fait-il cela ? ». Accompagner, c’est permettre que cette question soit soulevĂ©e parce qu’elle fait problĂšme, autoriser cette dĂ©marche voire la favoriser mais ne pas en donner rĂ©ponse qui Ă©toufferait la question » car accompagner, c’est aussi accompagner la question de l’énigme d’autrui » Fustier, 2000. Que le professionnel tente de dire quelle est sa place, sa position dans l’échange, ce qu’il en est du problĂšme qui se pose, et il interrompt la dĂ©marche Il lui faut au contraire pouvoir et savoir rester dans une ambiguĂŻtĂ© suffisante, proposer de l’indĂ©cidable, afin qu’une Ă©laboration soit possible du cĂŽtĂ© de la personne » Fustier, 2000. Seule la capacitĂ© Ă  diffĂ©rencier ce qui relĂšve de la sphĂšre de l’agir professionnel de celle des projections interpersonnelles permettra au professionnel de tolĂ©rer pour son propre compte l’ambiguĂŻtĂ© de sa position. La contenance du paradoxe en rĂ©sulte. L’accompagnement s’en trouve liĂ© Ă  la mise en Ɠuvre des conditions permettant l’instauration d’un travail de la pensĂ©e de la part de l’accompagnĂ© Fustier, 2000. 17Ces perspectives, prenant en compte l’institutionnalisation de la relation d’accompagnement, contribuent donc Ă  une modĂ©lisation du lien qui ne relĂšve nullement de ce qui va de soi » et au questionnement Ă©thique qui en dĂ©coule. Ce que Fustier Ă©voque sans le dĂ©velopper, c’est que le rapport de soi Ă  l’autre est devenu, en un siĂšcle, problĂ©matique. Il rĂ©sulte probablement et parallĂšlement de la thĂšse d’une identitĂ© liĂ©e Ă  la reconnaissance de l’autre d’oĂč procĂšde le principe d’altĂ©ritĂ©, de la reconnaissance de l’autre comme semblable au-delĂ  des diffĂ©rences et de l’avĂšnement de la conception d’un sujet rĂ©flexif. Celui-ci est alors dĂ©fini par un mode de subjectivitĂ© le dotant d’une intĂ©rioritĂ© qui ne s’édifie que par un retour sur lui-mĂȘme. Le gain attendu de cette conception est que tout sujet se constitue au principe de son ĂȘtre et de ses actions par un acte de conscience Olivier 2008.L’accompagnement comme Ă©thique de la reconnaissance ?18L’accompagnement est bien indissociablement liĂ© Ă  un contexte sociopolitique. Et, si l’on suit les travaux d’I. Astier 2007, c’est d’un grand renversement » que rĂ©sultent ces gestes qui orientent les nouvelles rĂšgles du social activer, reconnaĂźtre, se rapprocher, personnaliser, accompagner, responsabiliser ». De quel renversement s’agit-il ? Celui de la dette sociale La sociĂ©tĂ© n’est plus redevable envers les individus ce sont les individus qui doivent faire montre de leur adhĂ©sion pour ĂȘtre protĂ©gĂ©s ». La consĂ©quence de ce protĂ©ger autrement » est le dĂ©veloppement de la culture de soi comme culture de masse la culture de l’individualitĂ© s’est muĂ©e en une injonction Ă  l’autorĂ©alisation dans un contexte de responsabilisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e » Astier, 2007. Au dĂ©tour, la solidaritĂ© s’est glissĂ©e dans une coquille neuve l’accompagnement fait passer de la relation d’aide Ă  l’aide Ă  la relation. Il ne s’agit plus d’exercer une pression, Ă©mancipatrice ou contrĂŽlante, mais d’inciter Ă  agir selon l’auteur, c’est cela accompagner. La nouvelle normativitĂ© est active. Le langage de l’accompagnement et celui de parcours remplacent la formulation en termes de projet. Sa pĂ©dagogie est celle d’une activation douce » et vise un individu capable d’inflĂ©chir le cours de sa vie » Astier, 2007. 19Les professionnels Ă©laborent alors une grammaire d’intervention » adĂ©quate, reposant sur des valeurs d’équitĂ© plutĂŽt que d’égalitĂ©, qui contribue Ă  restaurer la confiance en soi premier objectif affichĂ©, le respect et l’estime de soi, en Ă©tant au plus prĂšs des usagers. Cette grammaire d’intervention » s’adresse Ă  un individu concret, en situation, qu’il s’agit de mobiliser, autrement dit impliquer et responsabiliser. Comme les professionnels participent eux-mĂȘmes Ă  la dĂ©finition du contenu de leur activitĂ©, ils sont pris aussi dans une dynamique responsabilisante. Qu’on ne se mĂ©prenne pas, souligne l’auteur, l’individu est toujours une question d’institution et non de subjectivitĂ©. Se conduire comme une personne n’est pas une chose personnelle c’est une rĂšgle, la libertĂ© de choisir sa vie s’impose. DĂšs lors, tous ces dispositifs organisĂ©s autour du slogan la personne au centre », liĂ©s aux politiques d’insertion, de proximitĂ©, d’accompagnement, de prise en charge de la dĂ©pendance ou de la souffrance psychique et sociale, tous sont traversĂ©s par une logique des formes de rĂ©alisation de soi et rĂ©pondent Ă  un nouveau besoin de l’individu contemporain le besoin de reconnaissance qui lie la construction de l’identitĂ© Ă  l’altĂ©ritĂ©. Ainsi le passage de l’individu Ă  la personne correspond au passage du travail sur autrui au travail avec autrui sous-tendu par une logique d’individualisation qui confĂšrerait ce pouvoir de rendre chacun responsable de sa vie ». Tout en ne pouvant esquiver un ancrage institutionnel qui lui donne sa lĂ©gitimitĂ©, l’accompagnement s’en trouve dĂ©fini comme un acte effectuĂ© par des personnes pour des personnes Astier, 2007.Ce que l’auteur n’aborde pas, et qu’on ne saurait banaliser, est l’emploi rĂ©current du terme dispositif pour nommer les moyens d’action des professionnels en matiĂšre d’accompagnement. Il faut se rĂ©fĂ©rer Ă  Foucault 2001 pour apercevoir le lien entre dispositif et gouvernementalitĂ© ou gouvernement des hommes ». Un dispositif dĂ©signe un ensemble de relations Ă©tablies entre diverses institutions [8]. L’ensemble de ces relations, dont les visĂ©es sont multiples voire contradictoires, donne forme Ă  des modes de gouvernementalitĂ© afin de faire face aux nouvelles problĂ©matiques d’un ensemble social donnĂ©. Ces dispositifs dans les sociĂ©tĂ©s occidentales ont surtout cherchĂ© Ă  rĂ©pondre Ă  cette nouvelle donne qu’on appelle l’individu et son existence, plus prĂ©cisĂ©ment l’individu comme instrument de stratĂ©gie Ă©conomique efficace » Olivier 2008. On ne saurait imaginer un dispositif sans un ensemble de processus tels que observer l’individu et son comportement, questionner son histoire, intervenir sur la base de savoirs observĂ©s et problĂ©matisĂ©s. Un dispositif [9] rĂ©sulte alors toujours du croisement du pouvoir et du savoir il renvoie Ă  toutes ces praxis qui disposent de l’homme, c’est-Ă -dire exigent de lui, sur un mode de commandement, dans le but de gĂ©rer, contrĂŽler, orienter les comportements [10]. Tout dispositif implique donc un processus de subjectivation [11] et c’est ce par quoi il est une machine de gouvernement » Agamben, 2007. Il demeure que le problĂšme dont hĂ©ritent les professionnels enrĂŽlĂ©s dans des dispositifs est bien d’ĂȘtre en mesure d’intervenir sur les processus de subjectivation car plus les dispositifs se font envahissants et dissĂ©minent leur pouvoir dans chaque secteur de notre vie, plus le gouvernement se trouve face Ă  un Ă©lĂ©ment insaisissable qui semble d’autant plus se soustraire Ă  sa prise qu’il s’y soumet avec docilitĂ© » Agamben, 2007.Se faire accompagner dans le champ de la formation20De ces mutations autour du besoin de reconnaissance et de sa relation Ă©troite avec la construction de l’identitĂ©, il en rĂ©sulte des consĂ©quences en matiĂšre de professionnalisation. En effet, dans cette nĂ©cessitĂ© d’ĂȘtre efficace ici et maintenant et non plus d’avoir un horizon professionnel sur le long terme, de devoir rendre compte de cette efficacitĂ© et d’avoir Ă  Ă©valuer sa pratique, professionnalisation et compĂ©tence vont de pair. DĂšs lors que ces nouvelles exigences conduisent Ă  reconnaĂźtre le caractĂšre d’apprenance liĂ© aux situations de travail, la formation n’est plus qu’une composante Ă©ventuelle [12]. Elle doit prendre en compte les terrains de stage qui constituent un ancrage effectif dans les rĂ©alitĂ©s professionnelles. Cet ancrage confĂšre au stagiaire un statut d’acteur de sa formation et d’artisan de son parcours. L’ancienne fonction de tutorat s’en trouve elle-mĂȘme remaniĂ©e puisque la dynamique de l’alternance relĂšve de la personne en formation. Il en rĂ©sulte une modification consĂ©quente de la fonction de formateur qui est alors engagĂ© dans l’aide Ă  la construction, par le stagiaire, du sens de ce qu’il a entrepris tant sur le plan de l’action que sur celui de la rĂ©flexion [13]. Cette posture d’aide Ă  la construction des savoirs est complexe dans la mesure oĂč, investi d’une fonction d’accompagnement, le formateur est impliquĂ© comme interlocuteur dans une dimension relationnelle singuliĂšre, avec ses alĂ©as, comportant des fonctions de guidance mĂ©thodologique et de tĂ©moin de progression donc d’ l’accompagnement Ă©merge en formation professionnalisation et compĂ©tences21On passe alors d’un modĂšle de la formation comme transmission Ă  celui de dĂ©veloppement de compĂ©tences dans lequel le formateur doit opter pour une autre posture, celle de facilitateur, en crĂ©ant les conditions d’apprentissage et les conditions de construction de l’expĂ©rience, sollicitant la rĂ©flexivitĂ©. De nouveaux champs thĂ©oriques doivent ĂȘtre convoquĂ©s pour sous-tendre cette conception. L’articulation thĂ©orie-pratique n’est pas simplement renversĂ©e c’est le statut de la thĂ©orie qui est remis en question, une thĂ©orie primant sur la rĂ©alitĂ© avec la tentation de l’application sans discernement d’un modĂšle thĂ©orique Ă©tranger aux rĂ©alitĂ©s des personnes et des groupes sociaux. En ce sens, comme le souligne Qribi 2008, ce qui est en jeu n’est pas une simple option intellectuelle mais bel et bien un impĂ©ratif Ă©thique ». 22LĂ  oĂč la formation, dans le prolongement de l’enseignement traditionnel et de sa pĂ©dagogie, accordait la primautĂ© aux savoirs Ă  transmettre dans le cadre d’une relation verticale maĂźtre-Ă©lĂšve, il s’agit dĂ©sormais, et sur la base d’une relation plus symĂ©trique, d’aider un adulte en formation Ă  construire son expĂ©rience. L’accompagnement participe donc du temps des savoirs d’action avec tout ce qu’il comporte la question des liens entre l’action et sa conceptualisation, la reconnaissance d’une pluralitĂ© d’entrĂ©es cognitives [14], la primautĂ© accordĂ©e Ă  la construction du sens des actions par les acteurs eux-mĂȘmes – et de la distinction toujours fragile entre l’éducatif et le formatif, le pĂ©dagogique et l’andragogique. Au-delĂ  de cette nĂ©cessaire distinction, peut-ĂȘtre faut-il entendre que le problĂšme de fond, qui perdure Ă  travers l’accompagnement, est celui de l’ agogie [15] », autrement dit l’attitude sous-jacente au conduire et le type de relation qui l’autorise. 23C’est bien ce que Donnay 2008 nous donne Ă  entendre. Pour qu’il y ait rĂ©flexivitĂ©, il ne s’agit pas seulement de dĂ©velopper une rĂ©flexion solitaire ne rĂ©fĂ©rant qu’à sa propre subjectivitĂ©. La double distanciation qui doit s’y opĂ©rer comme mise Ă  distance de la situation et prise de recul par rapport Ă  soi-mĂȘme suppose de l’intersubjectivitĂ©, introduite notamment par le dialogue. Cette posture que l’auteur dĂ©finit comme un nouveau mĂ©tier » suppose un repositionnement du formateur vis-Ă -vis du savoir pour qu’il soit lui-mĂȘme un praticien rĂ©flexif, capable d’explicitation et de formalisation de son savoir-agir tout en permettant Ă  l’autre de se penser par lui-mĂȘme » Donnay, 2008. PrĂ©cisĂ©ment, cette nouvelle professionnalitĂ© » le conduit Ă  se placer en position tierce il ne se substitue ni interfĂšre avec la lecture et la reconstruction du rĂ©el que fait l’accompagnĂ©. Autrement dit, le compagnon rĂ©flexif » ne s’interpose pas entre le rĂ©el et la personne qu’il accompagne Donnay, 2008.Ainsi les formateurs sont-ils attendus pour accompagner les professionnels par la mise en Ɠuvre d’un processus didactique qui s’apparente au compagnonnage » [16] et rompt avec l’éducatif et le pĂ©dagogique au sens traditionnel du terme. Cet accompagnement n’exige pas seulement un recentrage mettant l’ apprenant » au centre de sa formation. Il est un adulte s’éduquant » [17], un adulte se formant ». En s’impliquant lui-mĂȘme comme interlocuteur, l’accompagnant est inscrit dans une dynamique au sein de laquelle il doit tenir pleinement sa place et assumer son altĂ©ritĂ© tout en se retenant de penser, dire ou faire Ă  la place de l’autre. On pressent que la fonction d’accompagnement instaure un dilemme peu confortable entre une fonction formative et une fonction certificative autrement dit entre accompagner et/ou Ă©valuer. L’évaluation, Ă  moins d’assumer ses incohĂ©rences, ne peut plus se rĂ©duire Ă  une opĂ©ration rĂ©glĂ©e en totale extĂ©rioritĂ© Ă  la personne paradigme de l’enseignement Ă  celui de l’accompagnement24Mais en passant du paradigme de l’enseignement Ă  celui de l’accompagnement Beitone, 2001, on se dĂ©place d’une pĂ©dagogie du modĂšle et de l’exemplaritĂ© vers une pĂ©dagogie de l’émergence et de la mĂ©diation - et d’une relation hiĂ©rarchisĂ©e et dissymĂ©trique vers une relation tendant Ă  plus de symĂ©trie. En perdant une centration exclusive sur le contenu pour une centration sur la dĂ©marche, ces nouveaux dispositifs d’accompagnement en Ă©ducation ou formation tendent Ă  dĂ©finir les compĂ©tences mĂ©thodologiques comme enjeu des apprentissages en lieu mĂȘme des savoirs. Le formateur devient alors un facilitateur, un passeur. De lĂ  Ă  laisser entendre qu’il doive abdiquer de toute expertise et qu’il suffit d’ĂȘtre lĂ  Ă  cĂŽtĂ© d’un autre pour qu’il y ait apprentissage, il n’y a qu’un pas. Certains se trouvent donc Ă  se demander si l’accompagnement ne signifie pas la fin de l’éducation Lamarre, 2005. 25Cependant, le changement de rapport au contenu des connaissances qui ne sont non plus apprises d’un autre mais construites par soi s’appuie sur l’idĂ©e que cette construction permet Ă  celui qui s’y emploie d’en connaĂźtre le sens et a des effets transformateurs en boucle le sens ne saurait se dĂ©gager sans transformation des reprĂ©sentations, influençant Ă  leur tour les actions. La question du sens, question centrale de l’action humaine, a donc un rapport trĂšs Ă©troit avec l’accompagnement Berthon, 2003, non seulement parce que l’agir est la visĂ©e de tout accompagnement mais aussi parce que ce travail de mise en forme ne peut Ă©merger que d’une pratique ce travail du sens ne peut se faire seul, ce n’est pas que l’autre soit incapable mais bien que le sens ne peut Ă©merger que dans la dĂ©libĂ©ration interpersonnelle. RĂ©flexivitĂ© et altĂ©ritĂ©, comme le rappelle RicƓur 1990, se pensent ensemble. L’idĂ©e mĂȘme de sens exige l’intersubjectivitĂ©, le rapport au monde et le rapport Ă  autrui n’étant pas donnĂ©s indĂ©pendamment l’un de l’autre Rey, 1996. Ce travail de mĂ©diation suppose donc la place d’un tiers Ă  la fois suffisamment semblable » et suffisamment autre » Berthon, 2003 car seule la diffĂ©rence est constitutive de la relation. Il suppose Ă©galement que l’accompagnant, dans cette position tierce, veille Ă  Ă©tablir le lien entre la personne et le rĂ©el plutĂŽt que d’interfĂ©rer entre lui et cette la situation pĂ©dagogique Ă  une pĂ©dagogisation du social26Cet engouement pour l’accompagnement pourrait ĂȘtre imputĂ© Ă  trois facteurs. Le premier est liĂ© au dĂ©veloppement des pĂ©dagogies communicationnelles le rapport au savoir et sa valeur mĂȘme en sont modifiĂ©s. Le second provient vraisemblablement d’une contagion de l’idĂ©e de gouvernementalitĂ© dans tous les secteurs de l’existence, idĂ©e par laquelle les hommes essaient de se gouverner les uns les autres en prenant appui, comme l’a montrĂ© Foucault, sur les techniques de soi. Le troisiĂšme facteur en dĂ©coule et traduit la perte de lĂ©gitimitĂ© ou le discrĂ©dit des figures d’autoritĂ© le pouvoir s’y lĂ©gitime alors Ă  travers une loi qui s’exprime par un contrat, comme survivance des figures d’autoritĂ©. 27On perçoit ainsi Ă  quelle nĂ©cessitĂ© ces nouveaux dispositifs ayant pour objet de stimuler l’activitĂ© par la rĂ©flexion sont censĂ©s rĂ©pondre renvoyer l’individu adulte Ă  ses propres actes et Ă  ce qui les sous-tend, promouvoir l’avĂšnement d’un sujet rĂ©flexif comme autre nom de la responsabilisation. On se trouvera par consĂ©quent dans l’obligation de noter, Ă  travers l’inflation de l’idĂ©e d’accompagnement, que s’opĂšre un glissement de la sphĂšre de la formation vers de larges pans de la sociĂ©tĂ©. Dit autrement, il y a un risque pour que l’accompagnement, en contribuant au positionnement des individus dans le systĂšme, participe Ă  l’abandon de l’idĂ©e traditionnelle de formation comme culture Fabre, 1994. En participant Ă  l’ajustement des individus Ă  la sociĂ©tĂ©, la formation devient un mode de rĂ©gulation sociale. L’accompagnement ne se contenterait pas d’ĂȘtre un mode de relation au sein duquel autrui dĂ©veloppe son autonomie de sujet rĂ©flĂ©chissant et dĂ©libĂ©rant » mais il rendrait lisible et/ou conforme son parcours. Il y a donc un glissement insidieux de la situation pĂ©dagogique Ă  la question de la trajectoire socioprofessionnelle et, en retour, un effet de pĂ©dagogisation du conception spatialisĂ©e de l’accompagnement
28On pourra alors distinguer deux types de contributions celles qui optent pour penser l’accompagnement Ă  partir des philosophies de l’ĂȘtre et celles qui, en phase avec les exigences actuelles, optent pour les philosophies de l’agir. 29Les premiĂšres [18], portĂ©es par la vague roggĂ©rienne et ses postulats, sont mues par la tĂąche manichĂ©enne d’identifier le vĂ©ritable accompagnement » oĂč s’exercerait ce qui relĂšverait d’un art », peut-ĂȘtre mĂȘme d’un don ou d’un charisme » et se traduirait par une authentique Ă©coute ». Cet accompagnement tiendrait sa vĂ©ritĂ© Ă  ĂȘtre dĂ©fini Ă  partir de modĂšles traditionnels tels que l’accompagnement spirituel, les rites initiatiques et le compagnonnage. On ne peut certes aborder la relation d’accompagnement au mĂ©pris de ses origines historiques. Elle est sans aucun doute une forme anthropologique qui Ă©merge dĂšs qu’un ĂȘtre humain, cessant de fonctionner sur des modes archaĂŻques [19], dĂ©veloppe un peu de sollicitude Ă  l’égard d’un autre ĂȘtre humain. Ces modĂšles anciens Paul, 2004 continuent Ă  mobiliser l’imaginaire en proposant des principes rĂ©gulateurs, des rĂ©fĂ©rences Ă  des valeurs, transhistoriques et transculturelles. Mais on ne saurait les transposer tels que dans notre monde. On ne sous-estimera pas non plus ici la rĂ©manence d’une conception de l’aide conduisant Ă  une dĂ©finition de la personne accompagnĂ©e comme sujet en difficultĂ©, paralysĂ©, confrontĂ©, angoissĂ©, de toute façon incapable de rĂ©soudre seul la situation dans laquelle il se trouve et fort heureux de rencontrer une Ăąme bienfaitrice. 30Par ailleurs, pour d’autres auteurs, l’accompagnement s’est introduit dans le monde de l’éducation avec la promotion d’une pĂ©dagogie du connaĂźtre » qui promeut mĂ©thodes et situations prenant en compte l’activitĂ© du sujet. Or l’accompagnement aujourd’hui en s’adressant Ă  des adultes dans un contexte de professionnalisation ne relĂšve plus Ă  proprement parler de l’éducatif. Cependant, et c’est lĂ  une contribution complĂ©mentaire, Le BouĂ«dec montre que l’accompagnement ne peut ĂȘtre mis en jeu dans la relation pĂ©dagogique que par la mĂ©diation d’une posture qui relĂšve de l’option Ă©clairĂ©e du professionnel dans sa fonction d’accompagnant [20]. Mais curieusement, cette posture se dĂ©finissant par ĂȘtre Ă  cĂŽtĂ© et non au-dessus ou derriĂšre, i-e diriger ou suivre tend Ă  la radicalitĂ© d’un ĂȘtre-lĂ  tout en sous-estimant la valeur d’un ĂȘtre-avec sans doute faut-il concevoir qu’une description spatialisĂ©e ne peut totalement rendre compte d’une dimension BouĂ«dec n’aborde ni la dynamique de l’accompagnement ce qui se passe dans l’interlocution ni les mĂ©thodes qui incarnent la dĂ©marche ni la dimension politique laquelle relĂšve de la visĂ©e d’accompagnement. Trois fonctions participent de la mise en Ɠuvre du cheminement accueillir et Ă©couter, participer avec autrui au dĂ©voilement du sens de ce qu’il vit et recherche, cheminer Ă  ses cĂŽtĂ©s pour le confirmer dans le nouveau sens oĂč il s’engage. De lĂ  dĂ©coulent deux questions, celle de l’éthique quel principe Ă©thique peut servir de repĂšre aux accompagnants ? », principe que l’auteur extrait d’une tradition spirituelle, et celle de la formation des professionnels qui ne reçoit pas vraiment de rĂ©ponse dĂšs lors qu’accompagner relĂšve d’un charisme ou d’un don. La postface de Lhotellier vient fort heureusement prĂ©ciser qu’un accompagnement vrai » ne peut se contenter de principes gĂ©nĂ©reux il faut une dĂ©marche rigoureuse et imaginative », une mĂ©thode, autrement dit un ensemble d’opĂ©rations dĂ©finies, repĂ©rables, vĂ©rifiables, Ă©valuables, pour atteindre les objectifs ». Car on ne voit pas comment se perfectionner sans approfondissement, quelque soit le talent au dĂ©part ». C’est bien le travail d’un agir sensĂ© » qui commande par l’aval tout le processus et le travail sur le sens ne peut s’engager qu’au sein d’une relation dialogique. Lhotellier introduit une rupture salvatrice en l’occurrence dans une conception irĂ©nique d’un accompagnement qui se produirait comme en apesanteur. L’accompagnement se rĂ©vĂšle alors moins sous l’angle d’ un projet impossible » mais davantage comme un ensemble de contradictions Ă  gĂ©rer » Lhotellier, 2001.
 Ă  sa dimension temporelle31L’ouvrage coordonnĂ© par Chappaz 1998 sur Accompagnement et formation pose deux affirmations qui dĂ©placent la dimension spatiale de la posture d’accompagnement vers sa dimension temporelle en relation. Tout d’abord, il n’y aurait pas d’accompagnement authentique sans demande » Wiel, 1998. Or, dans le contexte actuel oĂč l’accompagnement rĂ©pond Ă  une prescription, on est conduit Ă  reconsidĂ©rer ce qu’on entend par demande ». Certes la personne ne formule pas un dĂ©sir d’ĂȘtre accompagnĂ©e, il est possible mĂȘme qu’elle s’y refuse [21]. Aussi la posture consiste Ă  accueillir la personne lĂ  oĂč elle en est et Ă  faire avec elle le chemin qui consistera Ă  crĂ©er les conditions d’émergence possible mais non certaine d’un dĂ©sir de changement de lĂ  oĂč elle se trouve. Car la question porte sur un Ă©cart structurel entre demande et dĂ©sir. C’est la mise au travail de cet Ă©cart qui est construction de la personne. Or l’accompagnement tend Ă  nourrir l’idĂ©ologie commune oĂč rĂ©pondre Ă  la demande consiste Ă  faire croire que ce qu’on demande est ce qu’on dĂ©sire ou Ă  dĂ©lĂ©gitimer la personne de sa demande en la conformant Ă  l’offre de prestation. On ne sera pas dupe que ces concepts dĂ©signent un Ă©change mais d’ordre Ă©conomique et situent l’interaction entre les besoins prĂ©sumĂ©s d’un consommateur et l’offre d’un producteur. Or le travail du dĂ©pli » de la demande renvoie Ă  ces questions qui font sens pour la personne pourquoi est-elle lĂ  ? Que veut-elle pour elle en ne voulant pas ? Il prĂ©sume d’une capacitĂ© Ă  soutenir que cette personne puisse se dĂ©ployer dans la rĂ©ponse Ă  ces questions sans que l’accompagnant y rĂ©ponde lui-mĂȘme ce en quoi d’ailleurs rĂ©side la position Ă©thique. Mais pour qu’il y ait formulation d’une demande, faut-il qu’il existe un espace d’interlocution et une dissymĂ©trie des places. La question des places est donc prĂ©alable. 32De la mĂȘme façon, il n’y aurait pas d’accompagnement sans projet » Wiel, 1998 les deux sont liĂ©s. Mais jusqu’à quel point, s’il s’agit d’accompagnement d’une personne en devenir et non de la production d’un projet, passe-t-on d’une logique de production Ă  une logique de construction ? Car il s’agit en effet de dĂ©laisser le projet-procĂ©dure avec sa trajectoire balisĂ©e en moyens-fins pour valoriser le projet-processus comme cheminement, maturation, faisant de l’accompagnement le lieu d’une double expĂ©rience, relationnelle et temporelle, dans laquelle s’engager avec la personne dans une dĂ©marche de projet est d’abord crĂ©er les conditions relationnelles de ce cheminer ensemble. Ainsi la propension au projet inscrit-elle l’accompagnement dans une logique de mobilisation et de changement. Tous les dispositifs conçus prĂ©sentement et recourant Ă  l’accompagnement parcours individualisĂ© de formation, parcours d’insertion, VAE, bilan de compĂ©tences, etc., tous font rĂ©fĂ©rence Ă  l’historicitĂ© du sujet, Ă  la prise en compte de la non linĂ©aritĂ© et de la multi-dimensionnalitĂ© des temps qui l’affectent dans sa construction. L’accompagnement a effectivement un rapport fondamental avec le temps car si sa visĂ©e est d’amener l’accompagnĂ© Ă  agir » ; seul l’agir donne une prise effective sur le temps Chappaz, 1998. Il reste Ă  percevoir que non seulement le projet est souvent aplati en programmation de rĂ©sultats mais il peut ĂȘtre aussi une forme de contrat par lequel on tente d’avoir vue sur un individu, ses actes et ses intentions, sans ĂȘtre impliquĂ© dans sa mise en la personne dans le rĂ©el33On ne s’étonnera donc pas qu’au dĂ©tour de cette rĂ©flexion, on tente d’insinuer qu’une dĂ©marche d’accompagnement suppose une analyse du rĂ©el instaurant Ă  la fois la personne accompagnĂ©e dans son histoire, et dans son environnement Chappaz, 1998. Car l’enjeu est bien d’ agir sur le monde environnant avec efficacitĂ©, efficience et pertinence », incluant ce nĂ©cessaire dĂ©chiffrage du rĂ©el. On en vient Ă  passer de la mĂ©thode comme application d’un chemin unique au dĂ©veloppement de stratĂ©gies combinant tous les possibles en vue d’atteindre un objectif. PlutĂŽt que d’apporter des solutions, il s’agit avant tout de savoir se poser les questions ». Cette activitĂ© de modĂ©lisation inclut une activitĂ© d’autoĂ©valuation dĂšs lors que la validation du modĂšle relĂšve du sujet lui-mĂȘme et c’est une activitĂ© langagiĂšre qui pose le rĂŽle du possible vis-Ă -vis du rĂ©el Chappaz, 1998. 34Interroger le rĂ©el, questionner les outils de son analyse, concevoir une mise en Ɠuvre stratĂ©gique au service de transformations risquĂ©es introduisent les notions de contexte et de situation qui tranchent sur la seule Ă©vocation de l’accompagnement en termes de sollicitude, gĂ©nĂ©rositĂ©, authenticitĂ©, respect, etc. et amorcent le passage d’une prĂ©occupation Ă  visĂ©e humaniste vers une problĂ©matique soucieuse de prendre en compte les thĂ©ories de l’agir. Ce passage s’effectue, pour Chappaz, par une quadruple rupture philosophique dans notre reprĂ©sentation du monde, Ă©pistĂ©mologique dĂšs lors qu’on instaure une pensĂ©e des processus au lieu de la linĂ©aritĂ© cause-effets, mĂ©thodologique lorsqu’on admet plusieurs modĂšles possibles participant Ă  la comprĂ©hension du rĂ©el, enfin Ă©thique quand le modĂšle est toujours contingent aux valeurs et projets du sujet. L’accompagnement s’en trouve ĂȘtre Ă  la fois l’ingrĂ©dient du passage, l’agent actif d’un renouvellement des conceptions, et l’objet sur lequel pĂšsent toutes ces dans cette mouvance que s’opĂšre un dĂ©placement de la focalisation sur le projet vers la prise en compte de la notion de problĂ©matisation. Projet et problĂšme sont finalement deux maniĂšres de jeter devant soi [22] mais qui ne positionnent pas la personne de la mĂȘme maniĂšre puisque le projet dĂ©signe toujours un peu un ailleurs quand le problĂšme confronte au rĂ©el de l’ici et maintenant [23]. Le premier est liĂ© Ă  la projection de soi dans le futur quand le second est bien un accompagnement dans la situation existentielle. Par ailleurs, l’un et l’autre s’avĂšrent le lieu oĂč est mis au travail l’articulation des visĂ©es individuelles avec le champ de la rĂ©alisation est changement35À la relecture de quelques textes aujourd’hui classiques sur la formation, on est Ă©tonnĂ© de leur clairvoyance. Ainsi, en amont de l’accompagnement, HonorĂ© dĂ©veloppe-t-il, dĂšs 1980, l’idĂ©e que la formation se distingue de l’enseignement par une double sensibilisation Ă  l’expĂ©rience et au projet, qu’il convient donc, pour rendre toute pratique formative, de crĂ©er les conditions [24] d’un espace de plus en plus relationnel » et d’un temps de plus en plus intentionnel », que toutes les professions qui placent la relation Ă  autrui au centre de leur action sont dĂ©sormais soumises Ă  une Ă©volution qui implique la prise en considĂ©ration de la personne. 36Si les conceptions nouvelles de la formation tendent donc Ă  la conjonction de l’accompagnement avec les concepts d’alternance, d’autoformation, d’e-formation, d’entreprise apprenante HĂ©brard, 2004, leur articulation ne va pas de soi. La formation Ă  distance par exemple implique des participants qu’ils dĂ©veloppent conjointement des aptitudes Ă  l’autonomie et Ă  la coopĂ©ration Eneau, 2007 ce qui peut sembler paradoxal. On joue lĂ  aussi sur le glissement d’un mot Ă  l’autre [25], on tente de comprendre l’accompagnement Ă  partir de rĂ©fĂ©rences Ă©tablies [26], en combinant les donnĂ©es [27]. La posture d’accompagnement est toujours parĂ©e de vertus salvatrices [28]. Et l’impasse d’une grande partie des travaux est de croire que le dire rend compte du faire » Thion, 2003, que la mutation terminologique indique quelque chose d’une transformation des pratiques. Il n’en est rien. Dans bien des situations on peut prĂ©sumer d’un simple changement d’étiquetage. Dans d’autres cas, l’accompagnement n’est qu’une version hybride de rĂ©fĂ©rents dĂ©passĂ©s. Mais accompagnement et formation ne se confondent pas ils constituent les deux pĂŽles d’une mĂȘme sort donc des nimbes des philosophies de l’ĂȘtre pour s’articuler aux philosophies de l’agir. Il est repĂ©rĂ© comme fonction, fondĂ©e dans une posture spĂ©cifique ne prenant sens que dans un type de relation articulant paritĂ© relationnelle et disparitĂ© des places, soutenue par une dĂ©marche mĂ©thodologique de l’ordre du processus rĂ©flexif et visant une action dans le dans le secteur de la santĂ©37Avec l’accompagnement, glissons maintenant du secteur professionnel de l’éducation vers celui de la santĂ©. Introduit dans le cadre des soins palliatifs annĂ©es 1960-70, l’usage du mot apparaĂźt dans le langage infirmier pour dĂ©signer un projet de soins et spĂ©cifier autant une attitude qu’une relation avec le malade, une conception du soin reposant sur la reconnaissance de la personne comme ĂȘtre humain Ă  part entiĂšre. MĂȘme quand il incarne la forme la plus radicale d’un ĂȘtre lĂ , l’accompagnement ne se rĂ©duit donc ni Ă  la technicitĂ© d’actes de soin ni au soutien psychologique. Son efficacitĂ© rĂ©side en fait dans l’élaboration d’un projet coordonnant les diffĂ©rents dispositifs Ă©coute, analyse, nĂ©gociation, favorisant une Ă©valuation constante des options envisagĂ©es. Ce projet relĂšve tant de la compĂ©tence que de la prĂ©sence prĂ©sence Ă  autrui et Ă  soi-mĂȘme en relation Ă  autrui, attitude de retenue et de veille attentive aux besoins exprimĂ©s par la personne. 38On distinguera quatre pratiques qui participent de l’accompagnement celle visant les accompagnements de la vie de la naissance Ă  la mort » ; celle qui s’adresse Ă  tout un chacun, responsable de l’accompagnement de la vie dans sa vie ; celle relative aux professionnels de la santĂ© groupes de soutien et accompagnement des professionnels dans leur parcours et projet ; celle enfin qui est liĂ©e aux Ă©tablissements accompagnement opĂ©rationnel des cadres et dirigeants, accompagnement collectif au changement, accompagnement des institutions Ă  travers les projets d’établissement, la mise en Ɠuvre des rĂ©fĂ©rentiels ou la dĂ©marche dite de qualitĂ©. 39L’accompagnement associĂ© aux soins palliatifs inclut tous les dispositifs liĂ©s aux maladies longues ou chroniques [29], les accompagnements relationnels [30] et tous ceux qui consistent Ă  accompagner la vie de la naissance Ă  la mort » Chaveli, 2005. L’accompagnement est peut-ĂȘtre la forme trouvĂ©e par notre sociĂ©tĂ© pour assurer une idĂ©e de continuitĂ© de l’existence par delĂ  les alĂ©as et les discontinuitĂ©s de toute nature. Si la fin de vie relĂšve d’un devoir d’accompagnement » De Hennezel, 2004, ses vĂ©ritables enjeux ne sont pas au niveau de l’individu mais bien de la sociĂ©tĂ© au delĂ  d’un simple souci d’humanitĂ© », cette fin de vie engage une culture de l’accompagnement ». Le devoir d’accompagnement fait Ă©cho Ă  la reconnaissance et au respect des droits de la personne humaine [31]. Il a valeur de civilisation, de culture et de sociabilitĂ©. À travers cette instauration, l’accompagnement contribue Ă  interroger la sensibilitĂ© de notre sociĂ©tĂ© Ă  l’égard des situations de vulnĂ©rabilitĂ© » [32] De Hennezel, 2004. 40Par ailleurs, la promotion de l’accompagnement est portĂ©e par des discours de responsabilisation de chacun dans la prĂ©servation de l’acquis et le dĂ©veloppement de ses capacitĂ©s potentielles. L’accompagnement prend appui sur la prise de conscience d’une Ă©volution permanente de l’individu et de l’exigence de capacitĂ©s d’anticipation engageant sa responsabilitĂ© sur cette base, il faut prendre conscience que la conduite actuelle aura des rĂ©percussions sur la santĂ© dans les annĂ©es Ă  venir et pour cela passer Ă  une sociĂ©tĂ© sanitaire basĂ©e sur l’accompagnement » [33]. La notion de durĂ©e s’y rĂ©vĂšle donc incontournable. Les objectifs en sont simples faire en sorte qu’à chaque Ă©tape de la vie l’on puisse jouir de tous ses moyens ». L’accompagnement apparaĂźt ainsi une solution Ă©volutive » Fiorentino, 2008. C’est dans ce registre qu’on a vu la mise en place du coaching pour les diabĂ©tiques, par exemple. 41En ce qui concerne l’accompagnement auprĂšs des professionnels de la santĂ©, il s’agit, dans leur version la plus connue, de groupes de soutien rebaptisĂ©s groupes d’accompagnement » [34]. Il paraĂźt Ă©vident que l’organisation de ces groupes suppose un certain environnement institutionnel une volontĂ© politique d’entendre les difficultĂ©s des professionnels et un dĂ©sir de les doter des moyens nĂ©cessaires. Un tel dispositif est un outil de prĂ©vention permettant d’anticiper la confrontation Ă  des situations stressantes ou d’éviter le burn-out. En introduisant la rĂ©flexion dans et sur la pratique, ces groupes crĂ©ent les conditions permettant de libĂ©rer l’expression, de travailler sur l’émotionnel et le relationnel, et de mettre en place des moyens d’anticipation. 42Or, il importe de voir que, dans les mĂȘmes contextes, se joue une dĂ©marche d’accrĂ©ditation ou dĂ©marche qualitĂ© » qui, sous des augures d’une quĂȘte de qualitĂ© promeut une dynamique de changement. Cette dĂ©marche qualitĂ© » s’est muĂ©e en outil pour le management et en dĂ©marche de contrĂŽle assortie d’une sorte de label de garantie qui profite plus au positionnement des institutions sur le marchĂ© qu’aux bĂ©nĂ©ficiaires des actes professionnels pour lesquels ils sont pourtant censĂ©s ĂȘtre conçus. Si la visĂ©e de la dĂ©marche d’accrĂ©ditation est bien de passer de l’implicite de pratiques a priori dĂ©jĂ  lĂ  en qualitĂ©s Ă  la communication et Ă  l’explicitation d’une tradition professionnelle inscrite fortement dans les actes » Thuillier, Vial, 2003, elle implique une dynamique d’accompagnement de ces processus. On voit donc comment l’accompagnement se trouve sollicitĂ© dans les activitĂ©s rĂ©flexives que cette visĂ©e engage. Ainsi la capacitĂ© Ă  verbaliser ce qui est fait constitue une marque de la professionnalisation d’un mĂ©tier qui se trouve Ă©pinglĂ© dans des commandes oĂč il s’agit quand mĂȘme de donner Ă  voir, autrement dit contribuer non seulement Ă  une utopie de la transparence mais aussi Ă  l’instauration de logiques liĂ©es Ă  la traçabilitĂ© des individus, Ă  ce qu’ils font et Ă  ce qu’ils disent ailleurs, ces quatre pratiques Ă©voquĂ©es plus haut et dĂ©veloppĂ©es dans le secteur de la santĂ© utilisent toutes le terme accompagnement sans lui donner la mĂȘme fonction. Deux types de processus, indissociables pour parler d’accompagnement, les traversent inĂ©galement. Le premier est d’ordre relationnel, le second opĂ©rationnel. Ils n’ont pas les mĂȘmes objectifs, ni les mĂȘmes valeurs, mĂȘme s’ils visent l’un et l’autre pertinence et efficacitĂ©. Ils ne reposent pas sur une mĂȘme conception de la personne, n’engendrent pas les mĂȘmes rĂŽles. Leur combinaison fournit des logiques souvent contradictoires, leur Ă©quilibre est toujours remis en cause et il n’est pas rare d’abuser du mot pour nommer des dispositifs privilĂ©giant quasi exclusivement l’un au dĂ©triment de l’autre. Le premier vise Ă  instaurer des relations de qualitĂ© comme contexte de promotion possible des personnes. Le second privilĂ©gie la production de rĂ©sultats, l’atteinte d’objectifs. La question reste de savoir, puisque imbrication il y a, comment le professionnel se repĂšre entre les activitĂ©s Ă  visĂ©es normatives censĂ©es produire des rĂ©sultats escomptĂ©s et les activitĂ©s centrĂ©es sur la personne, Ă©chappant Ă  toute des accompagnements dans le secteur du travail43L’affaiblissement des repĂšres traditionnels de l’action conduit Ă  une crise du sens de l’agir. Le travail devient alors un enjeu pour la construction identitaire des individus dans un contexte Ă©conomique de compĂ©titivitĂ© recherche de l’excellence et de prĂ©caritĂ© augmentation des contrats prĂ©caires et donc des transitions professionnelles et du chĂŽmage. L’accompagnement au changement suit les Ă©volutions gĂ©nĂ©rales qui, d’une tendance Ă  l’individualisation et Ă  une approche psychologique, tend maintenant Ă  valoriser des perspectives plus fonctionnelles, travaillant sur la mise en valeur des compĂ©tences. 44L’accompagnement se dĂ©finit alors comme la rĂ©ponse consignĂ©e dans un dispositif prĂ©cis, Ă  partir d’une grille de lecture dĂ©finie. L’accompagnement au changement met en jeu non plus seulement la situation individuelle mais les dispositifs collectifs ce qui est en cause n’est plus l’autonomie de la personne mais la constitution ou la prĂ©servation du lien social Ă  des fins de performance Boutinet, 2007. Face aux reconversions professionnelles, Ă  la montĂ©e du chĂŽmage et aux exigences d’adaptabilitĂ© de toute entreprise, un salariĂ© peut avoir Ă  gĂ©rer au cours de son existence des pĂ©riodes de transition. Un panel de dispositifs incluant des formes d’accompagnement a Ă©tĂ© créé ces derniĂšres annĂ©es pour rĂ©pondre aux contraintes d’évolution des parcours individuels. 45C’est dans ce passage d’une logique de la place Ă  occuper Ă  une logique d’un itinĂ©raire Ă  construire, d’un maintien de son capital de compĂ©tences Ă  celui d’un renouvellement permanent de celui-ci que l’accompagnement prend place. Les nouveaux dispositifs VAE, Bilan de compĂ©tences, Outplacement, Aide Ă  la crĂ©ation des entreprises ou accompagnement Ă  la retraite s’inscrivent dans l’environnement conceptuel de la psychologie sociale contemporaine, valorisant le sujet-acteur et les notions de sens, d’identitĂ© ou de reconnaissance, sur fond de remise en question du lien social. C’est dans ce contexte d’une sociĂ©tĂ© apprenante », chahutĂ©e par les exigences Ă©conomiques et la mondialisation, qu’on en vient Ă  promouvoir l’individu acteur, gestionnaire de son parcours. Or cette position de sujet-acteur confĂšre une autonomie fragile qui peut brusquement basculer dans l’assujettissement et la passivitĂ© lors d’un licenciement, appelant en guise d’aide l’une ou l’autre forme d’accompagnement. 46La problĂ©matique de la transition professionnelle ne se confond pas avec celle du changement ni avec celle de l’insertion Danvers, 2007. Si la transition reste l’expĂ©rience de celui qui la vit, avec ses exigences de frontalitĂ© [35], des pratiques collectives [36] ou individuelles inscrivent ouvertement l’accompagnement dans la rĂ©gulation sociale en confrontant les professionnels Ă  l’accueil de personnes en rupture qui en mĂȘme temps manifestent souvent une incapacitĂ© Ă  rĂ©guler les forces en jeu pour retrouver une dynamique viable [37] ; une telle situation implique un double deuil Ă  faire celui de l’objet perdu par la rupture et celui d’une certaine image de soi MĂ©traux, 2004.Cette ambivalence dans laquelle la sociĂ©tĂ© place les individus tantĂŽt Ă  l’intĂ©rieur du systĂšme social tantĂŽt face Ă  eux-mĂȘmes et Ă  leur propre capacitĂ© Ă  rĂ©pondre aux crises, Ă  rebondir, Ă  rĂ©agir, Ă  se rĂ©guler, Ă  se rĂ©tablir par eux-mĂȘmes, dote l’accompagnement d’une double exigence rĂ©pondre Ă  une commande sociale via l’institution en terme de placement et savoir crĂ©er les conditions d’amĂ©nagement d’une expĂ©rience personnelle de rupture dans la continuitĂ©. Or celle-ci oppose un temps mort » signifiĂ© par le chĂŽmage et les ingrĂ©dients du deuil Ă  des temps trop pleins » d’une incitation Ă  l’action qui tourne Ă  l’agitation dans laquelle les conseillers Ă  l’emploi sont pris et prennent Ă  leur tour. On conçoit par ailleurs que l’allongement de la durĂ©e d’inactivitĂ© puisse peser sur l’estime de soi du demandeur d’emploi toutes considĂ©rations montrant le lien entre accompagnement et des activitĂ©s de conseil, de consultance et d’accompagnement47Dans ce contexte de turbulences, les activitĂ©s de conseil se sont multipliĂ©es conseil psychologique, familial, professionnel, Ă©ducatif, d’orientation. MalgrĂ© ses objectifs avouĂ©s de placement, l’outplacement par exemple est dĂ©fini comme dispositif des cabinets de conseils en Ă©volution professionnelle [38]. Or le dispositif prĂ©vu dans le projet d’aide Ă  la crĂ©ation d’entreprise a pour objectif de permettre Ă  un crĂ©ateur potentiel de bĂ©nĂ©ficier d’un regard extĂ©rieur, d’une expertise et de conseils » [39] - autant dire qu’il ne prĂ©dispose pas Ă  une posture d’accompagnement, mĂȘme s’il fait usage du mot. NĂ©anmoins, il lui emprunte, le souci de contribuer Ă  la valorisation de la personne dans sa dimension projet et sa relation coopĂ©rative. InstituĂ©e par la loi de Modernisation sociale de 2002, la VAE quant Ă  elle constitue une alternative Ă  l’accĂšs Ă  la qualification en instaurant un nouveau rapport au savoir l’apprentissage expĂ©rientiel. Parce qu’elle est construite sur un double enjeu de certification et de reconnaissance, la VAE est Ă  la fois procĂ©dure et processus. C’est ainsi que son accompagnement facultatif est placĂ©, ici comme ailleurs, sous le signe d’une tension qui pose aux professionnels le dĂ©fi de ne pas avoir Ă  choisir entre ses termes mais de les assumer tous les deux. C’est dans cet environnement en perte d’institutionnalisation que les identitĂ©s mal assurĂ©es par les marquages traditionnels du diplĂŽme ou de la formation doivent se construire en s’ajustant tout au long de la vie aux nouvelles exigences. Il en ressort une quĂȘte identitaire et un besoin de reconnaissance auquel participe l’accompagnement dans ces nouveaux dispositifs. 48La contribution de Lhotellier 2001 permet de penser ce que conseiller veut dire aujourd’hui par opposition aux anciennes postures de l’expert donneur de conseils. En prise sur la rĂ©alitĂ© actuelle tout en s’appuyant sur un fondement anthropologique, ce conseil est dĂ©fini par l’auteur comme une dĂ©marche de dĂ©libĂ©ration en vue de l’action. RĂ©solument orientĂ© vers l’action, le tenir conseil » de Lhotellier ne rompt pas pour autant avec les valeurs fondatrices des philosophies humanistes. En effet, la dĂ©marche vise Ă  la crĂ©ation d’une relation dialogique, Ă  la construction mĂ©thodique et plurielle d’une situation-problĂšme, au travail du sens et du temps afin d’élaborer la dĂ©cision fondatrice d’une action sensĂ©e. Cette perspective dialogique part de l’autre et l’inclut dans un diagnostic partagĂ© et une dĂ©termination des objectifs. CentrĂ©e sur un agir sensĂ©, elle s’inscrit dans une dimension temporelle, renvoyant Ă  une conception du temps dans toutes ses dimensions y compris celle de la saisie du moment opportun et de l’occasion propice. C’est bien parce qu’il s’agit de partir de l’autre, de ce qu’il est et de ce qu’il dit qu’il est, que le dialogique est penser Ă  l’envers » Lhotellier, 2007. 49Ce que le terme dialogique ne restitue pas, mais qui est compris dans l’agir sensĂ© », c’est que le passage du monologique au dialogique est en fait le chemin pour restaurer une dimension sociologique. Par ailleurs, le tenir conseil » dĂ©veloppĂ© par Lhotellier se fonde bien sur une posture d’accompagnement mais dĂ©signe surtout un moment d’un processus d’accompagnement. Il est de l’ordre de la tenue quand l’accompagnement procĂšde du cheminement. Mais s’il s’avĂšre possible de considĂ©rer le conseil comme une des formes que prend l’accompagnement, la distinction n’est pas aussi franche puisque ce moment pour autant connaĂźt son propre dĂ©veloppement il s’apprĂ©hende comme dĂ©marche et se dĂ©ploie en processus. Toutefois toutes les caractĂ©ristiques dont le tenir conseil » est dotĂ© participent d’une conception de l’accompagnement conjuguant une nĂ©cessitĂ© d’opĂ©rationnalitĂ© avec une dimension relationnelle, conception qui ne renonce pas Ă  une assise Ă©thique au profit d’une production de encore, l’accompagnement est contingent et ne peut se dĂ©finir qu’en contexte. Il doit donc, comme toutes les autres formes, prendre en compte la singularitĂ© des personnes et des problĂ©matiques affĂ©rentes Ă  leur situation telles qu’elles sont vĂ©cues individuellement, l’enjeu Ă©tant de ne pas confondre le conseil individuel et la problĂ©matique du chĂŽmage » Clavier, Di Domizio, 2007 qui se traduit par des catĂ©gorisations stĂ©riles mais toujours en usage. S’il s’agit de concevoir un accompagnement en phase avec les problĂ©matiques liĂ©es Ă  la concrĂ©tisation du projet professionnel, on peut tenter d’identifier les processus qui le sous-tendent en tant qu’aide Ă  l’identification l’explicitation, la formalisation des ressources, contraintes et attentes, l’élucidation, expression et communication des objectifs, la structuration, l’évaluation et la rĂ©gulation des actions. MalgrĂ© tout, le risque d’appeler accompagnement ce qui n’est qu’application de procĂ©dure est bien le coaching ?50Le coaching est lui aussi dĂ©fini comme un processus d’accompagnement destinĂ© Ă  favoriser un environnement de croissance et d’optimisation du potentiel de la personne » en situation professionnelle Angel, Amar, 2005. OpĂ©rant Ă  travers une sorte de maĂŻeutique, la relation du coach et de son client constitue un partenariat stimulant » au sein duquel l’individu peut optimiser ses atouts, Ă©vacuer les obstacles Ă  son dĂ©veloppement et mettre en Ɠuvre un plan d’action. C’est donc, selon les auteurs, une relation d’aide fondĂ©e sur des concepts issus de la psychothĂ©rapie et des thĂ©ories de l’organisation, sauf qu’il introduit une idĂ©e de partenariat lĂ  oĂč on dĂ©finissait une relation conjuguant paritĂ© d’échange et disparitĂ© des places. Combinant des processus de deuil et de changement tout en Ă©tant rĂ©solument centrĂ© sur l’action, le coaching est probablement la forme d’accompagnement la plus affĂ»tĂ©e pour une recherche d’efficacitĂ© dans le domaine de l’action professionnelle. Il peut ainsi ĂȘtre caractĂ©risĂ© par trois apports la confiance constitutive du partenariat et donc d’une relation symĂ©trique, l’écoute fondatrice d’une alliance de travail Ă  travers un processus maĂŻeutique qui permet un recadrage et une problĂ©matisation de la situation dans laquelle se trouve le coachĂ©, enfin le rĂŽle du coach comme force de proposition pour apprĂ©hender le rĂ©el. C’est ainsi que le coaching contribue Ă  la structuration de l’intervention qui, partant d’une problĂ©matique initiale, revisite le lien entre rĂ©alitĂ©, problĂšme et demande Angel, Amar, 2005. 51Pas plus que les autres formes d’accompagnement, le coaching ne rĂ©vĂšle sa vraie nature » que sur fond de distinction d’avec ce qu’il n’est pas il ne s’identifie ni au conseil ni Ă  la formation, il n’est pas une psychothĂ©rapie, le coach n’est pas un mentor ni un consultant expert. À quoi doit-il sa spĂ©cificitĂ© ? À un rapport de co-Ă©laboration », Ă  une dialectique entre co-acteurs et partenaires », situĂ©e non dans un transfert de savoirs mais dans un rapport circulaire oĂč chacun se nourrit de la parole de l’autre », rapport au sein duquel le coach adopte une position basse » et a plutĂŽt pour vocation de faire prĂ©ciser et Ă©clairer la problĂ©matique du coachĂ© » Angel, Amar, 2005. On tient finalement les arguments avancĂ©s pour relativement communs Ă  la plupart des formes d’accompagnement puisqu’ils en fondent la posture. La spĂ©cificitĂ© du coaching est donc contingente elle a trait au cadre de son exercice, en milieu professionnel entrepreneurial. Celui-ci influence sa mĂ©thodologie, orientĂ©e par les objectifs de rĂ©solution de problĂšme et d’atteinte de rĂ©sultats. Ses rĂ©fĂ©rences thĂ©oriques [40] sont hĂ©tĂ©roclites mais ajustĂ©es Ă  ce qu’elles doivent traiter dans une optique d’efficacitĂ©. Le coaching est sans doute la forme la plus probante pour montrer comment l’accompagnement se situe Ă  la croisĂ©e du dĂ©veloppement de la personne et des thĂ©ories de l’action humaine, des sciences humaines et du monde Ă©conomique. Ses objets Ă©tant liĂ©s tant Ă  ceux de l’entreprise et du management qu’au dĂ©veloppement des compĂ©tences de la personne, il n’établit pas non plus un lien spĂ©cifique avec telle ou telle thĂ©orie chaque coach a ses rĂ©fĂ©rences ne peut dĂ©nier que le coaching est porteur des nouvelles orientations qui se dĂ©cĂšlent dans tout accompagnement particuliĂšrement en matiĂšre de problĂ©matisation le dĂ©placement de la centration sur le projet vers une centration sur le problĂšme est l’enjeu cognitiviste. Le coaching s’est dotĂ© de repĂšres qui manquent cruellement Ă  bien d’autres formes d’accompagnement, notamment sur le travail sur soi que doit effectuer le professionnel, l’engageant Ă  dĂ©velopper une certaine luciditĂ© au regard de ses intentions, Ă  percevoir les effets que produisent ses paroles ou ses silences. Il rappelle Ă  cette occasion que l’accompagnement est caractĂ©risĂ© par un emboĂźtement de postures celui qui accompagne doit nĂ©cessairement ĂȘtre Ă  son tour accompagnĂ©. Le coaching est aussi le vecteur par lequel transitent les exigences de rĂ©sultat et d’évaluation. Il est naturellement suspectĂ© d’ĂȘtre le lieu oĂč s’exercent et se rĂ©gulent implicitement des directives managĂ©riales. Ce n’est pas sans risque. Outre celui de l’instrumentation, une telle dĂ©marche pose celui de dissocier la double visĂ©e Ă  laquelle doit rĂ©pondre l’accompagnement une dimension productive d’un rĂ©sultat Ă©valuable et une dimension constructive de la personne Samurçay, Rabardel, 2004. De ce point de vue, l’accompagnement n’est pas rĂ©ductible Ă  l’atteinte d’objectifs programmĂ©s. Tel est bien l’enjeu de la vie professionnelle tenir deux Ă©lĂ©ments qui se complĂštent mais tendent Ă  se transversales52Que donne Ă  lire ce repĂ©rage de la propagation de l’accompagnement Ă  travers les quatre secteurs professionnels choisis pour cette rĂ©flexion ? Est-il possible de percevoir une configuration du concept ? On s’attend effectivement Ă  une reprĂ©sentation inĂ©gale selon les secteurs mais finalement assez descriptive de ce qu’accompagner veut dire. De fait, comme le montre le Tableau 1 ci-aprĂšs dans sa prĂ©sentation synoptique des quatre champs professionnels inventoriĂ©s, ces quatre figures dĂ©crivent de maniĂšre extensive l’accompagnement avec ses caractĂ©ristiques et ses interrogations, ce qu’elles dĂ©veloppent de façon prĂ©fĂ©rentielle, le mode d’entrĂ©e dans l’accompagnement qu’elles choisissent, la conception nuancĂ©e qu’elles se font de la personne accompagnĂ©e, des exigences auxquelles elles doivent rĂ©pondre et des logiques que l’accompagnement va mettre en Ɠuvre. 53À la lecture de ce tableau on mesure combien, selon les secteurs, la fonction d’accompagnement tend Ă  privilĂ©gier l’usage de certains mots comme Ă  promouvoir certaines formes d’accompagnement [41]. 54Ces quatre figures dĂ©ploient la tension entre philosophies de l’ĂȘtre et philosophies de l’agir. Quelle que soit l’entrĂ©e, chacune se trouve Ă  penser l’accompagnement en termes de fonction, posture, dĂ©marche et relation. De la mĂȘme façon, relationnel et opĂ©rationnel sont deux dimensions indissociables puisque leur articulation fonde tout 1PrĂ©sentation synoptique des quatre champs professionnels de l’accompagnementPrĂ©sentation synoptique des quatre champs professionnels de l’accompagnement55Le changement de logique dans le travail social entraĂźne un changement de fonction et donc d’attitude dans la relation Ă  l’autre. Le changement de rapport au contenu chez la personne accompagnĂ©e apprenante repose sur un repositionnement didactique engendrant un changement relationnel, dĂ©bouchant sur la question de l’éthique, de l’évaluation et de la formation des professionnels. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, on voit l’extension d’une conception de la relation pensĂ©e en termes de liens interpersonnels Ă  une relation visant la coopĂ©ration, allant d’une posture d’empathie Ă  une posture rĂ©flexive. 56Ce qui est paradoxal dĂšs lors qu’on traite de l’accompagnement, c’est qu’on doive Ă  la fois Ă©noncer la diversitĂ© des reprĂ©sentations qu’il suscite, jusqu’à l’imposture quand il n’est que l’étiquetage de procĂ©dĂ©s qu’il masque le contrĂŽle, le placement
, avec l’impossibilitĂ© d’en donner une description qui fasse unanimitĂ© – et pourtant confirmer qu’il y a bien une structure commune, une dĂ©finition minimaliste ĂȘtre avec et aller confusion vient notamment que toutes les formes d’accompagnement tendent aujourd’hui Ă  ĂȘtre conditionnĂ©es par une mĂȘme injonction l’incitation faite Ă  un sujet censĂ© aspirer pour lui-mĂȘme Ă  l’autonomie Ă  faire dĂ©monstration d’un agir sensĂ©, injonction gĂ©nĂ©ralisĂ©e Ă  s’ inscrire dans une logique d’individualisation, d’autorĂ©alisation et de responsabilisation. Il en ressort que tout accompagnement ne peut esquiver la question de la construction identitaire et du besoin de reconnaissance auquel il contribue on ne saurait Ă©conomiser une posture critique quand l’écoute vient Ă  succĂ©der au pouvoir sur. On ne sous-estimera pas le fait que la place du professionnel tend Ă  se dessiner autour de l’idĂ©e de retenue quand le dĂ©fi de celui qu’on accompagne est de se tenir dans un monde qui ne le contient plus aussi fermement que jadis » Martuccelli, 2002. Cette capacitĂ© Ă  se tenir soi-mĂȘme relĂšve certes d’une construction intĂ©rieure de soi et d’un ensemble de supports d’essence relationnelle. Mais que faut-il penser d’une sociĂ©tĂ© qui se donnerait pour dĂ©fi de dĂ©velopper cette capacitĂ© Ă  se tenir en soi se contenir comme version de la maĂźtrise de soi avec d’autres bien se tenir sinon s’abstenir, dans un monde oĂč tenir Ă  soi-mĂȘme est le seul projet susceptible de justifier un attachement Ă  long terme, dans cette sociĂ©tĂ© dont le mot d’ordre pourrait ĂȘtre qu’il vaut mieux tenir le peu qu’on a que courir entretenir de grands espoirs bref, comment et Ă  quoi tenir quand plus rien ne tient ?! Pour rĂ©pondre Ă  des injonctions sociopolitiques fortes, l’accompagnement ne jouerait-il pas sur deux tableaux entre ĂȘtre-avec et ĂȘtre-ensemble ? Certes, le second n’a pas lieu sans le premier. Mais ce sont lĂ  deux logiques une logique de l’entretenir tenir entre, maintenir mutuellement, ayant pour visĂ©e de maintenir l’individu dans la vie sociale - et une logique de l’appartenir de la relation du tout Ă  la de forces57De cette prospection faite des discours Ă  caractĂšre scientifique tenus sur l’accompagnement, nous allons tenter de dĂ©gager quelques lignes de force par les pairs une exigence Ă©thique58Dans tous les dispositifs d’analyse des pratiques, de validation des acquis, d’insertion, voire mĂȘme de bilan de compĂ©tences ou de formation Ă  distance, est soulignĂ© le rĂŽle des pairs. Ce rĂŽle ne tient pas seulement au fait qu’il dĂ©multiplie les points de vue mais bien qu’il introduit lisiblement la paritĂ© entre participants. L’accompagnant a alors un double rĂŽle celui d’accompagner chaque individu au sein du collectif et de crĂ©er les conditions de co-dĂ©veloppement. 59Dans ce domaine, on peut Ă©voquer la pair-Ă©mulation [42] conçue comme une forme de tutelle au sens pĂ©dagogique du terme, elle mise sur un apprentissage facilitĂ© par l’équilibre des relations, sur la transmission d’expĂ©rience par des personnes handicapĂ©es pour des personnes handicapĂ©es en recherche de plus d’autonomie ». Ce que cache la formule, c’est que toute interaction de tutelle est par essence dissymĂ©trique qu’elle s’établisse entre pairs des enfants entre eux ou adulte-enfant, elle met en prĂ©sence des partenaires qui diffĂšrent selon le statut, l’ñge, le niveau de compĂ©tences. Tout accompagnement doit sa structure relationnelle Ă  une double exigence conjuguer la dissymĂ©trie des places avec la symĂ©trie relationnelle. 60On perçoit l’ambiguĂŻtĂ© d’un tel dispositif d’autant plus que la propension Ă  instaurer des tutorats est en train de se rĂ©pandre en universitĂ© par exemple. En dehors du risque fusionnel Ă©vident, l’accent sur la symĂ©trie valorise de maniĂšre exclusive un mĂ©canisme d’identification au semblable qui entretient l’illusion d’une pseudo Ă©galitĂ©, une symĂ©trie de l’ordre du miroir Revault d’Allonnes, 2008 au sein de laquelle tout individu est finalement interchangeable et tout se vaut. Le prĂ©supposĂ© de l’égalisation, Ă©galitĂ© des chances et de la rĂ©ussite, conduit Ă  exiger de l’autre l’effort par lequel on a soi-mĂȘme mĂ©ritĂ©. Cette exigence plus ou moins implicite est en fait totalement opposĂ©e Ă  ce Ă  quoi elle dit contribuer l’autonomie ; elle produit des situations d’ingĂ©rence par un biais relationnel constituĂ© comme ruse. L’égalitĂ© devient alors une Ă©vidence du sentiment » [43] dĂ©viant vers un Ă©galitarisme dĂ©placĂ© et non plus le fruit d’une posture Ă©clairĂ©e. Le risque majeur consiste en la valorisation d’une communication entre semblables qui recrĂ©e plus de facteurs excluants qu’elle ne reconstruit de liens. Consentir Ă  sortir de l’entre-soi est se confronter Ă  l’altĂ©ritĂ©, non pas participer d’un mĂȘme discours mais s’exposer Ă  un autre regard, Ă  la capacitĂ© Ă  soutenir un autre regard. Ce risque majeur est d’autant plus grand qu’il se joue dans une sociĂ©tĂ© dite compassionnelle » Revault d’Allonnes, 2008, basĂ©e sur une revendication Ă  l’égalitĂ© dans laquelle triomphent la similitude, la ressemblance et les amalgames qui en rĂ©sultent. Finalement cet entre-soi peut affecter ce que la dĂ©marche cherche Ă  Ă©veiller la double capacitĂ© d’affirmation de soi je suis et d’agir je peux ne pouvant transiter que par l’autre. C’est donc la rĂ©ciprocitĂ© qui place la pair-Ă©mulation sous le registre de l’éthique. Mais seule la recherche de l’égalitĂ© Ă  travers l’inĂ©galitĂ© donne Ă  la sollicitude sa dimension rĂ©flexion est dĂ©jĂ  action61Que l’accompagnement gagne Ă  ĂȘtre conçu dans un lien entre connaissance et action, c’est ce que deux ouvrages collectifs [44] ont posĂ©. Il s’agit bien d’un passage du paradigme positiviste qui sĂ©pare les savoirs des faits au paradigme de la complexitĂ© dans lequel la composante pragmatique le connu est indissociable de sa composante Ă©pistĂ©mique le connaissant et porte sur des faire la connaissance-processus » plutĂŽt que sur des faits connaissance-rĂ©sultat » [45]. La question n’est plus de transmettre des connaissances prĂ©sumĂ©es efficientes » mais de susciter les conditions cognitives et socioculturelles par lesquelles s’exerce la comprĂ©hension, l’action intelligente du sujet formant projet » Le Moigne, 2000. Dans l’interaction, la rĂ©flexion se rĂ©vĂšle ĂȘtre une dimension de l’action. 62L’accompagnement apparaĂźt ainsi comme un projet multidimensionnel dĂ©libĂ©rĂ©ment construit, un processus paradoxalement finalisĂ© mais sans but final » Deshayes, 2000 qui doit son intĂ©rĂȘt au fait que dans des situations complexes, il s’avĂšre plus pertinent que le mode de relation archĂ©typal de l’expert » Avenier 2000. Le projet y est compris non plus dans la seule sphĂšre du sujet mais bien comme la plate-forme oĂč se joue l’approche globale des personnes et du devenir d’un territoire Gomez, 2000. Une pensĂ©e capable de comprendre le sujet dans sa situation suppose effectivement de considĂ©rer l’ensemble dans lequel il se situe. Soustraire au tissu » comme au tissage » trahit une pensĂ©e dĂ©shumanisante qui ne traite que des individus abstraits PeyrĂ©, 2000. Cette Ă©cologie cognitive » procĂšde d’une Ă©thique des situations inscrites dans un contexte Ă  intelligence contextuelle et circonstancielle Ă  mobiliser63Si seul l’agir donne une prise effective sur le temps Chappaz, 1998, la rencontre de l’action avec le temps est double. Elle a lieu dans un processus d’accompagnement marquĂ© d’une caractĂ©ristique temporelle forte celle d’ĂȘtre une action temporaire. Elle est aussi le fait d’une approche s’informant des circonstances dans lesquelles se dĂ©roule l’action et constituant la dimension conjoncturelle. Elle invite alors Ă  dĂ©ployer tout le potentiel de la situation » [46] autant qu’à enrichir le cheminement de tous les hasards, alĂ©as et autres Ă©manations inĂ©dites ou inattendues pouvant se produire dans le temps. On se trouve bien, avec l’accompagnement, Ă  reconstruire de la continuitĂ© du sens en jouant avec une temporalitĂ© discontinue marquĂ©e par les opportunitĂ©s, la saisie des occasions propices et des moments opportuns, toutes figures liĂ©es au Kairos [47]. 64L’accompagnement sollicite donc une intelligence circonstancielle » [48] autant que contextuelle. Il reste Ă  explorer les rapports complexes entre espaces la relation, la place, la position, l’espace institutionnel et politique et temps de parole, de rencontre, fulgurance des instants et pĂ©riodicitĂ© des moments, enchaĂźnement des sĂ©quences
 avec leurs dynamiques paradoxales proximitĂ© et distance, prĂ©sence et absence, d’oĂč dĂ©coulent les autres couplages en tension tels qu’engagement / dĂ©sengagement ou implication / retenue. Toutefois, dans un contexte social dans lequel les temporalitĂ©s sont malmenĂ©es, un regard critique sur les pratiques en cours montre que des dĂ©rives certaines affectent les pratiques d’accompagnement, dues Ă  une prĂ©dominance du spatial sur le temporel privilĂ©giantl’idĂ©e de parcours sur celle de cheminement ;la posture sur la relation ;des objectifs Ă  atteindre sur le temps nĂ©cessaire Ă  une Ă©laboration psychique et triple exigence primautĂ© de la parole, valorisation de l’écrit et rapport au rĂ©el65Car c’est dans ce contexte Ă©minemment temporel que prĂ©vaut la parole. L’accompagnement en rĂ©fĂ©rant aux outils provoquant le sujet narration, rĂ©flexivitĂ©, problĂ©matisation, institue une parole mue par un dĂ©sir d’intelligibilitĂ© comme lieu des interprĂ©tations, de la symbolisation et de la problĂ©matisation. On dit bien qu’une situation-problĂšme Fabre, 1999 est une situation qui interpelle la personne impliquĂ©e, qu’entre l’état prĂ©sent et l’état souhaitable, il y a quelque chose qui fait question mais sans mesurer comment ce questionnement est justement ce moteur de recherche dont on a besoin ni Ă  quel langage spĂ©cifique il doit son opĂ©rativitĂ©. Cela suppose que les professionnels acquiĂšrent la spĂ©cificitĂ© de ce questionnement, de cette parole incitative qui vise moins Ă  jouer des questions / rĂ©ponses qu’à aider l’autre Ă  se poser les questions pertinentes relatives Ă  sa situation. Le trajet ne va donc pas d’une question Ă  sa rĂ©ponse ou d’un problĂšme Ă  sa solution mais des rĂ©ponses aux questions. 66Sans questionnement, il n’y a pas de rapport au rĂ©el, pas de construction de la rĂ©alitĂ© le rĂ©el ne s’apprĂ©hende qu’en l’interrogeant. D’oĂč le concept de situation qui conduit Ă  penser en terme de problĂ©matique et confirme qu’il n’y a pas Ă  rĂ©soudre mais Ă  soutenir et dĂ©velopper la tension interne aux situations l’agir situationnel est consubstantiel Ă  la connaissance des mouvements et des processus rĂ©ellement existants dĂšs lors que ce qui est en jeu ne vise pas Ă  rĂ©soudre un problĂšme mais bien Ă  dĂ©ployer la puissance d’agir. Si on s’adresse Ă  un individu dotĂ© d’une capacitĂ© rĂ©flexive, on ne se trouve donc plus dans le modĂšle du sujet autorĂ©flexif se saisissant lui-mĂȘme en se rapportant Ă  lui-mĂȘme comme objet et se connaissant de maniĂšre interne mais dans le modĂšle d’un sujet dont l’individuation est coextensive aux interactions mĂ©diatisĂ©es par le langage. On passe ainsi de la conception de la subjectivitĂ© autorĂ©flexive Ă  celle d’un soi se construisant dans ses interactions avec les autres. C’est, selon la formule consacrĂ©e, dans l’échange mĂȘme que s’effectue le changement. 67Par ailleurs, l’accompagnement est liĂ© Ă  des dĂ©marches dans lesquelles l’écriture sur la pratique est un enjeu de la professionnalisation. L’écriture Ă©pistĂ©mique produit de la connaissance qui transforme Ă  son tour l’expĂ©rience dont elle est issue. Alors qu’on s’interroge lĂ  sur les effets pervers de l’accompagnement en formation, on souligne ici les effets positifs de formation Cros, 2005 produits par l’accompagnement ! Toutes les dĂ©marches d’accompagnement partent d’un principe on ne peut avoir accĂšs Ă  la connaissance des pratiques sans passer par la subjectivitĂ© des acteurs. Les processus sont ceux qui se jouent au travers de la subjectivation, de la sĂ©miotisation et de la symbolisation, notamment par l’intermĂ©diaire de la parole. Or cette puissance de la parole qui finalement rĂ©vĂšle la face mĂ©connue du travail, ne devient effective que s’il y a une Ă©quitĂ© entre celui qui prend des risques en parlant 
 et celui qui prend des risques en l’écoutant » [49]. C’est cette nĂ©gociation de sens qui est mise au travail quand, dans la rĂ©ciprocitĂ© du parler et de l’écouter, chaque parole profĂ©rĂ©e ou entendue est la chance d’un Ă©veil, la possibilitĂ© d’actualisation de potentialitĂ©s, la dĂ©couverte d’une valeur Ă  l’appel de laquelle l’un n’a pas encore Ă©tĂ© sensible. Ce n’est toutefois pas du langage lui-mĂȘme que cette dĂ©marche tient son efficience mais du travail de la pensĂ©e engagĂ© dans un contexte relationnel langagier. Si le langage a toujours Ă©tĂ© utilisĂ© comme moyen privilĂ©giĂ© pour accĂ©der aux valeurs dĂ©cisives dignes d’orienter une destinĂ©e, en visant la coĂŻncidence entre ĂȘtre et faire, l’accompagnement participe donc Ă  la fois de la sĂ©miotisation de l’expĂ©rience et de la rĂ©habilitation de la parole sur soi, plus prĂ©cisĂ©ment sur son dans cette dĂ©marche que se situent notamment les approches sur l’autobiographie professionnelle ou carriĂ©rologique de Robin 2001. C’est aussi dans cet enjeu de professionnalisation par l’écrit et son instauration au sein d’un accompagnement que se joue la VAE. L’accompagnement peut ĂȘtre dĂ©fini comme modalitĂ© de production de savoir par un sujet qui en est la source et le moteur, l’accompagnant cheminant Ă  ses cĂŽtĂ©s en respectant strictement le rĂŽle prĂ©pondĂ©rant de l’apprenant et ses droits » LainĂ©, 2005. Le rĂŽle de l’accompagnement est contenu dans les processus d’explicitation et d’élaboration des connaissances. Conçu comme autoformation, liĂ© Ă  une modification du rapport au savoir et Ă  une approche clinique, au-delĂ  d’une dimension technique d’écoute dans la description et l’analyse des pratiques, l’accompagnement apparaĂźt avant tout comme dialogue entre deux subjectivitĂ©s » LainĂ©, 2005 ou, plus justement, comme le souligne LainĂ©, il se montre Ă  travers un appareillage technique sous lequel se joue un autre questionnement Ă©thique incontournable68L’accompagnement, comme on l’aura vu, est traversĂ© de toutes parts par un questionnement Ă©thique. D’un cĂŽtĂ©, la question est liĂ©e Ă  la responsabilitĂ© engagĂ©e par un professionnel au sein d’une relation avec l’autre. Comment peut-il lui-mĂȘme Ă©valuer les effets de ses actions ? De l’autre, si l’accompagnement dĂ©pend de la reprĂ©sentation que l’on se fait de l’accompagnĂ© en tant que sujet, personne, de la valeur que l’on accorde au sujet en mouvement », Ă  l’idĂ©e de crĂ©ation continue de soi » [50], ce questionnement est bien de l’ordre Ă©thique avant d’ĂȘtre un positionnement Ă©pistĂ©mologique. C’est la relation de personne Ă  personne, ce rapport d’ĂȘtre humain, qui fait de l’accompagnement autre chose qu’un dispositif de rĂ©gulation c’est-Ă -dire de contrĂŽle social, Ă  la condition que les valeurs s’incarnent dans l’action » Vial, Caparros-Mencacci, 2007. Mettre ses valeurs au travail au sein de la relation est la condition mĂȘme pour que l’accompagnement puisse avoir lieu. L’éthique de l’accompagnement est ce qui s’actualise » dans l’accompagnement, et non un Ă©noncĂ© d’intention Vial, Caparros-Mencacci, 2007.Dire que la question Ă©thique renvoie aux valeurs mobilisĂ©es dans l’acte quand celui-ci se joue sur fond de rapport humain, c’est prendre acte de l’insaisissable auquel il confronte – et ce n’est plus ici penser la relation d’accompagnement sur fond d’alĂ©as et d’incertitudes mais de mise en d’éthique sans Ă©valuation subsĂ©quente69S’il n’y a pas d’éthique sans Ă©valuation, cela contraint Ă  voir que l’accompagnement ne se rĂ©duit pas au couple accompagnant / accompagnĂ©. Trois niveaux inter-reliĂ©s et interfĂ©rant sont Ă  distinguer pour dĂ©gager son efficience et entreprendre son Ă©valuation celui des acteurs micro, celui du dispositif mĂ©so, celui du systĂšme macro Haeuw, Poisson, 2003. L’inscription institutionnelle n’est pas seulement un enjeu de visibilitĂ© et de lĂ©gitimitĂ© elle pose, par le biais des instructions, rĂšgles, rĂ©fĂ©rences, un premier rapport au rĂ©el. La question est celle de savoir si, institutionnellement parlant, on est prĂȘt Ă  enclencher les changements que l’accompagnement suppose et comment les usagers peuvent en ĂȘtre les principaux bĂ©nĂ©ficiaires. Si on a prĂ©cĂ©demment soulignĂ© la satellisation de l’accompagnement Ă  la pĂ©riphĂ©rie des grands institutions, c’est cependant cette inscription dedans-dehors qui autorise une marge de manƓuvre ou de crĂ©ativitĂ© ni totalement asservie aux commandes institutionnelles ni exclusivement assujettie aux besoins singuliers de la personne accompagnĂ©e. 70La fonction d’accompagnement confronte donc Ă  un rĂŽle composite » dans la mesure oĂč elle est imbriquĂ©e avec la fonction de contrĂŽle dans un processus d’évaluation Thuilier, Vial, 2003. La premiĂšre fonction vise Ă  dĂ©velopper les possibles, promouvoir des potentiels et un changement, quand la seconde vise la vĂ©rification de la conformitĂ©, l’adĂ©quation aux normes, et procĂšde par mesure des Ă©carts, correction et rĂ©gularisation. L’une et l’autre n’ont pas les mĂȘmes buts, ne suscitent pas les mĂȘmes attitudes mais leur complĂ©mentaritĂ© est Ă  la fois utile et exigĂ©e ».Une formation professionnelle Ă  construire pour les accompagnants71Si l’accompagnement est probablement plus une fonction qu’un mĂ©tier, voire une activitĂ©, peut-on considĂ©rer qu’il prĂ©side Ă  un champ en voie de constitution ? On sait que Bourdieu [51] a forgĂ© cette notion de champ pour dĂ©signer des univers sociaux caractĂ©risĂ©s par des espaces et des intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques, autour d’enjeux reconnus et d’acteurs acceptant le jeu et les rĂšgles du jeu. Si on est loin d’une autonomisation de ce champ, on pressent toutefois que l’on ne pourra pas avancer dans la conception de l’accompagnement sans comprendre les reprĂ©sentations que se font de leur pratique les diffĂ©rents acteurs, Ă  partir de leur position Ă  l’intĂ©rieur de ce champ et de leur reconnaissance de cette appartenance. Or il est Ă  craindre que chaque acteur intervienne Ă  partir de la logique de son secteur professionnel, et non pas nĂ©cessairement de celle de l’accompagnement. 72DĂšs lors que la question du sens est inachevable, qu’elle engendre des questionnements et des Ă©valuations continues sur ce qui semble ĂȘtre, sur ce qui semble se faire et sur ce qui semble vouloir ĂȘtre » [52], alors l’accompagnant est redevable d’un travail sur lui-mĂȘme qui pose et repose sans cesse la question de savoir sur quelle modalitĂ© il pense et vit son rapport Ă  l’autre, qui remet en chantier sa conception du monde en mettant son systĂšme de rĂ©fĂ©rences en travail » Vial, 2007. Ce travail sur soi consiste pour une part au deuil de la saisie du rĂ©el ». C’est bien, comme l’a montrĂ© Lacan, parce que le rĂ©el fait obstacle, qu’il dresse la personne face Ă  un questionnement inachevable et qu’il devient entre les personnes le perpĂ©tuel enjeu de leurs rapports. Aussi un tel travail est-il indispensable et se constitue-t-il par consĂ©quent comme Ɠuvre ouverte, engendrant quasi Ă  l’infini des lectures plurielles dĂšs lors que nous concevons que le rĂ©el est moins Ă  dĂ©couvrir qu’à construire et que la tĂąche la plus haute est encore de nous en accommoder. S’il procĂšde donc inĂ©vitablement d’un remaniement identitaire, ce travail sur soi ne peut se rĂ©duire Ă  une autoĂ©valuation, fusse-t-elle constante, ni Ă  un effort de luciditĂ©, mĂȘme s’il les inclut. Il ne s’agit plus de s’ajuster soi-mĂȘme Ă  des fins quelconques mais de creuser ce fond d’oĂč Ă©merge ce pour quoi nous nous dĂ©terminons » ? C’est ce questionnement fondamental qui constitue la prise en charge de soi et l’enjeu de nous tenir en lui dans le temps. Ce travail ne dĂ©signe donc pas une activitĂ© spĂ©cifique mais l’accomplissement effectif de cette prise en charge, autrement dit de notre vocation humaine. Le propre de l’accompagnement est alors de concevoir que l’accompagnant n’a pas l’exclusivitĂ© de ce travail sur soi dĂšs lors qu’un accompagnement procĂšde du fond d’oĂč Ă©merge le questionnement de notre rapport Ă  nous-mĂȘmes, en prĂ©sence et en relation aux autres, dans le question devient alors comment former des accompagnants ? On ne se formera ni par l’immersion dans la fonction ; ni par l’imitation. On pressent qu’un entraĂźnement au repĂ©rage des processus en jeu est indissociable de la question de son positionnement propre dans ces processus, que l’identification des Ă©lĂ©ments contribuant Ă  la construction d’une relation ne dit rien du regard que l’on porte sur autrui. Il est donc probable qu’une formation des professionnels Ă  l’accompagnement suppose une nĂ©cessaire Ă©volution des cadres habituels de la formation des adultes. Car les fondamentaux ne s’expliquent pas ils s’éprouvent et se mettent en Ɠuvre, ils se cherchent et inscrivent nos actes en cohĂ©rence avec nos valeurs. Nous n’avons pas Ă  les apprendre d’un autre mais Ă  les chercher dans nos pratiques et Ă  en comme pratique contextuelle73Que dĂ©signe donc la pratique d’accompagnement ? Peut-on, Ă  partir de sa dĂ©finition minimale, percevoir ses caractĂ©ristiques actuelles ? Si l’énoncĂ© prĂ©cĂ©dent a quelque crĂ©dit, il apparaĂźt, au regard de ces lignes de force innervant la pratique, que l’accompagnement Ă  travers ses diffĂ©rents usages tend Ă  se dĂ©finir comme pratique contextuelle. Celle-ci n’est pas seulement un sur mesure » au regard d’un individu. Elle s’adresse Ă  une personne singuliĂšre et concrĂšte, inscrite dans une situation prĂ©cise et qui a recours, Ă  un moment donnĂ© de son histoire, Ă  une forme relationnelle d’interlocution pour parler et penser l’évolution de la situation qui est la sienne dans un contexte donnĂ©. 74La premiĂšre qualitĂ© d’une pratique contextuelle tient au fait d’ĂȘtre directement connectĂ©e Ă  un sujet aux prises avec son histoire immĂ©diate et son inscription dans le tissu du monde concret. Elle est toujours contingente et circonstancielle. Ce qui est produit par une pratique contextuelle rĂ©sulte d’une rĂ©flexion engageant le sujet au niveau d’une action. Sa portĂ©e est donc toujours relative. C’est bien un changement objectivable qui est attendu et non une transformation de la personne. Mais celui-ci est indĂ©niablement liĂ© Ă  un repositionnement rĂ©sultant d’une reconstruction par la personne concernĂ©e de la rĂ©alitĂ© en jeu. La rĂ©alitĂ© en tant qu’actualitĂ© ce qui est et effectivitĂ© ce qui se fait ressortit d’une prĂ©sence active, accomplie dans l’immĂ©diatetĂ©, au cƓur d’un univers concret. Loin de n’ĂȘtre qu’une rĂ©solution de problĂšme, la dĂ©marche contextuelle a pour but un enrichissement au contact du monde. 75DĂ©velopper une attention aux contextes implique d’ĂȘtre vigilant Ă  ce que chaque contexte permet, refuse, cache ou met en valeur un dispositif est alors la construction des agencements qui permettent d’introduire un changement dans la situation prĂ©sente. La question centrale est que la construction du sens des situations ne peut relever que de la personne concernĂ©e, et c’est bien ce travail de construction du sens qu’il s’agit d’accompagner. Un acteur engagĂ© dans une situation progresse dans la rĂ©flexion par la mobilisation des ressources notamment le dialogue et parvient Ă  une connaissance de lui-mĂȘme en situation. En ce sens, non seulement l’accompagnement adopte le postulat constructiviste qui veut que nous inventions la rĂ©alitĂ© plus que nous ne la dĂ©couvrions mais il tend Ă  s’inscrire dans une logique de la compĂ©tence. L’entretien devient alors un moment du social » venant bousculer et activer Ă©nergies et dĂ©sirs au contact d’un environnement. S’il s’agit d’accompagner un professionnel vers l’atteinte d’un objectif prĂ©cis, dans un contexte donnĂ©, cet aller vers se double nĂ©cessairement d’un ĂȘtre avec qui engage le professionnel, impliquant qu’il se positionne dans la relation tout en persĂ©vĂ©rant sur le niveau de l’ seulement l’accompagnement ne dĂ©coule pas d’une thĂ©orie dont il serait l’application mais il se constitue Ă  la croisĂ©e de plusieurs champs qu’il hybride et/ou enrichit. En ce sens il tranche sur les pratiques issues de thĂ©ories identifiables dans des champs prĂ©cis comme ceux de la psychologie ou de la mĂ©decine l’accompagnement diffuse Ă  travers tous les champs. Si ses dĂ©buts ont suscitĂ© des rĂ©flexions teintĂ©es d’un certain idĂ©alisme, l’accompagnement aujourd’hui tend Ă  une dimension pragmatique Ă  travers la primautĂ© donnĂ©e Ă  la personne en situation dans un contexte donnĂ©. C’est d’ailleurs parce que l’accompagnement est essentiellement une pratique contextuelle qu’il n’est pas un mĂ©tier et que ses professionnels se mĂ©langent aux autres acteurs du paysage social. Ceci engendre toutefois deux risques. Le premier est qu’il se confonde avec ses objets ou se laisse absorber par eux. Le second concerne sa concrĂ©tisation susceptible de bafouer la possibilitĂ© de refuser d’ĂȘtre accompagnĂ©76S’il fallait avancer dans l’élaboration conceptuelle de l’accompagnement, c’est bien en identifiant les rĂ©fĂ©rents thĂ©oriques, pratiques, mĂ©thodologiques, Ă©pistĂ©mologiques et c’est Ă  cette nĂ©cessitĂ© que rĂ©pond l’ouvrage de Vial et Capparos-Mencacci 2007. Comment l’accompagnement, cette forme bĂątarde issue de la vie ordinaire ou des activitĂ©s bĂ©nĂ©voles, banniĂšre politique de ces vingt derniĂšres annĂ©es, peut-il prĂ©tendre Ă  une dimension professionnelle ? Les auteurs dont l’ouvrage contribue Ă  la dĂ©finition d’un savoir accompagner professionnellement » font le pari de cette possibilitĂ© de professionnalisation mais non sans conditions. Une premiĂšre condition suppose d’identifier les processus spĂ©cifiques Ă  l’Ɠuvre dans les pratiques concrĂštes. Or seul un intĂ©rĂȘt portĂ© aux pratiques existantes mises en Ɠuvre par les praticiens peut rĂ©vĂ©ler ce qu’accompagner veut dire. Cette tĂąche, fondĂ©e en principe mĂ©thodologique, conduit Ă  mettre en lumiĂšre les aspects contradictoires issus de la pluralitĂ© de discours tenus sur l’accompagnement. Une seconde condition en est la consĂ©quence elle invite Ă  penser l’exigence d’une professionnalisation de ses acteurs. Pour les auteurs, l’accompagnement dĂ©signe une fonction Ă©ducative dĂ©finie comme une pratique d’évaluation situĂ©e, une pratique problĂ©matisĂ©e Ă  chaque situation, par l’utilisation d’une matrice de rĂ©fĂ©rences possibles ». Enfin, l’accompagnement s’inscrit bien dans un champ de professionnalisation non seulement par le transfert de compĂ©tences qu’il met en jeu mais surtout par le fait que celles-ci relĂšvent davantage de postures que de technicitĂ©. 77Le travail de Vial et Capparos-Mencacci condense ainsi les questions posĂ©es de maniĂšre rĂ©currente par les praticiens. De toute Ă©vidence, le discours sur l’accompagnement a dĂ©sertĂ© les tonalitĂ©s irĂ©niques de ses premiers partisans. Au charisme invoquĂ© pour son exercice s’est substituĂ©e la nĂ©cessitĂ© de se doter de repĂšres. Cependant, l’ouvrage des auteurs que nous venons d’évoquer semble pris dans le phĂ©nomĂšne qu’il critique. Chacun voyant midi Ă  sa porte, ainsi les auteurs conçoivent-ils l’accompagnement Ă  partir d’un cadre qui est le leur l’évaluation, la problĂ©matisation. Que l’évaluation et la problĂ©matisation justifient une posture d’accompagnement est une chose. Dire que l’accompagnement est une pratique d’évaluation et de problĂ©matisation en est une autre. L’accompagnement, au sens fondamental, aurait-il encore Ă©chappĂ© ? 78NĂ©anmoins, cet ouvrage apporte une contribution estimable Ă  l’identification des processus contribuant Ă  une dynamique d’accompagnement. Il tend Ă  prĂ©figurer les orientations qui contribueront Ă  son Ă©laboration conceptuelle, notamment l’orientation par l’action et la problĂ©matisation. Avec l’orientation par l’action, la pratique d’accompagnement s’en trouve dĂ©finie par l’aval en ce sens, elle demeure encore dans le sillage de la pĂ©dagogie par objectif mais tranche sur les actions sociales rationnellement organisĂ©es en fonction de l’atteinte d’un rĂ©sultat. La dĂ©marche de problĂ©matisation quant Ă  elle place l’accompagnement dans un registre de problĂšme non Ă  rĂ©soudre mais Ă  poser / construire / Ă©lucider. Ces deux processus, de l’orientation par l’action et de la problĂ©matisation concernent, mais distinctement l’accompagnant et l’accompagnĂ©. Dire que ces deux processus ont l’interlocution comme espace dynamique, c’est rappeler la dimension dialogique qui caractĂ©rise tout accompagnement, la valeur du questionnement qui le sous-tend et l’écoute qui l’ si toute relation humaine peut ĂȘtre potentiellement une aide, avec l’accompagnement, nous ne nous trouvons donc plus aujourd’hui ni dans le paradigme de la relation d’aide au sens roggĂ©rien du terme ni, Ă  proprement parler, dans les sphĂšres des Ă©tayages Vial, Caparros-Mencacci, 2007 au sens pĂ©dagogique du terme. Dans un monde oĂč la question de la formation des adultes a pris le relais sur celle de l’éducation des enfants, on est ainsi passĂ© Ă  une visĂ©e de professionnalisation impliquant un dĂ©veloppement des compĂ©tences et l’acquisition de nouvelles attitudes cognitives telles que la rĂ©flexivitĂ© et la problĂ©matisation. S’il fallait qualifier l’accompagnement aujourd’hui, on se risquerait donc Ă  lui attribuer une dimension formative » au sens oĂč HonorĂ© la dĂ©finit 1992 autrement dit une dĂ©marche animĂ©e par une interrogation sur l’existence, doublĂ©e d’une exigence celle de s’actualiser dans la rĂ©alitĂ© sociale Lhotellier, 2001, incluant un compagnonnage rĂ©flexif » comme le propose si bien Donnay 2008.Perspectives79L’accompagnement ne part donc pas de rien. Il est bien dans le sillage mutant de rĂŽles assignĂ©s par les institutions dans une phase antĂ©rieure et repensĂ©s autour de la notion de personne en situation. Il s’invente Ă  partir de pratiques et de thĂ©ories existantes d’oĂč le risque de confusion. Il s’inscrit dans une longue filiation de pratiques, plus prĂ©cisĂ©ment de postures anthropologiques Ă  portĂ©e existentielle. On ne peut toutefois qu’exercer une vigilance critique Ă  une conclusion hĂątive qui nous verrait penser notre sociĂ©tĂ© comme favorisant un regain de sollicitude. Entre se recommander d’une Ă©thique de la reconnaissance selon RicƓur 2004 qui propose de mettre en valeur l’homme capable » afin de contribuer Ă  une forme de reconnaissance non violente - et une Ă©thique minimaliste Ă  la Ruwel Ogien 2007, rĂ©duite Ă  un seul devoir non nuisance, autrement dit non ingĂ©rence vis-Ă -vis d’autrui, sans doute devons-nous rester l’accompagnement comme pratique paradoxale80Si l’accompagnement n’est pas Ă  proprement parler un mĂ©tier mais une fonction, c’est bien parce que le professionnel tient d’abord son efficience d’une posture une efficience symbolique puisqu’il reprĂ©sente l’institution, mais aussi une efficience imaginaire puisque c’est en tant que personne qu’il dote, Ă  ses risques, ce positionnement de qualitĂ©s estimĂ©es nĂ©cessaires Ă  l’instauration d’une relation et d’un dialogue. L’accompagnement est donc le nom donnĂ© Ă  cette fonction consistant Ă  assumer un double paradoxe celui que font peser sur lui les exigences de fonctionnalitĂ© et de rentabilitĂ© Ă©conomique, celui qui est liĂ© au mouvement de subjectivation et de responsabilisation qui caractĂ©rise le rapport des individus Ă  leur propre parcours et Ă  leur place dans la sociĂ©tĂ© » BiarnĂšs, 2006 le premier est fondĂ© sur le travail sur autrui mettant en Ă©chec le second, la relation de personne Ă  personne, le travail avec autrui. Le risque est d’appeler accompagnement ce qui n’est qu’une prestation de service de fournisseur Ă  client et de compromettre non seulement ce qu’il en est d’une dimension de coopĂ©ration et d’orientation participante mais Ă©galement le seul but jugĂ© valoir la mise en action d’un acteur dans son environnement. Le sacrifice d’une unitĂ© de temps substantielle au dĂ©triment de l’atteinte d’un rĂ©sultat rapide pour lequel la personne est plus ou moins dĂ©simpliquĂ©e, a donc un coĂ»t non nĂ©gligeable. 81On peut comprendre comment les pratiques d’accompagnement peuvent relever simultanĂ©ment du centre et de la marge, ce qui pose deux questions. Comment la marge le marginal accompagnĂ© » et le centre le professionnel reprĂ©sentant de la norme entretiennent-ils des rapports paradoxaux d’unitĂ© et d’identitĂ© qui se contredisent » NĂšgre, 1999 ? Comment l’activitĂ© de la marge Ă  travers des dispositifs d’accompagnement participe-t-elle du maintien du systĂšme, se nourrissant en quelque sorte de cette manne nouvelle pour sa propre Ă©volution et son Ă©ventuelle transformation ? Il importe donc que les professionnels de l’accompagnement dĂ©veloppent une certaine luciditĂ© pour se positionner, non Ă  la solde d’un systĂšme qu’ils contestent tout en l’entretenant, ni en contestataires stĂ©riles de la norme, ce qui invaliderait et leur travail et leur fonction – mais en producteurs d’un sens nĂ©gociĂ©, rĂ©sultant d’un dialogue et d’une parole partagĂ©e. Car il s’agit moins d’éradiquer le paradoxe qui fait problĂšme que de le rendre habitable » [53], condition de toute professionnalitĂ©. Il en va d’un dĂ©fi celui qui consisterait Ă  faire la part des choses et Ă  amener la lumiĂšre sur cet ingouvernable » dont l’accompagnement est lestĂ© en se constituant comme stratĂ©gie de dispositif. Probablement faut-il, avec Agamben 2007, penser que ce problĂšme ne sera vĂ©ritablement posĂ© que lorsque les professionnels de l’accompagnement se sentiront en mesure d’intervenir non seulement sur les processus [54] mais Ă©galement sur les dispositifs. Ce dĂ©fi ne peut ĂȘtre que le fruit d’un travail d’équipe, de professionnels rĂ©flĂ©chissant sur leurs pratiques et leurs fondements, et sur le pari d’une crĂ©ativitĂ© des organisations Ă  travers leurs acteurs, laquelle crĂ©ativitĂ© Ă  son tour est susceptible de re-lĂ©gitimer l’ l’accompagnement par la pensĂ©e nĂ©gative82Sans doute la difficultĂ© Ă  laquelle se confronte l’accompagnement lui vient d’ĂȘtre traversĂ© par une pluralitĂ© de discours Ă©thique, politique, technique, pragmatique. Il s’agit alors de rĂ©sister Ă  tout systĂšme rĂ©ducteur et tenter de formuler les fondements sans lesquels il n’y aurait pas d’accompagnement. L’accompagnement ne dit rien de sa spĂ©cificitĂ© ni dans l’hybridation de ses formes prĂ©sentes, ni dans la tentation de ressusciter ses antĂ©cĂ©dents historiques, ni dans sa dĂ©termination par l’aval, autrement dit la commande des financeurs. Il convient non pas de rĂ©fĂ©rer la pratique actuelle aux formes que l’accompagnement a pris dans le temps mais bien d’identifier Ă  la fois le soubassement d’oĂč il tient sa spĂ©cificitĂ© et les caractĂ©ristiques contextuelles dont il se dote aujourd’hui. 83On se trouve donc Ă  identifier quatre glissements orchestrĂ©s par le concept d’accompagnement philosophique des philosophies de l’ĂȘtre aux philosophies de l’agir, Ă©pistĂ©mologique d’une reprĂ©sentation du monde relevant de la causalitĂ© linĂ©aire Ă  une causalitĂ© circulaire, mĂ©thodologique d’une grille unique Ă  une pluralitĂ© de regards pour un dĂ©codage du rĂ©el et de sa complexitĂ© une Ɠuvre ouverte », Ă©thique de la recherche d’une cohĂ©rence explicative Ă  un modĂšle contingent aux projets et valeurs de la personne. 84L’accompagnement se dote de repĂšres Ă©pistĂ©mologiques Ă  travers le paradigme constructiviste et celui de l’autonomie, thĂ©oriques Ă  la croisĂ©e des thĂ©ories du dĂ©veloppement de la personne et des thĂ©ories de l’action, mĂ©thodologiques crĂ©er les conditions d’un agir en favorisant une posture de rĂ©flexivitĂ©, Ă©thiques dans la tension entre rĂ©pondre de et rĂ©pondre Ă  pour ne pas se fourvoyer dans une logique de responsabilisation gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Il n’est toutefois pas certain que les dispositifs Ă  venir, sous couvert d’accompagnement, autorisent ce plein travail d’une aide pour penser ce que je pense » et sentir ce que je sens », posant, aux cĂŽtĂ©s d’une dimension Ă©thique, une dimension esthĂ©tique encore sous-estimĂ©e. 85Le privilĂšge des pensĂ©es nĂ©gatives qui dĂ©signent ce Ă  quoi elles s’opposent mais ne prĂ©cisent pas pour autant ce avec quoi elles s’accorderaient est de se soustraire Ă  toute contestation elles prospĂšrent Ă  l’abri de leur propre vague. La force invulnĂ©rable de ces pensĂ©es de l’ailleurs consiste paradoxalement en leur impuissance Ă  se dĂ©finir elles-mĂȘmes. Leur sort est de faire miroiter un au-delĂ  d’une positivitĂ© fantomale. Mais la vertu de cette dĂ©finition par la nĂ©gative est de provoquer un vide qui prĂ©dispose Ă  l’expĂ©rience. On ne percevra le propre de l’accompagnement qu’en renonçant Ă  l’éclairer de quelques principes ou thĂ©ories qui lui seraient extĂ©rieurs. Car, ou bien c’est notre raison qui dĂ©cide ce qui est vrai, ou bien c’est l’expĂ©rience. Et, en matiĂšre d’accompagnement, on ne saura le comprendre qu’en interrogeant l’expĂ©rience qu’on en fait dans les deux rĂŽles, de l’accompagnant et de l’ questionnons-nous quand on pose la question de l’accompagnement ? C’est bien parce que cette question prĂ©alable est nĂ©gligĂ©e que la spĂ©culation sur le mot flotte en l’air sans appui sur le sol et pioche dans le vide. Car identifier les fondamentaux de l’accompagnement ne consistera pas seulement Ă  en dĂ©limiter le domaine mais Ă  percevoir la teneur du sol ». Ce travail de prospection suppose que l’on ait fait soi-mĂȘme cette expĂ©rience d’accompagner et d’avoir Ă©tĂ© accompagnĂ©e. C’est Ă  la profondeur de cette expĂ©rience qu’on saura ce qu’elle exige. Il s’agit de dĂ©faire ce qui est mis en Ɠuvre afin de rendre perceptible ce qui lie cet ensemble et ce en quoi il s’accomplit – et non d’en rajouter. C’est une expĂ©rience de dĂ©nudation et non de complĂ©tude. Alors certes les mots manquent toujours un peu quand on se trouve Ă  dire la proximitĂ© de l’essentiel d’autant que le fond, par essence, se dĂ©robe toujours. Car le fond n’est pas une idĂ©e ou une chose mais une attitude, une intention. Il ne peut s’expliciter et c’est pourtant par rapport Ă  lui que s’établit le sens de tout ce que je peux dire et en posture de veille questionnante86Certes le rĂ©el rĂ©sistera toujours et ce qui se joue dans un accompagnement Ă©chappera d’une maniĂšre ou d’une autre. Pour autant on comprendra qu’on ne peut relĂ©guer cette question Ă  un discours de restance » sans le doter d’une aura mystique. Si se professionnaliser suppose un travail sur soi, alors il faut pouvoir Ă©noncer ce sur quoi se centre l’attitude professionnelle et identifier en quoi se fonde l’objet de sa relation Ă  l’autre. On ne se trouve plus Ă  penser l’accompagnement Ă  partir de ce qui est utilisĂ© mais Ă  partir de ce qui mobilise les personnes. La direction du questionnement emprunte en consĂ©quence celle de l’attention ou de la veille. À quoi est-il ou doit-il [55] ĂȘtre attentif ? À quoi est-il ou doit-il ĂȘtre disponible ? À quoi est-il ou doit-il ĂȘtre ouvert ? Puis comment ce qui est perçu est considĂ©rĂ© ? En vue de quoi ces perceptions prennent-elles forme et sens ? Pour rĂ©pondre Ă  quel besoin fondamental ? Alors effectivement l’accompagnante est remise en question, en travail dĂšs lors qu’il/elle accomplit ce mouvement de rassemblement ou de retour sur lui-mĂȘme/elle-mĂȘme en tant qu’homme ou femme, dans la perspective de son redĂ©ploiement dans une relation Ă  autrui. C’est bien tout ce pan d’expĂ©rience qui reste en jachĂšre. L’enjeu n’est pas seulement d’apporter des rĂ©ponses ; il est surtout d’accepter que la mise en chemin corresponde Ă  la pertinence du questionnement orientant sans cesse la direction des interrogations sans dit, la tĂąche qui s’impose dans l’élucidation de l’accompagnement n’est pas de faire ressortir des concepts gĂ©nĂ©raux mais de mettre au jour la direction du questionnement indiquĂ© par le mot accompagnement. C’est Ă  cette occasion qu’il sera possible de confirmer ou pas si on peut saisir une certaine unitĂ©, sur la base de laquelle nous pourrons parler d’un radical commun Ă  tout accompagnement en des acceptions multiples. Pour avancer dans cette tĂąche, il semble opportun de veiller Ă  ce que 87la sortie de la confusion s’effectue sans trancher ce qui ne peut l’ĂȘtre, Ă  savoir les dilemmes constitutifs mĂȘme de l’accompagnement former et/ou accompagner, accompagner et/ou Ă©valuer, par exemple ;l’accompagnement professionnel rĂ©ponde de la question du dĂ©veloppement personnel et non Ă  la question de ce veille doublement questionnante ne saurait constituer une simple option Ă©pistĂ©mologique ; elle renvoie plus fondamentalement Ă  une posture Ă©thique, celle de l’accompagnement. Notes [1] Cadre de l’Institut de formation et de recherche aux mĂ©tiers de l’éducation spĂ©cialisĂ©e [2] Il a Ă©tĂ© Ă©tabli Ă  partir du site Consultation au [3] On voit aussi apparaĂźtre, plus rĂ©cemment, des propositions Ă  caractĂšre commercial de type coaching scolaire ». [4] On pense, par exemple, Ă  l’accompagnement Ă  la scolaritĂ© qui est dĂ©nuĂ© de sens lorsqu’il se rĂ©duit Ă  ĂȘtre de la classe aprĂšs la classe ». [5] Lois du 2 janvier 2002 rĂ©novant l’action sociale et mĂ©dico-sociale, du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et du 11 fĂ©vrier 2005 concernant les personnes handicapĂ©es. [6] Dont les rĂ©fĂ©rences sont notamment Edgar Morin ou Francesco Varela. [7] La loi sociale du 2 janvier 2002 participe de la reconnaissance de l’accompagnement social elle rĂ©affirme la place de l’usager au centre du dispositif », entend promouvoir l’autonomie, la protection des personnes et l’exercice de leur citoyennetĂ©. [8] Le dispositif en lui-mĂȘme est le rĂ©seau qui s’établit entre les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments tels que discours, institutions, lois, mesures, voire propositions philosophiques Agamben 2007. [9] Le terme dispositif rĂ©pond Ă  trois sens juridique, technologique et militaire, chacune de ces significations Ă©tant prĂ©sente dans l’usage qu’en fait Foucault. Agamben 2007. [10] Ce qui, Ă  la base, n’a pas visĂ©e de nuire mais de protĂ©ger. [11] Processus qui n’advient qu’en se niant, autrement dit en se jouant sur fond de dĂ©subjectivation Agamben 2007. [12] La reconnaissance de l’expĂ©rience comme source d’apprentissage et de compĂ©tence aboutit Ă  la validation des acquis de l’expĂ©rience VAE comme obtention d’un diplĂŽme sans passage par la formation, Fiche 3 de la circulaire CDR 97/25 du 24 octobre 1997. [13] Qu’est-ce qui fonde telle maniĂšre de faire plutĂŽt que telle autre ? Quelles nouvelles questions naissent au contact des fonctions qui lui sont confiĂ©es ? OĂč en est-il par rapport Ă  son projet professionnel et Ă  ce qui l’anime pour s’engager dans tel mĂ©tier ? [14] Par la comprĂ©hension rĂ©ussir en pensĂ©e ou par l’action rĂ©ussir en action, selon les principes du dĂ©veloppement cognitif de Piaget 1974. [15] La racine indo-europĂ©enne ag- pousser devant soi » a fourni le grec agein qui signifie conduire et le latin agere qui signifie agir quelle conduite » relationnelle crĂ©e les conditions d’un pouvoir agir ? [16] Pottier Martine 2008. La rĂ©forme du DEES. La Lettre de Buc Ressources, n° 41 [17] Si l’on se rĂ©fĂšre au nĂ©ologisme d’Henri Desroches 1978, lequel peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un des pionniers introduisant l’accompagnement en formation. [18] Le BouĂ«dec G. dir, du Crest A., Lhotellier A., Pasquier L., Stahl R. 2001. L’accompagnement en Ă©ducation et formation – Un projet impossible ? Paris L’Harmattan. [19] Tels que manger ou ĂȘtre mangĂ© » dont l’autre version est dominer ou ĂȘtre dominĂ© », ce qui renvoie implicitement Ă  relire Kant Qu’est-ce que les LumiĂšres ? et Ă  penser l’accompagnement dans le sillage socratique. [20] Le BouĂ«dec 2001 p. 35 citant Postic La relation Ă©ducative, 1994 La relation pĂ©dagogique devient Ă©ducative quand, au lieu de se rĂ©duire Ă  la transmission du savoir, elle engage des ĂȘtres dans une rencontre oĂč chacun dĂ©couvre l’autre et oĂč commence une aventure humaine par laquelle l’adulte va naĂźtre en l’enfant ». [21] Voir Ă  ce propos la rĂ©action de Mireille Cifali Alors on rĂȘve de ne travailler que sur demande, qu’on nous choisisse 
. On dit qu’on ne pas imposer un accompagnement. L’autre est donc d’accord, il nous accueille comme le sauveur ou presque – et lĂ  tout va bien ! 
 Mais comment travailler avec des personnes qui ne demandent rien, qui sont en rĂ©sistance passive, qui ne nous veulent pas 
, qui n’entrent pas en relation ? ». p. 145-146, Une altĂ©ritĂ© en acte – Grandeur et limite de l’accompagnement, in Chappaz. 1998. [22] projet » et problĂšme » dĂ©signent effectivement un mĂȘme geste jeter devant » - mais ils n’ont pas la mĂȘme Ă©tymologie. Le premier issu du latin jacere, jactare Ă©voque l’idĂ©e que l’on met en avant, le plan proposĂ© pour rĂ©aliser cette idĂ©e », le second issu du grec pro-ballein dĂ©signe ce que l’on a devant soi », la question posĂ©e ». [23] La notion de problĂšme est donc l’antidote Ă  celle de projet, considĂ©rĂ© comme le moyen de la fuite en avant pour empĂȘcher la personne de s’attarder et d’approfondir la situation vĂ©cue Ă  l’instant » Lepresle Claude. Le projet professionnel en formation une injonction paradoxale ». Éducation Permanente, n° 155/2003-2, p. 141. [24] Cette expression crĂ©er les conditions » est rĂ©currente en matiĂšre d’accompagnement car inciter quelqu’un Ă  faire quelque chose, c’est crĂ©er les conditions pour qu’il le fasse. On ne peut prĂ©dire Ă  coup sĂ»r qu’il va le faire, mais on augmente les chances qu’il le fasse » on passe alors du convaincre par les mots Ă  inciter par l’action Wittezaele 2007. [25] On glisse, par exemple, dans les ateliers pĂ©dagogiques personnalisĂ©s APP de la notion d’ autoformation assistĂ©e » Ă  celle d’ autoformation accompagnĂ©e » Thion 2003. [26] L’accompagnement en formation consiste-t-il Ă  enseigner, apprendre ou former ? Gougeon 2003. [27] On essaie par exemple de comprendre l’accompagnement en combinant le triangle pĂ©dagogique de Houssaye avec les postures spatialisĂ©es au-dessus, Ă  cĂŽtĂ©, derriĂšre de Le BouĂ«dec Gougeon 2003. [28] Qui sauverait lĂ  de l’hĂ©gĂ©monie des experts, ailleurs de la cohorte des maĂźtres, des confĂ©renciers ou des tuteurs, des enseignants, des formateurs, des animateurs. [29] L’allongement de la durĂ©e de vie et l’entrĂ©e en vigueur de l’Allocation personnalisĂ©e d’autonomie ont entraĂźnĂ© une croissance de l’activitĂ© de l’aide les besoins en 2015 sont estimĂ©s Ă  40 000 personnes. [30] On parle d’ accompagnement relationnel » pour dĂ©signer un soutien psychologique ou spirituel qu’un soignant, un psychologue ou un bĂ©nĂ©vole apportent au patient. [31] La loi n° 99-477 du 9 juin 1999 vise Ă  garantir le droit Ă  l’accĂšs aux soins palliatifs et la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 est relative aux droits des malades. [32] ConfĂ©rence de consensus Anaes 2004, document Internet consultĂ© en septembre 2008. [33] Cf. site Internet Dr Jacques Fiorentino, Expert en accompagnement aantĂ©. [en ligne] ConsultĂ© le 16 septembre 2008 [34] L’accompagnement des professionnels Ă  l’origine des groupes de soutien, Rapport rĂ©digĂ© par Olga Piou et ValĂ©rie Luquet pour la Fondation MĂ©dĂ©ric Alzheimer, mis en ligne le 16 juillet 2007 [35] C’est souvent dans la confrontation, la duretĂ© des Ă©changes et de la vie que se construit une identitĂ© toujours en devenir » Robin 1994, p. 72. [36] Les dispositions lĂ©gales concerneront tout d’abord les licenciements, les dĂ©parts nĂ©gociĂ©s et les transactions, et, en lien avec les lois de 2002 et 2005 dites de Modernisation sociale et de cohĂ©sion sociale, la Convention de reclassement personnalisĂ©, le CongĂ© de reclassement, le contrat de transition professionnelle depuis 2006. [37] Autrement dit, la rupture liĂ©e Ă  un licenciement se double d’un contexte de crise plus ou moins existentielle Paul 2002. [38] La crĂ©ation de ces cabinets s’est multipliĂ©e depuis la Loi Aubry en 2002, exigeant que tout employeur mette en Ɠuvre en cas de licenciement un dispositif de reclassement. [39] DĂ©finition issue du Cahier des charges ANPE 2006 l’ANPE propose alors deux dispositifs, l’EPCRE Evaluation prĂ©alable Ă  la crĂ©ation ou reprise d’entreprise dont l’accompagnement s’organise en six entretiens sur six semaines et l’OPCE Objectif projet crĂ©ation entreprise, prestation permettant d’ĂȘtre au plus prĂšs de la problĂ©matique du crĂ©ateur potentiel pendant trois mois. [40] Issues de façon non exhaustive pour une part des thĂ©ories humanistes, de l’approche thĂ©rapeutique systĂ©mique École de Palo Alto, centrĂ©e sur la solution, de la PNL, de l’Analyse transactionnelle ou de la Gestalt, de la psychanalyse et du cognitivisme – et de l’autre des thĂ©ories de l’organisation, des thĂ©ories de la contingence et de la conception systĂ©mique de l’entreprise Angel, Amar, 2005. ch. 2, p. 27-65. [41] Par exemple, le terme coaching est considĂ©rĂ© comme hors culture dans le secteur de l’éducation spĂ©cialisĂ©e. Ce qui n’empĂȘche pas certains professionnels de se demander si, tout en usant du terme accompagnement, on ne se trouve pas aujourd’hui parfois soumis aux exigences qu’on prĂȘte au coaching Ă  savoir la focalisation sur le rĂ©sultat Ă  atteindre au dĂ©triment du respect du projet de la personne. On voit comment la diffusion de malmĂšne les appartenances et donc les identitĂ©s professionnelles. [42] L’expression pair Ă©mulation » est la traduction du terme anglophone peer counseling ». Originaire des États-Unis, la pair Ă©mulation » a Ă©tĂ© reconnue lors des premiĂšres journĂ©es nationales pour la Vie autonome, comme une contribution majeure et novatrice en faveur d’une autonomie maximale des personnes handicapĂ©es. [43] Selon une formule de Bloom citĂ©e par Revault d’Allonnes 2008. [44] Avenier Marie-JosĂ© dir.. 2000. IngĂ©nierie des pratiques collectives - La CordĂ©e et le Quatuor - Cahiers d’études du Cueep, n° 50-51, avril 2003. [45] Conception de Piaget citĂ©e par Le Moigne 2000 p. 10. [46] François Jullien citĂ© par Deshaies 2000 p. 152. [47] Boutinet 1998 p. 149 La redĂ©couverte des opportunitĂ©s peut ĂȘtre une façon de redonner consistance Ă  l’action elle-mĂȘme en dĂ©veloppant une temporalitĂ© non plus du temps nĂ©cessaire, ce temps dĂ©terministe, mais du temps contingent Ă  l’évĂ©nement favorable ; car l’art de l’action est bien celui du kairos prendre une dĂ©cision au moment opportun, dĂ©velopper une action en sachant utiliser des circonstances appropriĂ©es ». [48] François Jullien citĂ© par Deshaies 2000 p. 152. [49] Christophe Dejours 2004 p. 40 citĂ© par Cros 2005, p. 10. [50] Giust-Desprairies Florence. 2003, p. 18 citĂ©e par Vial 2007, p. 105. [51] Bourdieu Pierre. 1984. Questions de Sociologie. Paris Éditions de Minuit [52] Beauvais Martine 2004, p. 109 citĂ©e par Vial 2007 p. 155 [53] Selon la belle formule de Florence Just-Desprairies, citĂ©e par Vial 2007. [54] On comprend quelle contribution pourrait ĂȘtre celle qui ne dĂ©ploierait l’accompagnement qu’en termes de processus de subjectivation de plus en plus sophistiquĂ©s. [55] Non en termes de normativitĂ© externe mais d’exigence intĂ©rieure.
Commentconcilier l’appartenance Ă  deux cultures? Support : Manuel Nathan Technique, Français Term Pro. Evaluation Sommative, type Bac, 2H. ProblĂ©matique / SĂ©ance
La dissertation, avec son immuable plan en trois parties, elles-mĂȘmes subdivisĂ©es en trois sous-parties d’égale importance, sa mystĂ©rieuse problĂ©matique, et ses rĂšgles absconses l’introduction qui ne doit pas introduire, mais annoncer le sujet, la conclusion qui doit "Ă©largir" la problĂ©matique
 Mais comment est donc nĂ© cet exercice ultra formaliste, propre Ă  la France et objet d’étonnement notamment pour les Ă©tudiants Ă©trangers, habituĂ©s aux "essais", travaux de rĂ©flexion dont la forme est bien plus libre. Professeur en histoire de l’éducation, agrĂ©gĂ© de philosophie et auteur de nombreux ouvrages sur l’école, Claude LeliĂšvre apporte des rĂ©vĂ©lations inattendues sur notre bonne vieille dissertation qui, voulue par ses concepteurs comme une modernisation et un progrĂšs, finit par produire aujourd’hui l’inverse. Au point que, selon les derniers chiffres du ministĂšre de l'Education nationale, les lycĂ©ens ne sont plus qu’une fraction, 10% Ă  15% tout au plus, Ă  oser s’y frotter aujourd'hui le jour du bac, que ce soit en philo, en français ou en histoire-gĂ©o
 suite aprĂšs la publicitĂ© Comment et pourquoi a-t-on inventĂ© la dissertation ? - A l’époque, il s’agissait de moderniser le bac. C’est Victor Duruy, l’un de nos grands ministres de l’instruction publique, qui, en 1866, a souhaitĂ© sa crĂ©ation pour lutter le "bachotage", phĂ©nomĂšne qui, contrairement Ă  ce que l’on imagine, ne date pas d'aujourd’hui... A l’issue de la classe de rhĂ©torique, le bac se passait en deux parties, dont l’une Ă©tait consacrĂ©e Ă  la philo. Les lycĂ©ens d’alors devaient composer sous la forme d’une "rĂ©daction", en fait de simples questions de cours. Or, beaucoup se procuraient des corrigĂ©s et ne prenaient plus la peine de venir en cours. Et les professeurs finissaient par se trouver devant des classes vides ! D’oĂč la crĂ©ation de la dissertation, pour laquelle il ne suffit pas de rĂ©sumer des questions de cours mais oĂč il faut montrer que l’on est capable de dĂ©mĂȘler le vrai du faux, de rĂ©flĂ©chir. Mais s’agissait-il dĂ©jĂ  d’une dissertation telle qu’on la connaĂźt aujourd’hui, avec ses rĂšgles trĂšs strictes ? - La dissertation voulait moderniser l’enseignement et l’évaluation des lycĂ©ens, mais dans son sillage, on a assez rapidement vu Ă©merger de nouveaux manuels de conseils, et c’est sous leur impulsion que celle-ci s’est peu Ă  peu figĂ©e, avec une forme trĂšs dĂ©finie, qui suscite l’étonnement des Ă©tudiants des autres pays ou les "essais" n’ont pas ces exigences suite aprĂšs la publicitĂ© Assez vite s’est imposĂ© un modĂšle en quatre parties prĂ©ambule, corps d’argumentation, rĂ©capitulation, puis conclusion. Avant de dĂ©river sous sa forme actuelle dans les annĂ©es 1920 avec l’ouvrage de FĂ©licien Challaye "La dissertation philosophique", qui pose la discussion et la confrontation entre des thĂšses comme l’essence de la philosophie. D’oĂč le fameux plan en trois parties, thĂšse, antithĂšse, synthĂšse, toujours en vogue aujourd’hui. Celui-ci a Ă©tĂ© en quelque sorte gravĂ© dans le marbre par Denis Huisman, Ă©galement auteur d’un manuel cĂ©lĂšbre et qui affirmait "Ce plan reprĂ©sente une clĂ© universelle". Et nous en sommes pour bonne part encore lĂ  aujourd'hui, puisqu'un arrĂȘtĂ© ministĂ©riel du 12 juillet 2001 pose que la dissertation doit ĂȘtre "assumĂ©e et dĂ©fendue comme le patrimoine non nĂ©gociable de l’enseignement philosophique Ă©lĂ©mentaire". C’est un monument ! Il s’agit donc d’une dĂ©rive des pratiques ? - Absolument, et c’est encore plus remarquable pour la dissertation de français. En 1880, le bac Ă©tait forcĂ©ment greco-latin et le rĂ©publicain Jules Ferry a voulu replacer le discours en latin par une dissertation de littĂ©rature française. Cela n’avait alors rien Ă  voir avec notre actuelle "sainte trinitĂ©", thĂšse, antithĂšse, synthĂšse. La suite aprĂšs la publicitĂ© Les rĂ©publicains avaient des visĂ©es dĂ©mocratiques mais aussi nationalistes affirmer la valeur et l’importance de la littĂ©rature française par opposition au latin, langue de l’église. Les sujets et les attentes Ă©taient alors trĂšs diffĂ©rentes, on pouvait demander aux futurs bacheliers d’expliquer une citation, un extrait, de les dĂ©velopper, ou mĂȘme de donner leur sentiment personnel. Mais au fur et Ă  mesure s’est dĂ©veloppĂ©e l’idĂ©e que l’on doit avant tout peser le pour et le contre d’un sujet et non se contenter de "faire semblant" par pure rhĂ©torique. C’est par contagion de ce qui se pratiquait dĂ©jĂ  en philosophie que la composition ou dissertation de français s’est Ă  son tour figĂ©e dans une forme trĂšs codifiĂ©e. Mais aussi parce que les enseignants n’ont pas souhaitĂ©, comme c’était l’intention des dirigeants de l’époque, enseigner le français de la vie quotidienne, celui des courriers administratifs, de la vie professionnelle. Ils ont voulu eux aussi, comme leurs collĂšgues de latin et de grec, enseigner les beaux textes, la littĂ©rature. Il faut comprendre qu’à l’époque, imposer le français Ă  la place du latin Ă  l’école, mĂȘme publique, n’avait rien d’évident ! C'Ă©tait un vĂ©ritable tremblement de terre. Et cette fameuse problĂ©matique, terreur de bien des lycĂ©ens ? Elle n’est mentionnĂ©e dans aucun texte Ă  ma connaissance, pas plus d'ailleurs que la forme du plan pour la dissertation de français... LĂ  encore, ce sont les manuels de prĂ©paration et l'Ă©volution des attentes, des pratiques qui l'ont peu Ă  peu imposĂ©e. Propos recueillis par VĂ©ronique Radier - Le Nouvel Observateur RV0ywny.
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